Le gouvernement français qui ne parle que de guerre et de réarmement dote les entreprises militaires de 413 milliards d’euros pour la période 2024-2030 dont plus de la moitié (autour de 60 %) des dépenses est aspirée par le renouvellement de la dissuasion nucléaire. C’est-à-dire la modernisation des armes (têtes nucléaires), des vecteurs (missiles M51-2 et ASMP-A) et des porteurs (Rafale et sous-marins nucléaires lanceurs d’engins). Ce pactole se fera au détriment de l’écologie, de la culture, de la santé et de l’éducation. L’avenir à un goût de poudre !

Bloquer la machine de guerre

Selon le rapport annuel sur les exportations d’armes du ministère des armées publié en juillet 2023, l’Hexagone a vendu pour 208 millions d’euros de matériel militaire à l’État hébreu depuis 2013, dont 25,6 millions en 2022, ce qui représente 0,2 % du total des exportations de la France cette année-là. A cela s’ajoutent près de 9 millions d’euros d’autorisations d’exportation d’armes de catégorie militaire ML4 (bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs, et matériel et accessoires connexes). Le 16 octobre 2023, plus de 30 syndicats palestiniens lançaient un l’appel pour « mettre fin à toute complicité, arrêter d’armer Israël ». Le texte appelle les syndicats à l’échelle internationale à : refuser de fabriquer des armes destinées à Israël, refuser de transporter des armes vers Israël, adopter des motions à cet effet, prendre des mesures contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal de la Bande de Gaza par Israël, en particulier si cela fait l’objet de contrat, faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël.

Le collectif Stop Arming Israël France est créé pour répondre à cet appel et faire vivre concrètement la solidarité internationale des travailleurs. Il décide de ne pas se satisfaire de déclarations concernant l’arrêt des bombardements, mais de « l’imposer par tous les moyens à notre disposition, notamment en mobilisant massivement les salarié.es à l’occasion des manifestations de soutien, et par la grève dans les secteurs concernés ». En tant que syndicalistes et travailleurs syndiqués, le collectif demande aux directions syndicales (si elles ne l’ont pas déjà fait) : de se positionner officiellement pour un soutien sans réserve à l’appel des syndicats palestiniens, de le diffuser à tous leurs adhérent.es, de contacter ces syndicats palestiniens pour leur faire connaître le soutien à l’appel et s’enquérir des formes de solidarités qui les aideraient, de contribuer à organiser par tous les moyens (intervention de sections syndicales directement concernées, blocages, distribution de tracts devant les entreprises…) l’arrêt de la production et de la livraison de matériel militaire de la France vers Israël, comme cela se fait dans de nombreux pays, de demander l’arrêt de tout financement et de toute recherche militaire au profit d’Israël, de mettre ainsi encore plus la pression sur le gouvernement français pour qu’il exige un cessez-le-feu immédiat.

Solidarité internationale avec Gaza

A Liège, Gênes, Barcelone, Melbourne, Oakland, Toronto. Depuis le début du bombardement de Gaza, des syndicats ont tenté de bloquer des livraisons d’armes vers Israël, rappelant la tradition de lutte internationaliste du syndicalisme. Des initiatives insuffisantes pour entraver l’armement du pays, mais qui ont le mérite de mettre les États exportateurs d’armes face à leurs responsabilités. Coté France, on ne peut pas dire que les syndicats aient manifesté concrètement leur opposition pour le moment ! Il faut dire que la répression est féroce comme la garde à vue pour « apologie du terrorisme » du secrétaire de la CGT dans le Nord pour avoir diffusé un tract pro-palestinien en octobre dernier, l’interdiction des manifestations demandant l’arrêt des bombardements, une propagande médiatique incessante soutenant inconditionnellement l’État d’Israël.

Face à ce contexte, Stop Arming Israël France a publié en mars 2024 un guide militant pensé pour l’action. Ce travail est le fruit de militants bénévoles, sur la base de recherches effectuées à partir de sources publiques. Ce guide se compose essentiellement de fiches synthétiques sur des entreprises complices du massacre du peuple palestinien, car elles entretiennent des liens avec le complexe militaro-industriel israélien. Une carte interactive des entreprises d’armements est disponible pour permettre au grand public d’être bien informé pour être plus efficace ; 168 sites participant à la production d’armes livrées à Israël sont référencés en France. Stop Arming Israël va chaque semaine à la rencontre des travailleurs des secteurs concernés et de leurs syndicats, en organisant des tractages aux portes des entreprises d’armement, participe aux mobilisations et aux manifestations et organise des réunions publiques d’information.

France/Israël : un long mais discret armement

Les coopérations militaires France-Israël existent depuis l’origine de la création de l’État hébreu. La France et ses entreprises ont aidé ce nouvel État à équiper son armée et à développer son industrie d’armement. Outre différents types de chars et de missiles livrés par la France, l’entreprise Dassault Aviation par exemple a fourni à Israël différents modèles d’avions de combat (Mystère IV, Mirage III, Mirage 5…). Le Commissariat à l’Énergie Atomique a permis à Israël de construire sa première centrale nucléaire et de se doter de la bombe atomique.

Une collaboration et des arrangements avec les règles qui ne datent pas d’hier. Déjà en1967, face à l’imminence de la guerre des Six Jours, le général De Gaule prononce un embargo préventif sur la livraison d’armes offensives à destination du Proche Orient, durci en décembre 1968 par la déclaration d’un embargo total sur les armes à destination d’Israël, après l’attaque menée contre le Liban. Si l’embargo bloque la livraison de 50 chasseurs bombardiers Mirage 5 produits par Dassault, commandés par Israël en 1966, il n’interdit pas strictement aux entreprises françaises l’envoi de pièces détachées et de rechange prévu par des contrats antérieurs. De fait, une copie exacte du Mirage 5 est construite par Israël au tout début des années 1970, avec le soutien discret de Dassault. Nous voyons bien, au regard des relations entre la France et Israël que la demande d’un embargo militaire contre Israël ne suffit pas. Il est évident qu’il ne s’agit que d’une solution très partielle, insuffisante et facile à contourner pour les industriels du secteur de l’armement.

Malgré les déclarations de Sébastien Lecornu en février : « objectivement, il n’y a pas de relations d’armement avec Israël », avant d’admettre que « quelques licences » d’exportations vers l’État hébreu ont bien été accordées depuis le 13 octobre 2023, mais utilisées de façon défensive, pour « des missiles du Dôme de fer ». Une affirmation reprise mot pour mot, le 20 mars dernier, par la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot : « nous ne livrons des armes que dans le cadre de composants défensifs pour le Dôme de fer ». C’est pourtant loin d’être la réalité, comme le révèlent des photographies transmises à Disclose et son partenaire, le média d’investigation locale Mars-actu. En effet et en toute discrétion, la France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Des clichés pris par un employé le 23 octobre 2023, permet de montrer une cargaison d’armements destinée à Israël. Des caisses stockées dans un hangar appartenant à Eurolinks, une société marseillaise spécialisée dans la fabrication d’équipements militaires. Sur un bordereau scotché sur un carton entouré de cellophane, on peut lire l’inscription en anglais « 10 000 liens M27 pour des munitions de 5,56 millimètres [10 000 links M27 for 5.56 mm Ammo] ». Ces équipements sont en fait de petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils mitrailleurs.

Sébastien Lecornu a du répondre aux mises en cause du média Disclose, qui affirme que « la France équipe en secret des mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne ». La France selon lui n’équiperait l’État hébreu que de matériel « défensif » ou destiné à la « réexportation ». Pour brouiller les pistes et les réglementations, il suffit de passer par un pays-tiers ou dire que c’est pour l’exportation ! Autant de propos flous et contradictoires qui ne sont pas de nature à dissiper l’opacité entretenue autour de la politique française en termes de transferts d’armes à destination d’un État prêt à donner l’assaut sur la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, où 1,5 million de civils espéraient trouver un dernier refuge.

Déjà en 2015, les Pays-Bas avait bloqué des pièces d’Eurolinks équipant des munitions de 30 mm transitant par Amsterdam. Motif probable, selon l’Observatoire de l’armement : les équipements étaient destinés aux Émirats arabes unis, engagés dans la guerre contre les rebelles houthis au Yémen mais possiblement réexportable !

Le complexe militaro-industriel français en lien avec Tsaha

Le rapport du SIPRI (l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) publié en mars 2024 classe la France deuxième pays exportateur d’armes au monde, la faisant ainsi passer devant la Russie.Avec ses neuf grands groupes industriels, c’est 30% de la production totale qui est exportée, et ces entreprises réalisent 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an en moyenne. Elles ont fait 27 milliards d’euros de commandes en 2022 contre 11,3 milliards en 2021. L’armement est un secteur morbide en pleine expansion. Airbus, Safran, Dassault, KNDS, Thales, Amefo, PGM Précision, autour de ces grands groupes d’envergure européenne et mondiale, c’est 4 000 petites et moyennes entreprises (PME) d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de startups qui représentent environ 210 000 emplois directs et indirects (soit autant que le secteur de la production automobile).

Le groupe Dassault est détenu depuis 1929 par la famille du même nom. Sa filiale Dassault Aviation, spécialisée dans l’aéronautique, est également actionnaire de Thalès à hauteur de 26%. Ses domaines d’activités principaux sont l’aéronautique, les avions de chasse, les logiciels informatiques, les avions Rafale, les avions Mirage, les drones de combats nEUROn. Les logiciels développés par Dassault Systèmes sont utilisés par de nombreux industriels d’armement israéliens (Rafael, Elbit Systems, IAI). Dassault Systèmes est même implanté en Palestine occupée, dans les territoires de 1948 : un siège de l’entreprise se trouve à Ra’anana, ville construite sur les ruines du village palestinien de Tabsur. Laurent Dassault, revendique le fait d’investir des millions en Israël. En 2017, il déclare : « je suis le Dassault qui est revenu en Israël, celui de la famille qui y va pour investir, avec le soutien du groupe, le plus pro-israélien. » Dassault Aviation coopère avec IAI, (Israel Aerospace Industries) sur un programme de modernisation d’avions militaires destinés à des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance.

MBDA, fondée en 2001, est la fusion des entreprises européennes Matra Défense (France), BAE Dynamics (Angleterre), Alenia Marconi Systems (Angleterre et Italie), en 2006, l’allemand LFK est racheté par le groupe et devient MBDA Deutschland. MBDA est le leader européen dans la conception et la production de missiles. Les trois actionnaires de MBDA collaborent avec la machine de guerre israélienne. Outre Airbus, BAE Systems et Leonardo sont notamment tous les deux impliqués dans la fabrication de l’avion militaire américain F35, utilisé de façon meurtrière à Gaza.

Safran est un groupe créé en 2005 par la fusion entre la Snecma (Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation) et la Sagem (Société d’applications générales d’électricité et de mécanique). Safran est spécialisé dans la conception et la production de moteurs d’avions, d’hélicoptères et de fusées, d’équipements aéronautiques, et de défense. En 2010, Safran et Elbit Systems (Elbit Systems est la plus grande entreprise d’armement israélienne ) ont annoncé la création d’une coentreprise visant à s’attaquer au marché des drones tactiques, qui devait être détenue à 50/50 et basée en France sur les sites d’Eragny et de Montluçon. Depuis, aucune information supplémentaire sur cette coentreprise n’a été publiée. Est-elle toujours en activité ? Safran fournit des composants électroniques intégrés au système anti-missile israélien Arrow 3. En 2022, Safran annonce que le gouvernement israélien lui a « renouvelé sa confiance » en passant une importante commande incluant des récepteurs de télémesure d’essai en vol ainsi que des enregistreurs radiofréquence et des enregistreurs de signaux analogiques.

Les coopérations militaires France-Israël existent depuis l’origine de la création de l’État hébreu. La France et ses entreprises ont aidé ce nouvel État à équiper son armée et à développer son industrie d’armement. Outre différents types de chars et de missiles livrés par la France, l’entreprise Dassault Aviation par exemple a fourni à Israël différents modèles d’avions de combat (Mystère IV, Mirage III, Mirage 5…). Le Commissariat à l’Énergie Atomique a permis à Israël de construire sa première centrale nucléaire et de se doter de la bombe atomique.

Une collaboration et des arrangements avec les règles qui ne datent pas d’hier. Déjà en1967, face à l’imminence de la guerre des Six Jours, le général De Gaule prononce un embargo préventif sur la livraison d’armes offensives à destination du Proche Orient, durci en décembre 1968 par la déclaration d’un embargo total sur les armes à destination d’Israël, après l’attaque menée contre le Liban. Si l’embargo bloque la livraison de 50 chasseurs bombardiers Mirage 5 produits par Dassault, commandés par Israël en 1966, il n’interdit pas strictement aux entreprises françaises l’envoi de pièces détachées et de rechange prévu par des contrats antérieurs. De fait, une copie exacte du Mirage 5 est construite par Israël au tout début des années 1970, avec le soutien discret de Dassault. Nous voyons bien, au regard des relations entre la France et Israël que la demande d’un embargo militaire contre Israël ne suffit pas. Il est évident qu’il ne s’agit que d’une solution très partielle, insuffisante et facile à contourner pour les industriels du secteur de l’armement.

Malgré les déclarations de Sébastien Lecornu en février : « objectivement, il n’y a pas de relations d’armement avec Israël », avant d’admettre que « quelques licences » d’exportations vers l’État hébreu ont bien été accordées depuis le 13 octobre 2023, mais utilisées de façon défensive, pour « des missiles du Dôme de fer ». Une affirmation reprise mot pour mot, le 20 mars dernier, par la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot : « nous ne livrons des armes que dans le cadre de composants défensifs pour le Dôme de fer ». C’est pourtant loin d’être la réalité, comme le révèlent des photographies transmises à Disclose et son partenaire, le média d’investigation locale Mars-actu. En effet et en toute discrétion, la France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Des clichés pris par un employé le 23 octobre 2023, permet de montrer une cargaison d’armements destinée à Israël. Des caisses stockées dans un hangar appartenant à Eurolinks, une société marseillaise spécialisée dans la fabrication d’équipements militaires. Sur un bordereau scotché sur un carton entouré de cellophane, on peut lire l’inscription en anglais « 10 000 liens M27 pour des munitions de 5,56 millimètres [10 000 links M27 for 5.56 mm Ammo] ». Ces équipements sont en fait de petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils mitrailleurs.

Sébastien Lecornu a du répondre aux mises en cause du média Disclose, qui affirme que « la France équipe en secret des mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne ». La France selon lui n’équiperait l’État hébreu que de matériel « défensif » ou destiné à la « réexportation ». Pour brouiller les pistes et les réglementations, il suffit de passer par un pays-tiers ou dire que c’est pour l’exportation ! Autant de propos flous et contradictoires qui ne sont pas de nature à dissiper l’opacité entretenue autour de la politique française en termes de transferts d’armes à destination d’un État prêt à donner l’assaut sur la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, où 1,5 million de civils espéraient trouver un dernier refuge.

Déjà en 2015, les Pays-Bas avait bloqué des pièces d’Eurolinks équipant des munitions de 30 mm transitant par Amsterdam. Motif probable, selon l’Observatoire de l’armement : les équipements étaient destinés aux Émirats arabes unis, engagés dans la guerre contre les rebelles houthis au Yémen mais possiblement réexportable !

Le rapport du SIPRI (l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) publié en mars 2024 classe la France deuxième pays exportateur d’armes au monde, la faisant ainsi passer devant la Russie.Avec ses neuf grands groupes industriels, c’est 30% de la production totale qui est exportée, et ces entreprises réalisent 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an en moyenne. Elles ont fait 27 milliards d’euros de commandes en 2022 contre 11,3 milliards en 2021. L’armement est un secteur morbide en pleine expansion. Airbus, Safran, Dassault, KNDS, Thales, Amefo, PGM Précision, autour de ces grands groupes d’envergure européenne et mondiale, c’est 4 000 petites et moyennes entreprises (PME) d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de startups qui représentent environ 210 000 emplois directs et indirects (soit autant que le secteur de la production automobile).

Le groupe Dassault est détenu depuis 1929 par la famille du même nom. Sa filiale Dassault Aviation, spécialisée dans l’aéronautique, est également actionnaire de Thalès à hauteur de 26%. Ses domaines d’activités principaux sont l’aéronautique, les avions de chasse, les logiciels informatiques, les avions Rafale, les avions Mirage, les drones de combats nEUROn. Les logiciels développés par Dassault Systèmes sont utilisés par de nombreux industriels d’armement israéliens (Rafael, Elbit Systems, IAI). Dassault Systèmes est même implanté en Palestine occupée, dans les territoires de 1948 : un siège de l’entreprise se trouve à Ra’anana, ville construite sur les ruines du village palestinien de Tabsur. Laurent Dassault, revendique le fait d’investir des millions en Israël. En 2017, il déclare : « je suis le Dassault qui est revenu en Israël, celui de la famille qui y va pour investir, avec le soutien du groupe, le plus pro-israélien. » Dassault Aviation coopère avec IAI, (Israel Aerospace Industries) sur un programme de modernisation d’avions militaires destinés à des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance.

MBDA, fondée en 2001, est la fusion des entreprises européennes Matra Défense (France), BAE Dynamics (Angleterre), Alenia Marconi Systems (Angleterre et Italie), en 2006, l’allemand LFK est racheté par le groupe et devient MBDA Deutschland. MBDA est le leader européen dans la conception et la production de missiles. Les trois actionnaires de MBDA collaborent avec la machine de guerre israélienne. Outre Airbus, BAE Systems et Leonardo sont notamment tous les deux impliqués dans la fabrication de l’avion militaire américain F35, utilisé de façon meurtrière à Gaza.

Safran est un groupe créé en 2005 par la fusion entre la Snecma (Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation) et la Sagem (Société d’applications générales d’électricité et de mécanique). Safran est spécialisé dans la conception et la production de moteurs d’avions, d’hélicoptères et de fusées, d’équipements aéronautiques, et de défense. En 2010, Safran et Elbit Systems (Elbit Systems est la plus grande entreprise d’armement israélienne ) ont annoncé la création d’une coentreprise visant à s’attaquer au marché des drones tactiques, qui devait être détenue à 50/50 et basée en France sur les sites d’Eragny et de Montluçon. Depuis, aucune information supplémentaire sur cette coentreprise n’a été publiée. Est-elle toujours en activité ? Safran fournit des composants électroniques intégrés au système anti-missile israélien Arrow 3. En 2022, Safran annonce que le gouvernement israélien lui a « renouvelé sa confiance » en passant une importante commande incluant des récepteurs de télémesure d’essai en vol ainsi que des enregistreurs radiofréquence et des enregistreurs de signaux analogiques.

Thales est un groupe d’électronique spécialisé dans l’aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport. Le groupe est issu de la fusion entre les branches spécialisées dans les activités militaires des entreprises Alcatel, Dassault Électronique et Thomson-CSF, qui sont regroupées sous le nom de Thales en 2000. Ses domaines d’activités sont les radars, les drones, l’aéronautique et le spatial, la cybersécurité, les radiocommunications, les systèmes numériques, les radars GM 200 et GM 400, les drones Watchkeeper WK450, les missile STARStreak. Thales UK crée une coentreprise avec Elbit systems : UAV Tactical Systems (U-TacS). Elle conçoit le Watchkeeper WK450, drone utilisé pour surveiller et bombarder Gaza. Le Watchkeeper continue d’être vendu et exporté aujourd’hui, et U-TacS détenait encore en 2021 des licences d’exportation vers Israël, qui permettent ainsi à Thales, via l’Angleterre, de livrer des pièces détachées de drones à son partenaire Elbit. Les drones Heron d’IAI sont utilisés à Gaza depuis l’opération « Plomb durci », et le sont encore aujourd’hui. En juillet 2023, Thales rachète l’entreprise de cybersécurité israélienne Imperva pour 3,6 milliards de dollars. Thales possédait déjà trois sites en Israël, dans les domaines du médical, des transports et de la sécurité numérique.

Amefo, fondée en 1948 est une société de taille moyenne implantée en Saône-et-Loire. Depuis 2004, Amefo travaille en collaboration avec l’entreprise israélienne Plasan, spécialisée dans les véhicules blindés militaires. Depuis le 7 octobre, Plasan contribue activement aux opérations de l’armée israélienne : le groupe a notamment offert à l’armée son stock de véhicules blindés Sandcat Tigris, et mis à disposition une équipe de maintenance des véhicules directement sur les zones d’opération près de Gaza et à la frontière libanaise.

PGM Précision est une entreprise créée en 1993, située en Haute-Savoie près d’Annecy. Elle fabrique principalement des fusils de précision qui équipent les forces spéciales et les unités d’intervention de plusieurs pays. Depuis les années 90, PGM Précision équipe les forces armées israéliennes, notamment Yamam, l’unité spéciale antiterroriste de la police aux frontières israélienne. Les fusils PGM338, PGM Hecate et PGM Ultima Ratio permettent aux tireurs d’élite d’atteindre des cibles à une distance de 500 à 1500 mètres, dans des zones urbaines, souvent avec l’utilisation d’un silencieux.

Et le nucléaire aussi

Le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) travaille étroitement depuis 2007 avec la Commission Israélienne de l’Énergie Atomique (IAEC) qui contribue à la création du réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH), actuellement en construction sur le site du CEA à Cadarache (Bouches-du-Rhône). Les travaux auraient dû être terminés en 2014. En 2024, ils ne sont toujours pas achevés, et le projet continue d’engloutir des milliards d’euros d’argent public. Officiellement, la coopération entre la France et Israël en matière de technologie nucléaire ne concernerait que le domaine civil. Cependant, avec le nucléaire, la technologie civile est facilement convertible en technologie militaire.

La mobilisation contre la guerre à Gaza continue

À l’occasion du 1er mai et du 15 mai, Journée de la Nakba, les membres de la Fédération Générale Palestinienne des Syndicats de Gaza, appellent les travailleurs du monde entier à affirmer leur solidarité avec la Palestine en perturbant les flux commerciaux et économiques pour dénoncer l’occupation militaire israélienne, l’exploitation des travailleurs Palestiniens, les atrocités sans nom – les bombardements génocidaires incessants de la part d’Israël, les politiques de famine, les déplacements forcés et la confiscation des terres. Ces atrocités s’ajoutant à des années de siège brutal et d’occupation militaire. La guerre génocidaire menée par Israël contre la bande de Gaza n’est autre que la poursuite de la Nakba de 1948.

Nadia M. 

Pour rejoindre la campagne, être tenu informé, communiquer des informations : stoparmingisraelfrance@proton.me ou https://padlet.com/stoparmingisrael…

http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4163