Angers : Manifestation du 1er mai – Un sticker “nique la bac” fait condamner à 4 mois de sursis 3 manifestant.es

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La manifestation angevine de 10h30, ce jeudi 1er mai, s’est déroulée dans une ambiance bon enfant. Un cortège bigarré, guidé par la batucada, avançait joyeusement, quelques stickers collés çà et là.
L’article de Ouest-France publié la veille soulignait déjà les menaces de la préfecture à l’encontre de potentielles personnes masquées.
Beaucoup de l’angoisse des manifestants se concentrait justement sur les seules personnes masquées présentes : la batucada. Celles-ci refusent en effet le fichage systématique des militantes, d’autant plus absurde ici qu’il s’agit simplement de jouer de la musique.
À la fin de la manifestation, deux personnes ont été brutalement interpellées par la BAC.. Leur domicile a été perquisitionné dans l’heure : livres secoués, ordinateurs saisis.
Après plus de 30 heures de garde à vue et trois auditions, nos camarades ont été déférés devant le procureur d’Angers.
Leur crime ? Avoir collé des stickers.
En effet, la BAC d’Angers a très mal pris un autocollant les représentant en civil, probablement lors des manifestations contre la réforme des retraites.
Éprouvé-es à leur sortie, nos ami-es nous ont confié que la BAC leur a mis une pression monstrueuse pour connaître l’origine de ces stickers.
Leur avocat, quant à lui, a défendu cette affaire de façon indigne, comparant les méthodes policières à celles des nazis – une pirouette grotesque face à des agents se revendiquant eux-mêmes d’une “communauté opprimée”.
Pour rappel, la BAC est une unité de la Police nationale dont les méthodes s’inspirent des pires techniques contre-insurrectionnelles utilisées durant la guerre d’Algérie.
Ce sont des unités mobiles, peu identifiables et souvent violentes, tristement célèbres pour leur rôle durant les grandes vagues de manifestations en France, notamment celle des Gilets jaunes.
Cette période a permis à des millions de Français-es de constater une répression jusque-là réservée aux populations prolétaires et racisées des quartiers populaires.
Tout illustre leur impunité : visages masqués, absence de numéro RIO, impossibilité de mener des enquêtes sur les mutilations, arrangements avec la loi. Et ils bénéficient du soutien d’une bourgeoisie consciente que ces méthodes sont ses dernières lignes de défense en cas de soulèvemen tpopulaire généralisé.
On comprend donc pourquoi l’idée d’un début de fichage les terrorise : personne ne peut plus garantir la stabilité des institutions. Comme beaucoup de policiers masqués et sans matricule, ils n’ont pas envie de vivre la République à visage découvert.
À ce jour, la répression s’est étendue à un Gilet Jaune de 65 ans, militant entre autre pour le droit au logement, poursuivi pour avoir simplement publié l’image du sticker sur Facebook. Il a écopé, comme nos camarades, de 4 mois de prison avec sursis et de 500 euros d’amende par membre de la BAC (6 au total), soit 3000 euros de dommages et intérêts.
On notera également qu’un des inculpé-es n’a jamais reçu son traitement médical durant la garde à vue, malgré l’ordonnance remise au commissariat.
De plus, les autorités ont soudainement invoqué une accusation de “rébellion” à l’encontre d’une militante, ancienne candidate LFI – probablement en raison de la violence de son interpellation. En l’occurrence, c’est elle qu’ils font payer.
texte reçu de proches des personnes interpellé.es
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