Nantes : retour sur la mobilisation contre la conférence nazie

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Après avoir appris la venue de Jean-Eudes Gannat, chef du milieu néo-nazi angevin, le jeudi 13 mars à Nantes pour une conférence àl’invitation de la Ligue Ligérienne, nous nous sommes réuni.e.s en Assemblée Générale avec un objectif clair : se donner les moyens pour empêcher la tenue de cette conférence semi-publique.
L’Assemblée Générale Antifasciste de Nantes a décidé :
– de faire connaître à tous.tes l’emplacement des locaux de ce groupuscule nantais
– d’appeler à une manifestation ayant pour objectif d’empêcher, par nous-mêmes, la tenue de cette réunion
Très rapidement, la préfecture a choisi de prendre un rôled’arbitrage de la conflictualité politique et sociale en interdisant les deux évènements. Nous avions anticipé cette potentialité et avons décidé de maintenir la manifestation.
1 – TOUT LE MONDE DÉTESTE LES FASCISTES, MÊME LEURS VOISINS
Le lendemain de la publication de l’appel à manifester, nous avons vu l’ancien local des fascistes nantais en location sur internet. Le même jour, les voisins avaient également scotché un mot sur la porte de la cour d’immeuble accédant au garage, indiquant qu’ils avaient déménagé il y a peu.
Mais quelle ne fût pas notre surprise lorsqu’un voisin, croisant des participant.e.s de la manifestation de jeudi 13 mars, leur indiqua qu’ils n’étaient pas parti de gaieté de cœur mais plutôt parce que les voisins de l’immeuble les avaient foutu dehors ?
Cela n’aurait bien sûr jamais été possible sans un travail de diffusion de l’adresse, de prévention dans le quartier et d’affichage par divers moyens sur leur local.
Les fascistes nantais sont donc tellement détestés, qu’ils ont réussi l’incroyable exploit de se faire virer d’un garage… qu’ils louaient…
I1 – LA MANIFESTATION S’EST BEL ET BIEN TENUE
Environ 200 personnes ont donc manifesté en centre-ville, dan sune ambiance de joyeuse victoire. Chants, slogans, mais aussi diffusion de tracts expliquant la situation aux passant.e.s et aux personnes assises en terrasses de bars, comme cela avait été prévu dans les comités, ont fait de cette manifestation un défilé festif et bien animé.
A son passage, quelques provocateurs d’extrême droite qui avaient agressé un jeune la veille et se revendiquant « fascistes » se sont fait corriger comme il se doit.
Les fascistes nantais doivent savoir le sort qui les attend, dans une ville où le mouvement social ne tergiverse pas avec leurs idées.
Vers 19h30, le dispositif policier s’est resserré et la manifestation a pris la décision de se disperser à Commerce, sans qu’aucune interpellation n’ait pu avoir lieu, à notre connaissance.
III – QUAND LES ANTIFASCISTES FONT LA FÊTE, LES RATS SE CACHENT
Alors que la manifestation se tenait en plein centre-ville, aux yeux de tous et toutes, les fascistes se terraient dans un lieu inconnu, privé et non diffusé.
Le lendemain, ils postaient sur leurs réseaux sociaux une photo de leur conférence, fanfaronnant sur le fait qu’elle s’est bien tenue. En réalité, ils étaient une quinzaine dans une pièce sombre, planqués dans un niveau de clandestinité désolant pour une simple conférence.
Malgré toutes leurs précautions dignes d’apprentis agents secrets, leur nouveau lieu ne restera pas longtemps dans le domaine du privé.
Même les fascistes reconnaissent leur défaite et Gannat parle lui d’une « réunion privée » dans une de ses dernières vidéos dans laquelle il développe un discours mi-triomphaliste (pour une réunion à 15 dans un lieu privé), mi-victimaire (pour une interdiction ; il lui en faut peu).
L’Assemblée Générale s’était fixé comme objectifs d’empêcher la tenue de la conférence ET de rendre visible et publique l’organisation antifasciste. Ces deux paris politiques nous semblent suffisamment atteints.
D’une part, la conférence s’est clandestinisée pour devenir un évènement privé, à l’image d’une bouffe entre potes qu’il est quasi impossible d’empêcher.
D’autre part, la manifestation a parcouru un centre-ville vivant, aux yeux de tous et l’assemblée générale publique et ouverte a permis à celles et ceux le désirant, de prendre part à l’organisation politique.
Pour autant, il faut être ambitieux dans une période comme celle-ci. Se retrouver à 200 pour faire face à une conférence ouvertement fasciste n’est pas satisfaisant, d’autant que nous étions des milliers dans la rue en juin et juillet face au risque de prise de pouvoir par le RN et qu’aujourd’hui un gouvernement d’extrême droite mène une politique de flicage raciste.
Nous persistons donc à appeler l’ensemble du mouvement social et ses composantes, l’ensemble des personnes désireuses de lutter contre le fascisme et pour un mouvement émancipateur fort, à rejoindre les assemblées de luttes ouvertes et les appels qui en émanent, ainsi qu’à participer à toutes les autres initiatives de lutte !
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