Quelques entreprises qui profitent de la relance du nucléaire (2)
Catégorie :

Thèmes :

Lieux :

Lauréats issus des appels d’offres France 2030 pour bénéficier du fond de soutien de relance de la filière nucléaire.
En 2020-2021, l’État a décidé de donner une enveloppe de 470 millions au nucléaire dans le plan de relance. Près de la moitié, 200 millions d’euros, alimente un fonds d’aide à l’investissement pour soutenir la filière (près de 3000 entreprises et 22 000 emplois).
Pour en bénéficier, les lauréats ont répondu à l’appel à projets lancé le 18 novembre 2020 par Bpifrance, avec un projet d’un minimum de 200 000 euros. Plusieurs levées et nominations de lauréats ont eu lieu jusqu’aujourd’hui (actuellement bloqué par l’absence de budget au gouvernement).
Les subventions sont versées aux porteurs de projets sur plusieurs années, à mesure que les entreprises franchissent certaines étapes, définies au préalable par France 2030. Or, trois ans après le démarrage de France 2030, aucun projet n’a encore été officiellement arrêté. D’ici mars une première liste de dossiers pour lesquels les financements vont s’arrêter va paraître, de la part de France 2030 – une échéance qui permettra de voir quels projets dans la liste ont plus ou moins avortés.
En attendant, et à toutes fins utiles, voici quelques noms de plus sur ceux qui collaborent à la relance du nucléaire… libres à chacun.e de chercher les adresses qui correspondent et d’en faire ce que bon leur semble :
Première vague de lauréats :
Onet Technologies CN, à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour trois projets :
– l’industrialisation de procédés innovants pour étendre la durée de vie des installations nucléaires, notamment grâce à des applications de recherche de corrosion ou de contrôle de soudures en maintenance,
– l’industrialisation d’un laser pulsé pour la décontamination de composants au cœur d’un réacteur nucléaire
– le développement de procédés pour la réalisation de soudures “bonnes du premier coup” grâce d’intelligence artificielle, la mesure et la vision 3D
Framatome, pour trois projets :
– le projet Cap Industriel de ses sites de à Saint Marcel et Le Creusot (Saône-et-Loire), pour moderniser et mettre à l’échelle les moyens de production et de contrôle de la qualité et de la conformité des pièces mécaniques à très haute valeur ajoutée nécessaires à la fabrication de réacteurs nucléaires de dernière génération (de type EPR) ou en service
– un projet conjoint avec l’association Armines/Mines PariTech (Paris), l’Institut Jean Lamour à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), l’Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse (Gers), le pôle de compétitivité Nuclear Valley pour le projet French Fab Métallurgie, qui vise à repositionner Framatome comme le leader mondial des pièces forgées de grandes dimensions pour le nucléaire, grâce à des travaux de R&D sur la qualité et la variabilité process
– un projet avec le CEA baptisé FAB-ATF qui vise à développer et qualifier en France une nouvelle capacité de fabrication de combustibles dits “ATF” (Accident Tolerant Fuel), qui renforcent les marges de sûreté et la performance en opération des centrales nucléaires. Des investissements majeurs sont prévus sur les sites de production Framatome de Paimboeuf (Loire Atlantique) et Romans-sur-Isère (Drôme).
EDF avec Ansys France (Saint-Quentin-en-Yvelines), Corys à Grenoble (Isère), Human Design Group à Versailles (Yvelines) et Theoris, PME parisienne de la réalité augmentée, pour le projet ICAREx de construction d’un jumeau numérique interactif et immersif des nouveaux réacteurs et installations nucléaires, dès les premières phases de conception.
Sopemea à Vélizy-Villacoublay (Yvelines) pour l’acquisition d’un moyen d’essai tri-axe à destination de la filière nucléaire.
Bernard Controls S.A, ETI de Gonesse (Val d’Oise) fabricant des servomoteurs, pour l’automatisation et la digitalisation de ses processus métiers.
Mirion Technologies (MGPI) SAS, PME de Lamanon (Bouches-du-Rhône) pour un projet visant à réduire la quantité des déchets TFA (très faible activité) en identifiant, avec précision et fiabilité, les matériaux qui sont déclarés à tort comme radioactifs, grâce à une combinaison innovante d’intelligence artificielle et de méthodes d’imagerie médicale.
Monnot, une PME de Beaune (Côte d’Or) pour son projet Mecavision 21/23 d’élargir l’offre dans l’usinage de pièces complexes et confidentielles à fortes valeurs ajoutées, en relocalisant certaines fabrications et en modernisant l’outil de production.
Ateliers de Chaudronnerie de Monplaisir, PME de Saint-Priest (Rhône) pour déployer dans son futur atelier un système de production inédit qui robotiserait les étapes de préparation (découpe et chanfreinage) sur des pièces volumineuses et unitaires. Le projet prévoit la mise au point d’un robot nomade et intelligent pour obtenir une excellence opérationnelle encore jamais atteinte.
Reel SAS, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône), pour développer une nouvelle machine à serrer ou desserrer les goujons des couvercles de cuves de réacteurs nucléaires.
Simsoft Industry, une PME de Labège (Gers) pour lever les verrous techniques et humains résiduels dans la mise au point d’une solution d’Assistance vocale intelligente (AVI) pour guider le technicien nucléaire du futur (Technuc) dans ses opérations de production, de maintenance ou de déconstruction.
Heverett Group, une société d’ingénierie de conseil en technologie de Lyon (Rhône), Aquila Data Enabler, une PME de Courbevoie (Hauts-de-Seine) spécialisée en intelligence artificielle, Exakis Nelite, une entreprise de services numériques de Lyon (Rhône), le pôle de compétitivité Nuclear Valley, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et l’Université Clermont-Auvergne à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) pour le Laboratoire d’informatique, de modelisation et d’optimisation des systèmes (Limos), associés pour mener à bien le projet D4N (Datalake for Nuclear), soutenu par EDF et le Gifen, d’application des techniques de l’intelligence artificielle et de big data au profit de la qualité et de la performance des réalisations nucléaires.
3D Plus, à Buc (Yvelines) pour développer une caméra Gamma servant à identifier, localiser et caractériser des sources radioactives.
Neotiss France, à Venarey Les Laumes (Côte d’Or) pour moderniser son site industriel.
Aergon, une PME d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), pour créer un système d’analyse intelligent des signaux faibles (SAIS), basé sur l’intelligence artificielle, visant à optimiser le fonctionnement des installations nucléaires.
Arcys, à Blagnac (Gers) pour renforcer son activité par la modernisation de son système d’information, la mise en réseau industriel cyber-sécurisé de ses moyens de production, la numérisation des activités de test et la montée en compétence des salariés. Il pérennisera les emplois existants et permettra la création de neuf emplois d’ici à 2024.
Velan SAS, à Lyon (Rhône) pour développer une solution numérique innovante capable d’introduire de la maintenance prédictive au niveau des équipements de robinetterie nucléaire.
Deuxième vague de lauréats :
– Spécialisée dans la recherche et le développement en défense et sécurité, la PME Ardanti (basée à Paris) va réaliser deux logiciels dédiés à la sécurité nucléaire : le premier concernera la formation à la gestion de crise, notamment devant un risque terroriste, et le deuxième permettra d’identifier mathématiquement les vulnérabilités des architectures des sites.
– L’ETI CLM Industrie (basée à Chevigny-Saint-Sauveur, Côte-d’Or), qui conçoit et assemble des pièces mécaniques et chaudronnées pour le secteur nucléaire, va acheter une machine d’usinage visant à améliorer la capacité dimensionnelle et l’efficacité de la fabrication de châssis et d’enceintes de boites à gants, et développer un bras d’inspection nucléarisé pour équiper les boîtes à gants produites.
– La PME Cita Production (basée à Lamarche-sur-Saône, Côte-d’Or) fabrique des pièces mécano-soudées, utilisées comme supports de tuyauterie pour la filière nucléaire. Son projet porte sur la modernisation de ses outils pour améliorer la productivité, la digitalisation et la traçabilité.
– Experte en solutions chimiques utilisées dans la décontamination nucléaire, la PME Fevdi (basée à Corbas, Rhône) va mettre en œuvre un nouveau procédé innovant permettant de traiter des bétons issus des programmes nucléaires sans pour autant détériorer leur surface.
– La PME Oreka Ingénierie (basée à Cherbourg-en-Cotentin, Manche) veut développer un jumeau numérique à destination des entreprises devant localiser et gérer en temps réel des stocks de produits à forte valeur ajoutée, des équipements stratégiques ou des déchets nécessitant une traçabilité tels que les déchets radioactifs. Son projet permet de visualiser l’ensemble des données et de créer des scénarios d’exploitation.
– Loire Industrie, une PME (basée à Saint-Chamond, Loire) qui fabrique des produits forgés et usinés pour les marchés industriels, a pour ambition de moderniser ses équipements afin de doubler sa capacité de production, en amélioration notamment son environnement numérique.
– Maintenance préventive et curative, travaux d’arrêt de tranche, travaux neufs, revampings d’installations et travaux de mise en conformité… Tels sont les services proposés par la PME Compagnie internationale de maintenance et d’assistance technique (basée à Laudun-L’Ardoise, Gard), qui souhaite automatiser les soudures et moderniser son outil de travail afin d’augmenter la qualité de ses produits.
– Fondée en 2019 par EDF et Veolia, la PME Graphitech (basée à Lyon, Rhône) a pour objectif de répondre aux enjeux du démantèlement des réacteurs nucléaires de technologie graphite, arrêtés depuis plusieurs décennies. Son projet prévoit notamment le déploiement d’outils de télé-opération et une salle numérique faisant appel aux technologies de l’industrie 4.0 (réalité virtuelle, immersive etc.)
– La PME Axone (basée à Meyreuil, Bouches-du-Rhône) va développer grâce à ces fonds une plateforme digitale de gestion de projets complexes. Celle-ci va mettre à disposition de ses clients un environnement basé sur les principes d’ingénierie système.
– Garante de la sécurité de nombreuses infrastructures sensibles, l’ETI Sites (basée à Ecully, Rhône) va créer un outil d’inspection du génie-civil de nouvelle génération pour les installations nucléaires, concernant la tenue structurelle des ouvrages et leur résistance aux incendies. L’outil permettra également de fiabiliser ces inspections au moyen de l’intelligence artificielle.
– Issue d’un essaimage technologique des laboratoires de Recherche et développement OrangeLabs, la PME Fastpoint (basée à Cherbourg-en-Cotentin, Manche) veut optimiser les zones de stockage par des moyens numériques et détecter les risques industriels associés aux équipements manutentionnés.
– Le premier projet commun est porté par l’ETI Intercontrole (basée à Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire), filiale du groupe Framatome et leader mondial pour le contrôle des cuves de réacteurs à eau sous pression, la PME Arkadia Energy (basée à Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône), dédiée aux travaux d’ingénierie et d’intervention en contrôle non destructif, et la PME Insavalor (basée à Villeurbanne, Rhône), qui favorise les relations entre les laboratoires et les entreprises en quête de solutions technologiques. Leur objectif est de développer une solution innovante de radiographie numérique par comptage de photons, un moyen d’améliorer la fiabilité et l’efficacité des processus d’inspection grâce à une meilleure traçabilité des contrôles.
– La PME Aquila Data Enabler (basée à Courbevoie, Hauts-de-Seine), experte en data science et en intelligence artificielle, la PME Spotlight (basée à Massy, Essonne), spécialisée dans la recherche développement en géophysique, et L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (basée à Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine), chargée de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France, sont aux manettes du deuxième projet commun. Celui-ci vise à démontrer l’apport des modèles d’intelligence artificielle hybrides pour les contrôles non destructifs (CND), au travers de cas d’usages de surveillance géophysique d’ouvrages.
3ème vague de lauréats – projets
Dans la 3ème vague de lauréats, la plupart sont des projets de modernisation de l’outil industriel des acteurs de la filière, y compris des grands donneurs d’ordre comme GE à Belfort. Le grand projet d’industrie du futur d’Orano, UDD@Orano (usines sur les sites industriels d’Orano) doit, lui, faire entrer l’industrie du futur [sic!] (capteurs, algorithmes d’aide à la décision, plateformes de réalité mixte, outils robotiques qualifiés) dans les usines en exploitation et futures, en embarquant une dizaine de ses fournisseurs TPE et PME.
Quatre projets “collaboratifs”entre plusieurs entreprises :
Le projet 3F2E (Filière française de fibre pour environnement extrême), porté par iXblue, SEDI-ATI, TechnicAtome, EDF et la plateforme technologique de Photonics Bretagne, a pour ambition de développer des revêtements métalliques et ou en carbone sur fibres optiques spéciales, capables de permettre l’utilisation de capteurs en environnement nucléaire extrême. Ces travaux collaboratifs doivent permettre de mettre en place une filière intégrée 100% made in France pour garantir la souveraineté nationale sur une technologie stratégique.
Le projet Arqane (Actions de réalisation et de qualification en additif pour le nucléaire), porté par dix donneurs d’ordres dont EDF, Orano, TechnicAtome et le CEA mais aussi Naval Group, vise à démontrer et à valider la maturité industrielle de la fabrication additive métallique pour l’industrie nucléaire sur deux procédés complémentaires : fusion laser sur lit de poudre (LPBF) et dépôt sous énergie dirigée par technologie fil (WAM). Ces travaux de recherche et de développement doivent permettre d’établir les bases de référentiels techniques unifiées nécessaires à l’industrialisation de pièces complexes fabriquées en additif pour la filière nucléaire et d’autres filières industrielles.
– Autre grand projet collaboratif porté par les donneurs d’ordre de la filière (EDF, Orano, Naval Group, Framatome, CEA…), Mecanum@ a pour objectif de développer des jumeaux numériques en simulation mécanique, pour réussir du premier coup les études et les chantiers mécaniques de l’industrie nucléaire. Il doit déboucher sur la réalisation d’une plateforme souveraine permettant de s’affranchir des éditeurs étrangers de logiciels de calcul.
– Enfin, côté formation, le projet collaboratif francilien NExIF, rassemble les lycées de la ville de Montereau et de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), les universités de Créteil et de Paris Saclay, le Greta MTI 77, le Groupe EDF et le CFA des métiers de l’énergie. Il propose une démarche inédite en Ile-de-France, d’offre de formation sous forme de parcours pédagogique, pour mieux préparer les étudiants de manière théorique et opérationnelle aux métiers en tension de la filière nucléaire.
< intro : "de la part de France Travail" est en fait "de la part de France 2030", nantes indymedia c'est possible de rectifier ? merci.
C’est fait, merci de la contribution.