{{Victoire à la résistance palestinienne !
Arrêt immédiat de l’offensive d’Israël à Gaza !
À bas le sionisme et l’État colonial ! Palestine socialiste !}}

{{De nouveaux actes de barbarie envers les Palestiniens}}

Les chars et les troupes sionistes viennent d’envahir la bande de Gaza, après 8 jours de bombardements intenses sur un petit territoire très dense où est enfermé plus d’un million de personnes. En prétextant de quelques tirs de roquettes artisanales, une armée suréquipée intervient en dehors de son territoire après avoir détruit une grande partie des infrastructures : tous les locaux administratifs mais aussi une université, des écoles, des routes, une clinique… Elle aurait déjà tué 500 Palestiniens et en aurait blessé plus de 2 000. Les hôpitaux ne peuvent plus soigner. Pour empêcher les témoignages sur sa barbarie, l’armée israélienne a interdit aux journalistes et aux diplomates d’entrer à Gaza.
Le gouvernement Olmert, un personnage convaincu de corruption, opère avec le soutien explicite de l’administration Bush et celui, implicite, d’Obama, d’après une entrevue accordée par son conseiller alors que le futur président jouait au golf à Hawaï :
Eh bien, il est certain que le président élu est conscient qu’il existe une relation particulière entre Israël et les États-Unis. C’est un lien important, une relation importante. Et il compte la respecter… Il est évident que cette situation s’est encore compliquée ces deux derniers jours, voire ces dernières semaines. Le Hamas ayant repris les tirs de roquette, Israël a riposté. (David Axelrod, CBS, 28 décembre 2008)
Pour préparer son nouveau massacre, Israël avait accentué le blocus, avec la complicité du gouvernement Moubarak d’Égypte qui avait fermé sa frontière à Rafah. À cause du blocus israélien, le chômage frapperait 50 % de la classe ouvrière, la bande de Gaza est dépendante de l’aide internationale (dans la mesure où Israël la tolère). La population subit des coupures d’électricité de plus 10 heures par jour, n’a de l’eau qu’une fois par semaine. Gaza est en manque total de médicaments alors que la malnutrition grandit.

[[Israël repose sur la colonisation et engendre inévitablement la guerre}}

Prétextant de l’extermination des Juifs d’Europe par le nazisme, les sionistes, qui avaient cherché des accords avec Hitler, ont recouru après la Seconde guerre mondiale au terrorisme en Palestine et l’ont colonisée, avec l’appui des grandes puissances comme les États-Unis et l’URSS, qui n’avaient rien fait contre l’antisémitisme criminel de l’État allemand et de ses comparses comme l’État français.
L’État fondé en 1948 a transformé une petite partie des Juifs du monde en oppresseurs. Il a transformé les anciens habitants de la Palestine et leurs descendants en citoyens israéliens discriminés, en habitants de deux grands ghettos séparés par Israël (la bande de Gaza et la Cisjordanie) qui sont sous sa menace militaire permanente, en réfugiés opprimés dans des camps mal tolérés par les États bourgeois arabes du voisinage où ils ont partout été massacrés par la réaction arabe à un moment ou un autre (Liban, Jordanie, Syrie).
Israël est une société capitaliste dont l’économie est sous perfusion, aux fortes inégalités, avec des traits militaristes, cléricaux et racistes. Israël, qui détient des « armes de destruction massive », édifie dans les « Territoires de l’Autorité palestinienne » un mur qui confisque davantage de terres et étouffe l’économie des territoires. La colonisation se poursuit à Jérusalem et en Cisjordanie. Chaque année, des centaines de Palestiniens sont tués par l’armée occupante, des milliers sont arrêtés, des centaines de milliers sont humiliés.
Toute l’expérience prouve que la coexistence de deux États qui seraient égaux (résolution 1397 de l’ONU) est une supercherie, puisque, en pratique, l’un d’entre eux (Israël) étouffe l’économie de l’autre (les Territoires de l’Autorité palestinienne), grignote son territoire, enlève et séquestre ses ressortissants, lui mène des guerres périodiques non déclarées : en 2001, en 2002, en 2006 et en 2009. Israël a aussi envahi le Liban de 1996 à 2000, puis de nouveau en 2006.

{{L’impasse du nationalisme arabe et de l’islamisme}}

Les Palestiniens ont jusqu’à présent été trompés par des organisations contrôlées par la bourgeoisie palestinienne, soumises aux États voisins (Égypte, Iran, Irak, Syrie…). À cause des trahisons de la bureaucratie de l’URSS et de la subordination à la bourgeoisie locale des partis « communistes » de Palestine et des autres partis staliniens du Proche-Orient, les Palestiniens n’ont jamais eu un parti ouvrier révolutionnaire et internationaliste capable de diriger la lutte nationale en s’appuyant sur la classe ouvrière et la paysannerie pauvre de toute la région.
Quand la Palestine devint un foyer révolutionnaire à la fin des années 1960, toutes les composantes de l’OLP (Fatah, FPLP, FDLP…) se fourvoyèrent dans le terrorisme petit-bourgeois (détournement d’avions, assassinat de sportifs…), tout en refusant de lutter pour le renversement révolutionnaire des régimes arabes voisins, tous défenseurs du capitalisme et ennemis de la classe ouvrière. Le résultat fut que les troupes de la monarchie de la Jordanie, les bandes fascistes du Liban et la soldatesque du régime du Baas, ont, à tour de rôle, écrasé les combattants palestiniens et massacré les réfugiés des camps. Quand les masses palestiniennes, incluant les femmes et les jeunes, se soulevèrent spontanément en décembre 1987 (Intifada), l’OLP s’engagea vers la reconnaissance d’Israël, sous la pression de l’URSS qui multipliait alors les concession aux États-Unis :
Au cours d’une réunion au Kremlin avec Yasser Arafat, le Président de l’Organisation de libération de la Palestine, M. Gorbachev a mentionné les droits d’Israël à plusieurs reprises dans les termes suivants, d’après l’Agence Tass : « Le peuple palestinien a le droit à l’autodétermination au même titre que le peuple d’Israël ». (The New York Times, 11 avril 1988)
Sur la base des défaites successives des Palestiniens, de la restauration du capitalisme en Russie et en Chine, les États-Unis, les autres puissances impérialistes et le régime égyptien de Moubarak ont, au nom de l’ONU, exigé la reconnaissance d’Israël. En 1993, en échange d’un État croupion, Arafat et le Fatah ont capitulé devant l’impérialisme puis abrogé la « Charte palestinienne » en 1996. Le FPLP et le FDLP sont restés membres de l’OLP aux côtés du Fatah après cette trahison historique.
De là, date l’essor du Hamas (ex-Frères musulmans), un parti clérical et raciste qui refuse toute présence de Juifs en Palestine (alors qu’il y en a toujours eu) et qui s’est montré plus efficace en réprimant les femmes, les travailleurs et les jeunes dans la bande de Gaza que contre l’armée sioniste. En fait, le parti clérical accepte aussi la colonisation de la plus grande partie de la Palestine, à condition qu’elle soit limitée aux frontières de 1967.
« Nous acceptons un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967… » a affirmé Mechaal à Damas. Il répondait ainsi aux propositions de Jimmy Carter. L’ancien président américain a entrepris la semaine dernière une tournée au Proche-Orient visant à convaincre le Hamas de soutenir les négociations de paix israélo- palestiniennes. (Le Figaro, 24 avril 2008)
Dans les pays impérialistes, les directions syndicales corrompues, les partis issus du stalinisme, les partis sociaux-démocrates ont appuyé l’ONU. Leurs flancs-gardes pseudo-trotskystes ont capitulé devant l’islamisme (morénistes, cliffistes, pablistes, lambertistes….) ou ont entériné la colonisation sioniste (grantistes, hardystes, pablistes, altamiristes, robersonistes…).
Les Frères musulmans ont pendant des années été encouragés par Israël pour contrer l’OLP. Le Hamas, qui en est issu, est financé par le régime capitaliste et réactionnaire d’Arabie saoudite, allié des États-Unis, oppresseur des femmes, exploiteur ignoble de travailleurs immigrés (dont des Palestiniens) et par le régime capitaliste et clérical d’Iran qui a soutenu l’intervention impérialiste en Irak, qui opprime ses minorités nationales (en particulier les Kurdes), qui réprime les grèves ouvrières et qui propage l’antisémitisme.
Les roquettes tirées par le Hamas à partir de Gaza visent la population civile d’Israël. Ces dernières années, les milices du Hamas, du Fatah, du FPLP et du FDLP ont aussi recouru à des attentats suicides contre la population civile juive au lieu d’armer la population palestinienne et de mobiliser les travailleurs égyptiens, libanais, jordaniens, syriens… contre l’armée sioniste et contre les régimes arabes complices.
Tant le Fatah d’Abbas que le Hamas de Mechaal est incapables d’en appeler aux travailleurs juifs ainsi qu’aux travailleurs arabes, perses, turcs, kurdes de la région, car ils sont tous deux des défenseurs de la propriété privée des capitalistes et des grands propriétaires fonciers.

{{Pour le front unique ouvrier en défense des Palestiniens}}

Il n’y a aucune égalité entre un État qui colonise, qui bloque, qui bombarde et qui envahit et un peuple opprimé qui se défend tant bien que mal. Aucune confiance ne peut être accordée à l’ONU qui a reconnu la colonisation dès 1948, aux États-Unis (qui financent et qui arment Israël), à l’Union européenne (dont les principaux membres fournissent des armes à Israël), ni à l’Égypte, au Qatar, à la Turquie…
Pour défendre les Palestiniens, les travailleurs et les travailleuses doivent exiger la solidarité urgente et effective de toutes les organisations ouvrières de tous les pays pour manifester en Israël même et devant les ambassades d’Israël du monde entier, pour la cessation immédiate de l’intervention militaire, pour empêcher les livraisons d’armes à Israël, pour fournir nourriture, médicaments et équipements à la population, pour aider par tous les moyens les combattants palestiniens :

• Retrait immédiat des chars et des troupes israéliennes ! Arrêt immédiat des bombardements de Gaza ! Levée du blocus de Gaza et de la Cisjordanie !
• Destruction du mur de l’apartheid ! Libération de tous les prisonniers palestiniens !
• Aucune arme, aucune aide militaire à Israël ! Retrait des troupes impérialistes du Liban et d’Irak ! Cessation des menaces impérialistes envers l’Iran et la Syrie !

La meilleure aide aux Palestiniens est la lutte pour renverser le gouvernement belliciste d’Israël et les gouvernements qui, aux États-Unis, en Europe, au Proche-Orient, soutiennent l’État sioniste.

{{Pour une Palestine unifiée, laïque, multiethnique, par la révolution socialiste au Proche-Orient}}

La fin de l’oppression nationale et du racisme anti-arabe, le droit au retour de tous les réfugiés, l’égalité des droits pour tous ceux qui veulent vivre en Palestine, Juifs et Arabes, hommes et femmes, chrétiens, israélites, musulmans et athées, passe par le renversement de l’État sioniste et par l’instauration d’une Palestine laïque, multiethnique sur tout le territoire de la Palestine. Une telle Palestine ne pourrait naitre que sous le forme d’un État des ouvriers et des paysans, parce que la seule classe capable d’accomplir cette œuvre historique est le prolétariat, parce que la seule méthode est la révolution socialiste et que la seule perspective viable pour une telle Palestine est la mise sur pied de la Fédération socialiste du Proche-Orient.
Pour cela, il faut que les travailleuses, les travailleurs et les jeunes Arabes de la Palestine occupée et des « Territoires » rompent avec le Fatah et le Hamas, qui les ont trahis et les trahiront encore, pour construire un parti ouvrier révolutionnaire qui attirera les travailleuses et les travailleurs hébreux qui rejettent le sionisme, qui nouera des liens, par une internationale ouvrière révolutionnaire, avec les travailleuses et les travailleurs d’Égypte, de Turquie, d’Iran, d’Irak… et aussi avec ceux de France, de Grande-Bretagne, des États-Unis, d’Espagne…
Prolétaires de tout le Proche-Orient, unissez-vous !
5 janvier 2009
{{CoReP Collectif Révolution Permanente}}
CRP Pérou (luchamarxista.blogspot.com),
GB France (revolution-socialiste.info),
PRK Autriche