Alors que le pays lorientais se croyait débarrassé des fascistes, puisque leur groupe local, La Digue, n’avait plus donné signe de vie depuis plus de six mois, ce groupuscule avait prévu de s’afficher en ville samedi 25 octobre.

C’était sans compter sur la mobilisation des réseaux antifascistes, déterminés à empêcher ce rassemblement. La manifestation contre l’extrême-droite et pour la justice sociale de mars 2025 ayant été un bon signal d’avertissement, la préfecture vient d’interdire le rassemblement des néo-nazis.

Le projet de Brieg, Maksim et Stéphane ne verra donc pas le jour. Et ils finiront par disparaître de la circulation comme leurs voisins d’An Tour Tan et de l’Oriflamme, mal en points grâce à la mobilisation antifa en Bretagne.

L’appel avait cependant de quoi surprendre, car il semblait reprendre à son compte des thèmes classiques de la gauche tels que l’anti-impérialisme et l’anti-colonialisme, au point d’inviter leurs militants à se munir de drapeaux palestiniens.

Nationalisme intégral:
Pour le comprendre, il convient de se pencher sur le Nationalisme intégral, idéologie dont se revendique notre club de bridge lorientais : « Nous croyons à un nationalisme intégral axé sur l’unité et la fierté nationale ». Concept crée par Charles Maurras (collabo, raciste, pétainiste et antisémite notoire, dirigeant de l’Action Française), il est inspiré du positivisme, courant philosophique qui déduit des grandes lois de l’existence à partir de l’expérience et de l’empirisme des choses. Maurras l’applique à l’Etat et considère que la monarchie de droit divin étant le système politique qui a tenu le plus longtemps en France, alors elle serait de fait le meilleur système pour le pays.
Les idées maurrassiennes s’inscrivent à plein dans un courant contre-révolutionnaire. Maurras théorise ainsi un nationalisme ancré dans son territoire, et qui ne peut pas s’étendre aux autres pays, un nationalisme non-expansionniste. D’après sa théorie fumeuse, inégalitaire et xénophobe, imposer la culture française/européenne ailleurs est une impasse, car la personne colonisée aimera et assimilera un semblant de culture française, produisant une compromission de celle-ci. Ainsi, toutes les idées colonialistes seraient illégitimes, car elles produisent des « ennemis de l’intérieur », des Français que ne seraient pas « français de souche ». En plus d’être manifestement raciste et xénophobe, Maurras partage décidément tous ses vices avec le groupuscule lorientais puisqu’il est connu pour être une bille en histoire et pour extraire les exemples historiques qui servent son discours. Son nationalisme intégral est par ailleurs partagé par beaucoup des courants d’extrême droite de Zemmour aux royalistes en passant par le GUD et l’oriflamme.

Drapeaux autorisés:
On comprend alors que La Digue ait invité ses partisans à se munir de drapeaux palestiniens pour servir leur discours anti-colonial teinté de xénophobie et d’antisémitisme. Cela n’a d’ailleurs pas manqué de provoquer l’incompréhension de leurs sympathisants, en commentaires du post Instagram qui rêvaient eux d’une bonne manifestation raciste qui ne s’embête pas de ces questions théoriques difficiles : « On veut juste une Bretagne libre sans arabes, sans noir, sans LGBT », peut-on y lire.
Dans la même ligne, La Digue encourage ses militants à se munir de drapeaux syriens (Le régime Al-Assad ayant toujours été un grand soutien du néo-nazisme européen, de drapeaux de l’empire Japonais pré-capitulation de 1945, de drapeaux royalistes, chouans…

Le rassemblement en question :
La Digue a donc tenté de rassembler tout ce que la Bretagne compte de plus raciste dans un rassemblement qui se veut calqué sur celui du C9M, dans le silence. Rappelons d’ailleurs que le C9M est une marche de commémoration pour la mort de Sébastien Déyzieu, décédé dans un rassemblement du GUD contre l’impérialisme américain tout comme celui de La Digue. Nos Gudards ratés ont fait appel à Yvan Bénédetti, ancien du RN, exclu par Marine Le Penen personne car trop raciste (il faut le faire !), pour soutenir leur rassemblement.

En Bretagne et ailleurs, nous ne laisserons pas le fascisme s’installer !
Ne dremenint ket !
¡No pasarán!