L’état de santé de Jean-Marc est très préoccupant, faites circuler l’information.

Paco : Avez-vous des nouvelles récentes de Jean-Marc ? Comment supporte-t-il les suites de cette interview à L’Express ?

Éditions Agone : Après une période de communication régulière (il nous téléphone chaque matin depuis fin octobre après trois semaines d’isolement) et quelques visites de parloir depuis l’automne, le début de l’année fut assez difficile. On a constaté la détérioration brutale de sa santé lors de notre dernière rencontre, le 20 février. Nous avons aussitôt écrit au directeur de la maison d’arrêt, lui signalant notre inquiétude, notamment de l’absence de soins. Jean-Marc n’a plus été capable de se déplacer pour nous téléphoner pendant toute la dernière semaine de février. Nous avons appris qu’il avait dû rester alité et que la réponse médicale se limitait à la prise d’anti-inflammatoires. Il nous a enfin fait part hier de son état, non sans inquiétude : fiévreux, souffrant de douleurs articulaires et musculaires, perdant du poids, incapable de fixer son attention (de lire ni d’écrire) et ayant de plus en plus de difficultés à se déplacer. Cet état a alarmé un ami médecin qui lui a rendu visite ce mercredi 4 mars. Celui-ci a transmis au directeur des Baumettes une demande d’hospitalisation d’urgence. Enfin, l’avocat de Jean-Marc est informé de la situation et a déjà commencé les demandes nécessaires aussi bien du côté médical que pour son transfert en centrale – ce que Jean-Marc demande depuis des mois.

Interview complet

[->http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article5878]

Parution de son dernier livre, en librairie le 19 mars ou déjà disponible à Agone.

Jann-Marc Rouillan

De mémoire (2)
Le deuil de l’innocence : un jour de septembre 1973 à Barcelone

Le 17 septembre, en fin d’après-midi, dans le Nord, près de la frontière, la Guardia Civil a capturé des camarades. Nous n’en savons que ce qu’en ont dit la presse et quelques contacts. La fusillade n’aurait pas fait de morts. Deux auraient été pris. Depuis, nous prévoyons le pire. Près de l’aérateur, nos trois musettes sont alignées en rang d’oignons. Quelques munitions, des chargeurs de rechange, une ou deux liasses de billets de mille pesetas, des papiers, un paquet de cartes d’identité comme un jeu de tarot, un couteau, une boussole et les cartes d’état-major Alpina. Si nécessaire, nous partirons à pied par le maquis jusqu’au camp de base le plus proche. En cavalant, nous l’atteindrons dans la journée. Sur les chemins entre Barcelone et la Cerdagne, nous avons installé des caches avec des sacs de couchage plus la nourriture indispensable à quatre ou cinq jours de marche.

Après les années d’insouciance à Toulouse, voici celles de la formation sous la dictature de Franco. Ici, la dernière journée en Espagne pour échapper à la souricière montée par la Guardia Civil.

De mémoire (1). Les jours du débat : un automne 1970 à Toulouse

Jann-Marc Rouillan, incarcéré pendant vingt ans pour ses activités au sein du groupe Action directe, a été en semi-liberté de décembre 2007 à octobre 2008, période durant laquelle il a travaillé aux éditions Agone.

Il a publié Je hais les matins (Denoël, 2001), Paul des Épinettes (L’Insomniaque, 2002), Le Roman du Gluck (L’Esprit frappeur, 2003), Le Capital humain(L’Arganier, 2007) et, aux éditions Agone, Lettre à Jules (2004), La Part des loups (2005), De mémoire (1) (2007), Chroniques carcérales (2008).

[->http://atheles.org/agone/memoiressociales/dememoire2/]

[->http://www.action-directe.net/]