– Comme vous le savez, Miguel Rossetto, ministre du Développement agraire du Brésil a été envoyé par son gouvernement à la réunion de Cancun de l’OMC.

-Vous voulez parler de Miguel Rossetto, ce militant de Démocratie socialiste, la section brésilienne du Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale ?

– Oui, bien sûr. Le quotidien espagnol espagnol « El Pais » l’a même salué comme « un des grands protagonistes des négociations ».

– Attendez, vous allez, un peu vite pour moi. Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Miguel Rossetto est allé avec ses copains de la LCR, les trotskystes français qui font partie du mouvement altermondialiste. Et il a dénoncé la tenue du sommet de Cancun, n’est-ce pas ?

– Mais non, mon cher ami, vous n’y êtes pas du tout. Miguel Rossetto n’est pas allé à Cancun pour dénoncer les « organismes supranationaux de l’impérialisme capitaliste». Non, pour ça il avait ses copains de la LCR.

– Mais alors que diable a-t-il été faire dans cette galère ?

– Oh, mais c’est très simple. Il représentait le gouvernement Lula et il a même déclaré : « Nous ne souhaitons pas que l’OMC s’écroule. Et encore moins en ce moment, dans une période où les organismes internationaux sont en train d’être fragilisés. »

– Mais dites-moi, ce Lula, c’est pas lui qui a privatisé le régime des retraites et s’est attaqué aux fonctionnaires brésiliens à peu près en même temps que notre Raffarin ?

– Oui, oui, vous avez raison.

– Alors la LCR y sont contre Raffarin à Paris et pour Lula au Brésil ?

– Oui, vous avez tout compris, ils font un peu comme l’Eglise catholique: ils répartissent leurs œufs dans différents paniers.

– Mais ça me rappelle un truc, le p’tit Besancenot, il a pas dit que la LCR était prête à participer à gouvernement avec le PCF et le PS, dans le cadre d’un « gouvernement anticapitaliste » en France ?

– Oui, vous avez raison.

– Donc, en fait, y a plus qu’à s’armer d’un peu de patience. Bientôt Besancenot et Rossetto pourront aller bras dessus bras dessous, en première classe et en limousine, aux sommets de l’OMC…

– …pour contester la mondialisation de l’intérieur sans doute ?

Billet d’humeur extrait de « Ni patrie ni frontières »

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