Georges Abdallah et Palestine vaincra : double victoire pour la réaction et le fascisme

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Georges Abdallah reste en prison : l’acharnement continue, notre mobilisation aussi !
Aujourd’hui 20 février 2025, la Cour d’Appel de Paris a rendu son verdict. Favorable à sa libération, la Cour a ajourné la décision de libération de Georges Abdallah, plus ancien prisonnier politique d’Europe, au 19 juin prochain, sous condition d’indemnisation des parties civiles, à savoir les États-Unis. A travers une décision perverse, la justice a donc décidé de poursuivre un acharnement politique et judiciaire vieux de plus de 40 ans. Alors qu’il est libérable depuis 1999 et malgré 10 demandes de libération, le communiste arabe reste donc derrière les murs du centre pénitentiaire de Lannemezan. En 2013 déjà, la justice avait ordonné la libération de Georges Abdallah, libération conditionnée par une expulsion vers le Liban. C’était sans compter sur le barrage de Manuel Valls alors Ministre de l’Intérieur et soutient déclaré de l’occupation sioniste, qui refusa de signer l’arrêté d’expulsion.
Rappelons que Georges Abdallah, arrêté en 1984 fait l’objet d’une véritable affaire d’État et a été enfermé à la suite d’un parcours judiciaire d’exception truffés d’irrégularités. La liste est longue. Citons par exemple le cas de son premier avocat, Jean-Paul Mazurier qui, alors qu’il « défendait » le communiste libanais, travaillait également pour la DGSE, les renseignements extérieurs français. Ou encore les fausses accusations montées de toutes pièces par Robert Pandraud, ministre chargé de la sécurité de l’époque, contre Robert et Maurice Abdallah, frères de Georges et qui ont vu leur portrait placardé partout en France. Rappelons aussi que si Georges Abdallah a été condamné à la prison à perpétuité (malgré les 10 ans d’emprisonnement requis par le procureur général), c’est que, de l’aveu même des dirigeants de l’époque, il a servi de coupable idéal à jeter en pâture à une époque où la France vivait une vague d’attentats sans précédent.
Mais si Georges Adballah est aujourd’hui maintenu en prison, c’est parce que malgré les assauts répétés de la justice l’exhortant à la repentance, il n’a jamais cédé, bien au contraire. Le militant révolutionnaire qui s’était engagé très jeune dans les rangs de la résistance palestinienne contre l’invasion sioniste du Liban, n’a jamais abandonné ses convictions et a porté haut et fort les couleurs du combat anti impérialiste et antisioniste depuis sa cellule et affirme sans relâche : « je ne regrette rien, je ne ferai pas de compromis et je continue à résister ». Il a su au fil du temps et malgré l’incarcération, prendre part à d’innombrables luttes ici et ailleurs. Et c’est justement ce que lui reproche l’État. Celui qui poursuit son combat derrière les barreaux est aujourd’hui le symbole de l’engagement impérialiste de la France en Palestine et dans la région mais également le signe de son soutien inconditionnel à l’occupation sioniste en Palestine. Depuis plus de 16 mois, le France s’est rendue complice du génocide en cours à Gaza et des massacres perpétrés dans toute la Palestine occupée. En maintenant Georges Adballah en prison, la France poursuit sa politique de bâillonnement et de répression du mouvement de solidarité avec la résistance palestinienne sous toutes ces formes. L’État français, par la voix du parquet, s’est dit préoccupé par « la menace persistante que représente Abdallah ». Mobilisons-nous pour faire en sorte de transformer cette « menace persistante » en victoire et faire sortir des geôles françaises le plus ancien prisonnier politique d’Europe ainsi que l’ensemble des prisonnier·es palestinien·nes des geôles sionistes !
Palestine vivra, Palestine vaincra, libérons Georges Abdallah !
Le Collectif Palestine Vaincra est dissous : le soutien à la résistance palestinienne continue !
Le Collectif Palestine Vaincra a été dissous aujourd’hui 20 février 2025, à la suite du rejet de notre requête d’annulation du décret de dissolution auprès du Conseil d’État. Pour rappel, à la suite d’une longue campagne d’attaques et de diffamations menée notamment par des organisations proches de l’extrême droite israélienne et abondamment alimentée tant au niveau local — Jean-Luc Mondenc, actuel maire de Toulouse, en tête — que national par la voix d’Emmanuel Macron lui-même. Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, annonce en février 2022, la dissolution du Collectif Palestine Vaincra à la demande du président de la République. Ce dernier signera le décret en Conseil des Ministres quelques jours plus tard, le 9 mars. Dans la foulée, nous avions effectué un recours auprès du Conseil d’Etat pour en demander la suspension, requête à laquelle le juge des référés a fait droit en avril 2022. Ce fut alors une victoire politique pour le Collectif Palestine Vaincra puisque le Conseil d’Etat avait ainsi reconnu la vacuité des attaques portées par le Ministre de l’Intérieur. Cette victoire était rendue possible grâce à un large soutien exprimé par des dizaines d’organisations et des milliers de personnes en France et dans de nombreux pays dans le monde. Nous reprenions ainsi notre mobilisation de soutien à la résistance du peuple palestinien, plus renforcé.es et déterminé·es que jamais. C’est près de trois ans plus tard, le 27 janvier dernier, que cette dissolution administrative allait être jugée sur le fond et donc aujourd’hui confirmée par la plus haute juridiction administrative.
Nous dénonçons cette décision éminemment politique qui est un coup sans précédent porté contre l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine en France. Dans un contexte de radicalisation de la répression d’Etat, il est clair qu’à travers cette attaque, c’est l’ensemble des organisations et personnes qui s’opposent au gouvernement et à sa politique qui sont visées. Au-delà de la disparition du Collectif Palestine Vaincra, cette dissolution est donc avant tout une défaite collective conséquente, rendue possible par les faiblesses d’une mobilisation largement insuffisante au regard des coups portés par l’Etat envers les organisations qui combattent sa politique mortifère. Mais il n’est jamais trop tard, il faut plus que jamais construire un front de résistance pour y faire face ! Évidemment, cette dissolution vient nous rappeler une fois que plus que depuis plus de 15 mois, à travers son soutien inconditionnel à l’Etat sioniste, la France est complice du génocide en cours à Gaza et de la poursuite de la colonisation dans toute la Palestine occupée.
Puisque que ces lignes sont aussi celles du bilan, nous souhaitons rappeler que depuis 2019 et sa création, le Collectif Palestine Vaincra a, avec de nombreuses organisations, inlassablement occupé le terrain à Toulouse et ailleurs pour soutenir la résistance palestinienne dans son combat légitime contre l’impérialisme et le sionisme et pour défendre la seule perspective juste et durable dans la région : une Palestine libre de la mer au Jourdain. Il s’agit bien des positions politiques défendues par le collectif que les autorités françaises ont tenté de réduire au silence par tous les moyens à leur disposition. Nous affirmons malgré tout porter fièrement et entièrement le bilan de ces années qui ont permis au Collectif Palestine Vaincra de mener de nombreuses campagnes de boycott de l’Etat sioniste, en particulier à Toulouse contre le jumelage de la ville avec Tel Aviv, en soutien aux prisonnier·es palestinien.nes ou encore une remarquable mobilisation pour exiger la libération de Georges Abdallah qui, comme vous le savez, a vu sa 10ème demande de libération ajournée au 19 juin par la Cour d’Appel de Paris qui conditionne sa libération à l’indemnisation des parties civiles, à savoir les Etats-Unis. L’acharnement continue, la mobilisation doit se poursuivre !
Mais en dépit de cette dissolution, une chose est certaine : les impérialistes et leurs alliés n’arrêteront pas la mobilisation grandissante du soutien envers le peuple palestinien et sa résistance. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir combien cette mobilisation prend de l’ampleur, notamment grâce à une jeune génération forte d’un anti-impérialiste forgé dans la lutte contre le génocide et ses complices et qui soutient clairement des positions radicalement antisionistes et anticolonialistes en soutien à la résistance palestinienne. De même, malgré plus de 76 ans de colonialisme de peuplement, le peuple palestinien démontre chaque jour qu’il est bel et bien debout et qu’il poursuit son combat jusqu’au retour de tou.tes les réfugié.es et jusqu’à la libération de la Palestine, de toute la Palestine, de la mer au Jourdain. Et il pourra toujours compter sur les millions de personnes à travers la planète qui font leur la formule de l’intellectuel et révolutionnaire arabe Samah Idriss : « Si nous abandonnons la Palestine, nous nous abandonnons nous-mêmes ».
Palestine vivra ! Palestine Vaincra !
Après quatre décennies derrière les barreaux, l’attente se prolonge pour Georges Ibrahim Abdallah: la cour d’appel de Paris a reporté jeudi 20 février sa décision sur la libération du militant communiste.
Ajournant au 19 juin 2025 l’examen de la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, la chambre de l’application des peines a estimé qu’« en l’état il n’est pas possible d’y faire droit ».
Elle a jugé « nécessaire qu’il s’acquitte à raison de ses facultés contributives des dommages et intérêts qu’il doit verser aux parties civiles », selon un communiqué du parquet général.
La cour a ainsi jugé « opportun d’ajourner la décision afin de permettre au condamné de justifier dans ce délai d’un effort conséquent d’indemnisation des parties civiles ».
Son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, a dénoncé devant la presse « une mesquinerie juridique ».
« Je n’ai jamais vu une décision dans ce sens-là, ils reçoivent la demande de libération conditionnelle, ils l’acceptent à la condition que, et ils nous redonnent quatre, cinq mois pour qu’il ait le temps de payer », a-t-il déclaré, parlant de « torture morale ».
« Ils admettent, mais ils veulent encore une fois céder aux Etats-Unis », a-t-il poursuivi. « Or, il a toujours dit, et moi avec, que jamais il n’indemnisera les Etats-Unis qui envoient les bombes sur les enfants palestiniens et libanais, c’est clair, c’est net, c’est précis ».
Georges Ibrahim Abdallah changera-t-il de position? « C’est lui qui va décider, mais il avait dit que si l’Etat libanais payait, il accepterait, donc je vais demander à l’État libanais de le faire », a ajouté Me Chalanset.
https://blogs.mediapart.fr/roland-richa/blog/210225/georges-abdallah-victime-dune-mesquinerie-juridique