Les mecs du milieu

J’veux parler d’ces mecs du milieu

Hétéronormés à t’en crever les yeux

Qui changent en apparence leurs comportements

Font de belles phrases et acquiescent gentiment

Lèchant les bottes de leurs potes féministes

Voire même se revendiquent anti-sexistes

Mais n’ont rien changé à leur façon de penser

Ils continuent d’écraser les minorités

En prônant l’égalité

Empêchent les mécontentes de parler

De peur de perdre leur position

Qu’ils se cachent bien d’accepter

Mais ne font surtout rien pour la refuser

Courbettes par devant, coup de dents par derrière

J’désespère d’les voir changer

D’ les voir penser qu’il n’y a pas de lutte possible

Si on laisse pas tomber nos privilèges

Alors pour les féministes ya pas d’repos

Faut répondre à tous les coups dans l’dos

Pas l’temps d’respirer

Espoirs ruinés de penser que le message est passé

C’est trop beau pour être vrai

S’rendre compte que tout ça c’est du pipeau

Et que personne n’a pigé

Et que tout le monde sans piper

Feint d’comprendre, sans désapprendre

Et au final s’comporte en bon p’tits soldats du patriarcat

Refrain

On rendra chaque coup avec attention

On laissera pas casser nos revendications

Plus d’garde baissée

Plus d’mots pour excuser

Ya que l’combat

En réponse aux coups bas

On lachera rien, on t’préviens !

Au quotidien difficile d’les reconnaître

Ils agissent en bons pro-fem’ ces traîtres

Mais ils commetent des erreurs de temps en temps

Des lapsus, des phrases, des comportements

Qui te montrent qui ils sont vraiment

Ce genre de mecs totalement déconstruits

Qui font la bouffe, la vaisselle et compagnie

Mais quand il s’agit d’bricoler

Ils t’enlèvent les outils des mains

Car il paraît, ils en sont persuadés

Qu’une bite vaut mieux qu’un vagin

Sans commentaire sur leur vision binaire

Ces personnes pullulent dans notre milieu libertaire

Et ils sont nos potes, nos amants, nos frères

Alors pas facile de les faire taire.

Refrain

J’ai la beuj’ quand j’vois des amis

Après quelques verres enquillés

S’comporter en pourritures finies

Le politiquement correct s’envole

Les masques tombent dilués par l’alcool

Les vieux tics réapparaissent plus vite

Dans les vapeurs éthyliques

Et la kro révèle les ennemis

Mieux qu’le marc de café quand on l’lit

Et le relou ressurgit

Il est toujours vivant

Il ne s’est pas assagi

Il est bien présent

Demain c’est sûr, il reviendra et on l’attend

Refrain

En cas d’agression pas d’doute ils sont là

A soutenir le pote, le frère

Ou juste le mec qu’ils connaissent pas !

Parce qu’il ne fait aucun doute

Qu’les meufs ça exagère

Ça parle de viol pour faire réagir

Alors qu’en réalité c’est juste des histoires futiles pleines de banalité

« C’était pas un viol, ya pas eu d’pénétration ! »

« Ouais elle l’a cherché aussi elle l’a allumé ! »

Ça m’fout trop la haine pour pleurer

Sur ce genre de réflexions à gerber

L’ennemi est en chacun d’eux tapi à l’intérieur

Attendant son heure pour revenir

Attendant une erreur pour ressurgir

Refrain