Les 17, 18 et 19 Mars, de Paimboeuf à Indret, à vélo ou sur les événements !

Le nucléaire se montre comme une énergie d’avenir ? Il s’immisce dans nos réseaux écolos et dans les espaces de pouvoir ? Le gouvernement annonce des investissement massif dans le nucléaire civil et militaire et la ville reste calme ? Préparons la riposte !

L’estuaire de la Loire a la mémoire de luttes qui ont fait tomber 2 projets de centrale nucléaire, et irrigué des luttes antinucléaires puissantes mais continue discrètement d’héberger la filière nucléaire, civile et militaire.

Face à la relance du nucléaire et à l’invisibilisation de sa filière sur l’estuaire et ailleurs, avec des habitant.es, collectifs et associations de la région nous proposons 3 jours de rencontres, discussions, projection et balade à vélo autour de cet estuaire nucléarisé, avec les yeux rivés vers les lieux en lutte sur le sujet et les mobilisations à venir.

Portons l’héritage des anciennes luttes antinucléaires

Grâce aux grandes mobilisations contre la mise en place de la politique du tout nucléaire des années 70 à 97, tout le monde peut se réjouir aujourd’hui de ne pas avoir les réacteurs d’une centrale nucléaire à quelques kilomètres de chez soi. Nos prédécesseurs•euses ont lutté avec acharnement pour que d’immenses cheminées ne s’installent pas radieusement au pied du Pellerin, du Carnet ou de Corsept.

Mobilisation contre le projet de centrale nucléaire au Pellerin

C’était des années alors, de manifestations, teufs, blocages, émeutes et sabotages ou autres combines décriées par les grands médias, bien moins regardants quant à celles mises en oeuvres par EDF. Nous avons aussi évité un centre d’enrichissement de l’uranium à Lavau dans les marais de la Loire, non loin de la mine désormais fermée de Piriac sur mer au nord de Saint-Nazaire. Des milliers voir des dizaines de milliers de personnes battaient le pavé à chaque manif contre le monde nucléaire qui s’incarnait dans l’installation d’une centrale au Pellerin ou au Carnet. C’était au même moment que les habitant.es de Plogoff se soulevaient contre EDF et l’Etat.

L’estuaire héberge toute la filière

Aujourd’hui cependant, les plus grandes industries du nucléaire suivent le sillon de la basse Loire : Framatome, multinationale de l’atome, et filiale d’Orano (ex-Areva) a ses quartiers à Paimboeuf pour produire des tubes isolants en zirconium essentiels pour stocker l’uranium des centrales. Naval Group pense à Bouguenais et conçoit à Indret leurs turbines mais aussi celles de l’armement atomique de la France via les sous-marins nucléaires. TecknicAtome est quant à lui spécialisé dans les centrales nucléaires embarquées ou les petits réacteurs (SMR) projetés par Macron à Cordemais. Enfin, récente entourloupe, le CEA Tech, le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) local, l’institution phare de la recherche pour le nucléaire couvert à Bouguenais par une bonne couche de vernis « énergies renouvelables » se loge depuis peu dans des locaux flambants neufs offerts par la région : le Technocampus Ocean !

Nouveau temple de l’innovation technique à Bouguenais quasi gratis : pour Naval Group et le CEA en face (livre « Le nucléaire subventionné en région, enquête en Pays de la Loire » de Damien Renault, L’Harmathan)

Ces entreprises affiliées à l’Etat, à EDF ou pour la plupart directement à Orano (ex-Areva) entretiennent la filière nucléaire actuelle et préparent le redéploiement massif annoncé par Macron depuis octobre 2021 avec les « mini réacteurs nucléaires » (SMR) jusqu’à récemment avec les 6 EPR en projet. En tout ce serait plus de 30 miliards d’euros investis. En même temps, les consciences s’accommodent des activités de ces experts multinationaux de la radioactivité contrôlée et de l’innovation éco-technologique !

Sur l’estuaire nous sommes gâtés, l’industrie militaire ne se contente plus de sous marins nucléaires mais projette la construction d’un porte avion à propulsion atomique, construit par partenariat merveilleux entre Naval Group et les Chantiers de l’Atlantique. La construction débuterait en 2025, aurait-on envie de chatouiller les pieds du géant naval d’ici là ?

Une filière toujours aussi pourrie

Cette énergie « propre », « sûre » et fournissant une énergie « illimitée » pour pas très cher, quasi magique. Quoi de plus merveilleux pour une société capitaliste ? On pourrait y croire, si on oubliait qu’elle a été développée à l’origine pour fournir du combustible à la bombe atomique. Et puis si on fait abstraction de ses déchets, si dangereux et encombrants qu’il suffit de les enfouir pendant 100 000 ans pour avoir l’esprit serein. Super ! Il faudrait aussi faire fi de l’extractivisme au Niger ou au Kazakstan qui participe non à l’indépendance de la France mais à son impérialisme néocolonial en exploitant des travailleurs désinformés à qui l’on prendra soin de laisser des miettes économiques pour faire accepter les déchets radioactifs disséminés dans les zones minières.

L’uranium ne vient pas de nulle part : ici Arlit au Niger (voir documentaire : La colère dans le vent, d’Amina Weira)

Le nucléaire est d’abord une arme de destruction massive mise au service d’une classe prête à anéantir des villes, exploiter des populations pauvres, sacrifier des générations entières pour entretenir son système et ses intérêts. C’est une énergie dangereuse parce qu’elle est à la fois risquée et puissante, mais aussi parce qu’elle est maîtrisée par des États qui font tous les jours la preuve de leur autoritarisme.

Enfin, pour répondre aux personnes bernées par Jancovici, le nucléaire ne peut pas être une réponse à nos crises actuelles démocratiques, sociales, écologiques ou climatiques simplement parce que c’est son imaginaire qui a façonné nos sociétés telles qu’elles sont aujourd’hui : capitalistes, individualistes, autoritaires, superflues et destructrices. N’attendons rien de sa froide technologie et organisons nous contre ses sites dédiés et ses penseurs hauts placés !

Rassemblement écoféministe des Bombes atomiques à Bure en 2019

Organisons-nous contre le nucléaire !

Les 17, 18 et 19 mars nous organisons 3 jours d’évènements, à Saint-Viaud, au Pellerin puis à Indret, reliés par un déplacement à vélo : le Vélo Castor de Loire – petit clin d’oeil aux trains ou camions CASTOR qui transportent les déchets nucléaire radioactifs. Ce qui est produit ici soutient toute la filière de l’extraction à l’enfouissement et jusqu’à l’électricité injectée dans le système. Alors en tant qu’habitant.es de l’estuaire, soyons partout où ils sont !

Ces 3 jours seront l’occasion d’en apprendre davantage entre nous sur l’histoire et l’actualité autour des déchets nucléaire le vendredi soir, puis l’histoire des luttes du Pellerin, du Carnet et celles à venir, à Bure notamment et enfin le dimanche sur l’armement atomique à Indret et les projets en cours. A vélo nous passerons par Framatome à Paimboeuf, devant d’anciens lieux d’occupation, au Carnet récemment et au Pellerin dans les années 70. Ce petit voyage sera aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir les paysages de l’estuaire aux premiers moments du printemps!

L’industrie nucléaire gagne du terrain, par les projets lancés, dans les consciences et même dans les réseaux écolos de gauche. Ne leur laissons pas plus d’espace et maintenant plus que jamais, déployons largement et clairement nos forces antinucléaires ! A la mi mars sur cet événement comme sur tous nos espaces de lutte !

Suivez le Castor de Loire ou rejoignez-le sur les lieux rendez-vous ! ;)

Plus d’infos sur > velocastordeloire.retzien.fr
Telegram : t.me/horsdlaloire

Tract et affiches de l’événement > https://dl.retzien.fr/1679240489-85.zip
Des brochures de réflexion sur le sujet du nucléaire > https://bureburebure.info/brochures/https://bombesatomiques.noblogs.org/ressources/

Contact : estuairesansnucleaire@retzien.fr