Le groupe néo-fasciste Némésis invité en Creuse

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Ce vendredi 7 février, Alice Cordier, présidente du groupe pseudo-féministe vraiment fasciste Némésis est invitée par le RN dans la salle des fêtes de Saint-Laurent en Creuse pour un « apéro-patriotique » (sic). Ce groupe a été félicité par Bruno Retailleau ce 21 janvier[1] : « Bravo pour votre combat. Vous savez que j’en suis très proche. » montrant d’une part que l’idéologie d’extrême droite a complètement infusé le gouvernement, d’autre part sa compatibilité totale avec le capitalisme et le libéralisme. Proche du RN et crachant sa haine régulièrement sur les plateaux de Bolloré, Alice Kerviel de son vrai nom n’a rien à faire en Creuse. Une manifestation pour empêcher la tenue de cet évènement est prévue, rendez-vous à Saint-Laurent (8km de Guéret – Creuse) dès 18h !
La lettre ouverte au maire de collectifs et organisations :
C’est avec une grande indignation et une certaine consternation que nous avons appris la venue de l’identitaire néo-fasciste Alice Cordier, directrice du groupe Némésis, dans votre commune. Il n’est pas difficile de trouver trace des actions et dires de ce collectif dans les médias, montrant que ce groupe d’action directe et de propagande « coup de poing » est un collectif qui prône l’intolérance, la haine et la violence. Rien que son nom est sans équivoque. Près d’une dizaine de plaintes ont été déposées contre ce groupuscule pour des faits d’incitation à la haine raciale ou à la violence en raison de
l’origine, d’atteinte à l’image, de mise en danger de la vie d’autrui, trouble à l’ordre public. La maire de Besançon a porté plainte pour cyberharcèlement, menaces de viol et incitations à commettre des crimes à son encontre.
C’est un groupe factieux et dangereux, dont les actions sont régulièrement accompagnées de heurts. Leurs discours diffusent la rhétorique identitaire, raciste, sexiste et LGBTQIA+phobe de l’extrême droite. Alice Cordier et son collectif Némésis brandissent des épouvantails mensongers pour polariser et simplifier à outrance les débats publics, notamment autour des droits des personnes transgenres ou migrantes. Accueillir un « apéro patriotique » de ce collectif sur votre commune, c’est accueillir ces discours à bras ouverts, leur donner de la légitimité et une plate-forme pour s’exprimer librement, y compris dans leurs dimensions mensongère, illégale et antirépublicaine.
En Creuse, pays de résistance, croyiez bien qu’il y a une grande vigilance à ne pas revivre les années sombres que toutes formes de fascisme, y compris le nazisme, lui ont fait subir. Cette forme moderne que propose l’extrême droite actuelle, « grimée en féministe » comme l’a si bien titré Le Monde concernant Némésis, ne fait pas exception. Leurs discours sont les mêmes, ont les mêmes racines, portent le même projet politique. Un projet de société guidé par la haine et une peur irrationnelle qui stigmatise certains groupes d’humains sous prétexte de leur ethnie, religion, orientation sexuelle, identité de genre, couleur de peau… en prétendant que ces groupes sont une menace. L’Histoire nous montre à maintes reprises que ce sont les groupes comme Némésis et leur haine qui sont une menace, et leur dérouler le tapis rouge dans une commune de notre département est pour nous totalement inacceptable.
Une manifestation contre la venue de cette propagandiste est prévue dans votre commune le même jour à la même heure. Nous avons bien conscience que cette situation pourrait être délétère, c’est pourquoi nous souhaitons vous rencontrer avant la fin de cette semaine pour discuter avec vous à ce sujet.
Après la galette des Rois du RN qui a été organisée samedi 25 janvier à Tréveneuc dans les Côtes-d’Armor, invitons nous à celle de Saint-Laurent pour un événement « festif » et antifasciste, que la patronne de Némésis tienne sa conférence ou non. Si vous ne savez pas quoi faire le 7 février prochain, trouvez ou proposez un covoiturage vers Saint-Laurent !
https://facebook.com/story.php?story_fbid=617976984112807&id=100077015329697
https://facebook.com/events/594230623380331
https://www.instagram.com/planning.familial23/
https://www.radiopaysdegueret.fr/rpg-reportages/lettre-ouverte-contre-la-venue-de-nemesis-en-creuse-2
https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=1074030944765836&id=100064768207011
En Creuse : une galette empoisonnée pour la commune de Saint-Laurent :
https://www.lamontagne.fr/saint-laurent-23000/actualites/joute-rn-lfi-sur-la-venue-d-alice-cordier-nemesis-en-creuse-une-galette-empoisonnee-pour-la-commune-de-saint-laurent_14632099/
Convergeons le 7 février dès 17h30 / 18h00 à Saint-Laurent (23). N’oublier pas vos Instruments, banderoles, déguisements et autres joyeusetés.
Chaque année, le collectif antifasciste La Horde réactualise son schéma de l’extrême droite en France, intitulé « L’extrême droite : mieux la connaitre pour mieux la combattre ». Un rapide coup d’œil sur la dernière version amène un constat sans appel : la fachosphère n’a pas cessé de s’étendre et de s’implanter, tout en évoluant constamment dans sa forme.
Pour la première fois l’an dernier, deux versions [1] se sont succédées à moins de six mois d’intervalle, preuve de l’extension rapide des réseaux d’extrême droite.
L’évolution de la fachosphère française tient tout d’abord dans le fort affaiblissement des partis et organisations nationales de l’extrême droite radicale qui s’est dispersée en une myriade de groupe locaux, centrés sur l’action violente. Ces groupes se créent et disparaissent rapidement. Ils sont aujourd’hui si nombreux que La Horde a créé une carte spécifique de leur implantation [2].
L’extrême droite étend son influence dans plusieurs domaines, en particulier dans les médias et l’éducation. Dans les structures identifiées, où se trouvaient auparavant essentiellement des groupuscules politiques, figurent aujourd’hui des écoles et des centre de formation (comme l’ISSEP ou l’IFP) [3], mais surtout un réseau dense de médias locaux et nationaux, notamment ceux du groupe Bolloré, porte-voix des idéologies réactionnaires et nationalistes.
L’extension de cette influence se retrouve également chez des personnalités médiatiques ouvertement ralliées à la fachosphère (que l’on retrouve sur Cnews ou TPMP) : qu’elles soient directement employées dans les médias amis ou en free-lance sur les réseaux, ces personnalités sont l’avant-garde de la guerre culturelle que l’extrême droite mène sur tous les fronts. Cette lutte généralisée est d’ailleurs caractérisée par l’apparition de structures spécifiques qui renouvellent l’intervention des militant-es fachos, comme le « syndicat » étudiant La Cocarde, ou Nemesis, collectif féminin nationaliste et raciste créé en opposition au mouvement féministe. Un manque est toutefois à signaler dans cette carte : l’absence de représentation des tentatives encore timides de construire un mouvement climato-sceptique face aux développements des mouvements écolos.
Le RN reste le pivot de l’extrême droite
Le Rassemblement national (RN) est toujours la force centrale autour de laquelle gravite l’ensemble de la sphère politique de l’extrême droite. Alors qu’elle avait hérité d’une structure affaiblie au début de la décennie 2010, Marine Le Pen se trouve désormais à la tête d’une organisation très forte avec 125 député·es, auxquels s’ajoutent 16 députés des ex-LR regroupés autour d’Éric Ciotti. Lors des législatives de juin 2024, le RN a encore une fois écrasé toute velléité de concurrence de son hégémonie à l’extrême droite, Éric Zemmour en faisant les frais. Dépassant sa base idéologique traditionnelle, ces élections lui ont permis d’absorber ou de satelliser durablement l’ancienne droite « républicaine ». Toutefois, le RN n’a pas l’image lisse qu’il se donne : plusieurs de ses cadres et assistants parlementaires ont fait leur éducation politique au sein de groupes plus radicaux.
C’est d’ailleurs un des nombreux intérêts de cette carte : mettre en valeur la proximité de l’ensemble des acteurs de la nébuleuse nationaliste. À mille lieues d’une quelconque normalisation, la cheffe du RN n’est qu’à quelques poignées de mains du traditionaliste ou du fasciste le plus radical. En 2024 comme en ce début 2025, l’extrême droite reste l’extrême droite et il est nécessaire de mieux la connaître pour mieux la combattre !
[1] « Schéma de l’extrême droite en France – hiver 2024 (15e édition) », La Horde, novembre 2024 : https://lahorde.info/Schema-de-l-extreme-droite-en-France-hiver-2024-15e-edition
[2] « Carte des groupes locaux d’extrême droite (2e édition) », La Horde, septembre 2023 : https://lahorde.info/Combattre-l-extreme-droite-partout-ou-elle-s-implante-2e-edition.
[3] L’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP) est une école privée d’enseignement supérieur (de type école de commerce, orientée management) fondée en 2018 à Lyon par Thibaut Monnier et Marion Maréchal. Celle-ci en fut la directrice générale jusqu’en 2022. L’Institut de formation politique (IFP) est un organisme de formation libéral-conservateur créé en 2004 par Alexandre Pesey, Jean Martinez et Thomas Millon. L’IFP est proche de La Manif pour tous et du catholicisme traditionaliste, avec une sensibilité identitaire.
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?42-Cartographie-de-la-Horde-Toujours-plus-de-fachos#nh3
Selon les informations de «Libération», l’une des structures les plus ultras de la nébuleuse d’extrême droite, l’Institut Iliade, cherche à créer un espace de ségrégation en plein cœur de la capitale. Un dîner de levée de fonds s’est déroulé en novembre 2024.
Ce 23 novembre 2024, les sous-sols du club du Musée de la chasse et de la nature, un hôtel particulier situé dans le IIIe arrondissement de Paris, propriété de la Fondation François-Sommer pour la chasse et la nature (une richissime institution privée) abritent une curieuse réunion. Quelque 200 personnes assises autour de tables rondes – dont une jeune femme venue avec son chien – ont accepté de régler les 150 euros du dîner. Ambiance parano à souhait, succession de discours évoquant ce monde où «la censure est de plus en plus forte» et dans lequel «on a besoin de lieux pour se retrouver entre nous, Européens», relate à Libération l’un des convives…
«L’idée qui prédomine parmi ces gens, continue ce dernier sous le sceau de l’anonymat, c’est de créer des espaces physiques leur évitant, disent-ils, d’être traqués par la gauche, le pouvoir, le système, tout cela amalgamé.» Ça glousse sous les voûtes de la salle Mongelas, lorsqu’une intervenante, Alice Cordier, justifie son propos avec une sympathique remarque : «On est bien entre nous, même si on est tout près du Marais…
https://www.liberation.fr/politique/bientot-dans-paris-un-club-prive-reserve-aux-europeens-au-service-du-racisme-et-de-la-xenophobie-20250203_KJC5S3DDPFB63IOVDXRBAQPBYM/
La députée Anne Sicard (apparentée RN) fait partie des personnes présentes au dîner de financement du Club Europa, un nouveau club créé par les identitaires de l’Institut Iliade
C’est un lieu qui intéresse beaucoup de personnalités… gravitant autour de l’extrême-droite. Le Cercle Europa, sur lequel le média Libération a enquêté, est un club privé souhaitant ouvrir dans Paris de vastes locaux de 220 m2 pour en faire “un espace de liberté”, un “lieu de rencontres pour les Européens”.
Un cercle créé par des défenseurs de “la race blanche”
Pour ce faire, les organisateurs ont organisé une levée de fonds lors d’un dîner de gala où 200 personnes étaient rassemblées, fin novembre 2024, dans un hôtel particulier parisien. Décrite par Libération, l’ambiance sur place est sans équivoque. L’objectif est de trouver un espace de réunion évitant “d’être traqués par la gauche, le pouvoir, le système” dans un monde où, de l’aveu même des convives, “la censure est de plus en plus forte”.
C’est l’institut Iliade qui est à l’origine de ce dîner de gala. Fondé en 2014 par des figures de la mouvance identitaire, c’est un cercle de réflexion d’extrême droite présidé par l’essayiste Philippe Conrad. Comme d’autres membres, il défend de longue date des thèses xénophobes, anti-immigration et ayant pour intérêt “la race blanche”, comme le soulignait Libération il y a déjà quelques mois, et craignant par-dessus tout le “grand remplacement”.
Un lieu de travail loin des “artisans du wokisme”
Le voici donc en train de prospecter pour réunir assez d’adhérents et financer son nouveau cercle, dont la première année d’existence nécessite 200 000 euros. Dans l’”espace de liberté et d’intelligence au cœur de Paris” que Philippe Conrad souhaite créer avec ses partenaires, il devrait y avoir “une boutique de livres et de produits ‘haut de gamme’, une salle de conférences, un salon de travail et un bar”, liste Libération, qui s’est procuré une brochure des organisateurs.
Là, pourront se réunir “les esprits non conformes “ayant à cœur de préserver “la beauté et l’intelligence de nos traditions”. En face, la menace était ainsi décrite par les organisateurs, lors du dîner de gala de novembre dernier : “l’affaiblissement civilisationnel” et les “artisans du wokisme”.
Qui sont les intéressés ?
Au fameux dîner, qui précède l’ouverture des locaux prévue en mai 2025, se trouvaient de multiples personnalités d’extrême droite. Parmi eux : Anne Sicard, députée apparentée RN et ex-cheffe de cabinet de Marion Maréchal ou encore Alexandre Avril, le maire LR de Salbris (Loir-et-Cher), familier des plateaux de Cnews, et un temps pressenti par Marine Le Pen pour être ministre.
Mais aussi l’avocat Aymeric de Lamotte, bien décidé à s’attaquer au “wokisme”, et Alice Cordier, présidente du collectif de femmes identitaires radicales Nemesis, connu pour ses actions anti-immigrés, et par ailleurs salué par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Autant de personnes qui n’ont pas répondu aux questions de Libération et dont les tweets – visibles ci dessous – ne cachent aucunement les valeurs politiques défendues. À nos confrères, l’Institut Iliade a quant à lui assuré que le club ne serait pas “réservé aux Européens… contrairement à ce qui est pourtant indiqué sur la brochure.