Maroc:solidarité avec les ouvriers de »pompinou confort »
Catégorie : Global
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Appel à solidarité avec les ouvrières et ouvriers de »Pompinou Confort » – Fès (Maroc)
Nous, ouvrières et ouvriers de la société »Pompinou Confort », spécialisée dans l’ameublement, en sit-in et grève depuis le 8 septembre 2004 devant le siège de la société à la zone industrielle (ZI) Sidi Brahim – Fès (Maroc), jusqu’à l’obtention de nos droits et la satisfaction des revendications suivantes :
– amélioration des conditions sanitaires de travail, surtout que la société utilise des produits chimiques dangereux pour notre santé ;
– application de l’accord signé dans le cadre de la commission nationale et comprenant 9 revendications :
mise à disposition du matériel de prévention pour 25 ouvriers les plus exposés, en attendant l’installation du système d’aération adéquat dans les plus brefs délais ;
association du syndicat dans la procédure de recherche de l’établissement qui installera le système d’aération dans les plus brefs délais ;
abandon des poursuites judiciaires de la société contre les ouvriers ;
paiement des jours de grève et reprise du travail par les travailleurs ;
application de l’accord de la direction de la société concernant la participation à la mutuelle (25% des 14%) au profit des ouvriers, en attendant un accord avec une société d’assurances ; application de l’accord de la direction de la société concernant le paiement des indemnités de logement – 100 dirhams ;
préparation d’un règlement intérieur conformément au Code du travail, avec l’accord des délégués du personnel et de l’inspection du travail ;
tous les changements structurels devront respecter le Code du travail ;
abandon des sanctions prises par la direction contre certains ouvriers ;
reprise du travail le lundi 2 août 2004 de façon partielle et reprise totale dans un délai d’une semaine.
Au lieu de satisfaire nos revendications et droits légitimes, la direction de la société a préféré nous réprimer à travers :
– le licenciement abusif de l’ouvrière Najia Moujahid ;
– le transfert illégal des machines de l’usine ;
– l’utilisation d’ouvriers temporaires en remplacement des ouvriers grévistes en violant l’article 496 ;
– la poursuite en justice contre nous afin de mettre fin à notre sit-in – refus du tribunal de 1ère instance en décembre 2004 ;
– la poursuite en justice – en cours – contre nous en utilisant l’article 288 du code pénal ; les ouvriers comparaîtront devant la cour d’appel à Fès le 12 mars 2007 après une première décision de justice : amende de 19 000 dirhams (un peu plus de 1 900 euros) pour 19 ouvrières et ouvriers.
Notre situation ne cesse de se détériorer de jour en jour devant l’attitude du patron et la passivité complice des autorités locales.
Nous nous adressons donc au mouvement social et à tous les militants pour nous soutenir et nous aider dans notre lutte. Seule l’union de tous les travailleurs permettra d’arrêter cette agression et redonner leurs droits à tous les ouvriers.
Pour soutenir les ouvrières et ouvriers de »Pompinou Confort » dans leur lutte légitime, pour qu’ils puissent retrouver leur travail et améliorer leurs conditions de travail, pour les aider devant la justice marocaine :
Faites circuler ce message et envoyez des lettres de protestation au :
– Premier ministre : 0021237769995
– Ministre de la justice : 0021237730772
– Ministre de l’emploi : 0021237768881
Envoyez des lettres de solidarité aux ouvrières et ouvriers en grève :
med_barbach@ yahoo.fr
Info :
L’article 496 du code du travail :
Article 496 :L’utilisateur a recours aux salariés de l’entreprise d’emploi temporaire après consultation des organisations représentatives des salariés dans l’entreprise, en vue d’effectuer des travaux non permanents appelés » tâches « , uniquement dans les cas suivants :
pour remplacer un salarié par un autre en cas d’absence ou en cas de suspension du contrat de travail il, à condition que ladite suspension ne soit pas provoquée par la grève ;
L’article 288 du code pénal marocain.
Le code du travail marocain consacre et approfondit les entraves au droit de grève constitutionnellement garanti à travers plusieurs dispositions. Par exemple « l’entrave à la liberté du travail » est considérée comme une faute grave pouvant entraver le renvoi sans aucune indemnité du travailleur qui en est accusé. De même, il consacre des textes et dispositions limitant l’exercice du droit de grève,comme le fameux article 288 du code pénal – qui réprime le droit de grève par le biais de la soi-disant entrave à la liberté du travail -.
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