Alors qu’il est urgent d’ouvrir rapidement les portes des établissements universitaires, la perspective d’une reprise totale courant février s’annonce très incertaine. Le président, qui sent bien la colère monter, vient d’annoncer la possibilité d’un retour en présentiel, une fois par semaine, pour celles et ceux qui le veulent, sans plus de précisions. A aussi été annoncée l’extension des repas CROUS à 1€ aux non-boursier·es, et un doublement des psychologues. Mais quelle organisation concrète pour les cours ? Un jour par semaine c’est à la fois infaisable et insuffisant. Les repas à 1€ sont une bonne idée mais cette mesure est inefficace sans reprise du présentiel, car aujourd’hui seul·es les étudiant·es à proximité des CROUS en profitent. Enfin, le doublement des effectifs de psychologues cache un ratio ridicule d’un seul spécialiste pour 30 000 étudiant·es, bien loin des standards internationaux.

Une fois de plus, les besoins des étudiant.es sont ignorés par le gouvernement qui se contente d’effets d’annonce pour donner le change. Tandis que se multiplient les décrochages, les tentatives de suicides, et les témoignages accablants, les solutions proposées ne sont pas du tout à la hauteur. Qu’en est-il de la gratuité des masques, de l’élargissement des critères de bourses et leur revalorisation, de l’éligibilité pour les étudiant.es au chômage, de la rémunération des stages ? Sans compter la précarité des enseignant·es vacataires, le manque de salles de cours et de personnels.

Nous avons besoin d’un investissement massif dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de pallier les conséquences des coupes budgétaires de ces dernières décennies dont les effets catastrophiques ne sont que mis en lumière par la crise sanitaire ! En effet cela fait des années que les manques de moyens et la précarisation sont dénoncés, et se répercutent sur la qualité des enseignements et des conditions d’études qui se dégradent toujours plus. Sans parler des problèmes de logements et d’accès aux soins qui sont aujourd’hui insupportables. Pourquoi devrions-nous aller travailler, pourrions-nous prendre les transports en communs et faire des achats, mais ne pas retourner sur les bancs de la faculté ? Le distanciel accentue les inégalités, tout le monde n’a pas l’équipement matériel ou l’environnement social adapté pour étudier dans de bonnes conditions. N’oublions pas que le tout distanciel est une solution facile pour le gouvernement qui ne veut pas mettre les moyens dans l’université, alors que c’est délétère psychologiquement et pédagogiquement. Cependant une reprise en présentiel oui, mais pas à n’importe quel prix ! Sans investissements humains et matériels ni réelles précautions sanitaires, la situation des étudiant·es resterait tout aussi dramatique.

Nous devons être solidaires entre nous, et activer le rapport de force vis à vis du gouvernement, afin de poursuivre nos études dans de bonnes conditions, et nous mobiliser pour notre avenir, qui semble de plus en plus incertain.

Solidaires Etudiant-e-s Nantes, UNEF Nantes et les Jeunes Communistes Loire-Atlantique appellent à manifester le 26 janvier à 11h aux Nefs à Nantes !