Charges gendarmesques et arrestations en Gwada

Je suis métropolitain, réside et travaille en Guadeloupe et suis en mesure de vous donner ces quelques infos sur les faits de ce jour. Ce matin, les gendarmes convoyés de métropole par avions complets depuis quelques jours(l’Etat n’a cependant plus d’argent !) sont intervenus avec sauvagerie dans la commune de Gosier au motif que la « libre » circulation était entravée par la présence de « barrages »(des pierres, troncs d’arbres) sur la chaussée. Des membres du collectif LKP présents, totalement calmes, mais aussi de simples citoyens spectateurs(dont des femmes) ont été brutalisés et 40 d’entre eux interpellés, frappés, menottés et transportés, dans les conditions que l’on imagine, dans les locaux de la police à Pointe à Pitre et aux Abymes.

Au cours de ces assauts, un syndicaliste notamment a été traqué, poursuivi, violemment frappé à coup de matraque avant d’être arrêté puis transporté, d’abord à l’hoptal (5 jours d’ITT) puis au commissariat. Interrogé par un journaliste local à sa sortie,il a déclaré qu’il avait été témoin de scènes de violences commis par les militaires à l’égard de femmes antillaises frappées à coups de poing, de pieds et de matraque. Vers 15H, alors que l’on ignore s’ils étaient en garde à vue ou pas, la totalité des 40 interpelés ont été libérés, 8 d’entre étant cités à comparaître en juin au motif »d’entrave à la liberté de circulation en réunion », observation faite que pendant la durée de leur rétention une foule énorme s’est constituée aux abords des locaux de la police en scandant des demandes de liberté.

Voici de quelle façon on traite, dans ce qui reste de la République, des protestataires qui réclament simplement dans le calme et la dignité, l’application de mesures que tout le monde s’accorde à dire qu’elles sont parfaitement justifiées et pour lesquelles(augmentation des bas salaires de 200 euros notamment) l’Etat s’était engagé puis a retiré nuitemment son engagement.

A cet égard, je crois qu’il convient de préciser que le représentant départemental du MEDEF, un certain Willy Angel, que nous avons vu assis à côté du ministre, du préfet, aux tables de discussion avant qu’elles ne soient interrompues, est totalement inconnu dans le petit monde des vraies affaires locales.Il s’agit d’un homme de paille, permettant au MEDEF local de ne pas faire apparaître au public un véritable patron. Les antillais le connaissent cependant car tout se sait dans une petite île : il a été « entrepreneur » mais a coulé les deux très petites entreprises qu’il avait montées !

Je peux comprendre que Paris est loin de Pointe à Pitre mais je suis amer de constater le peu de solidarité réelle et effective( fermeté des propos, invitation à des rassemblements de soutien, etc) des centrales syndicales et partis politique de gauche métroplitains.

un metropolitain révolté