Dans la nuit du 9 au 10 mai dernier, en réponse à l’expulsion de l’unEs d’entre eux, des détenus du centre de rétention administrative (CRA) de Rennes ont mis le feu à leur matelas. Au final, une partie du CRA est partie en fumée et est maintenant hors-service. Concrètement, cela réduit les places disponibles pour enfermer les étrangerEs de la région, dont Nantes dépend d’ailleurs. C’est donc une attaque directe contre les politiques racistes de l’État français. En réponse, 4 personnes ont été condamnées à des peines de 7_mois, 1 an et 2x 2 ans de prison ferme pour avoir participé à cette révolte.

    Comme les autres prisons, les CRA sont des espaces méconnus. Leur but affiché est de stocker des gens en attendant de les expulser. Cependant, nombreuses sont aussi les personnes qui ne sont pas expulsables et qui passent régulièrement par les CRA. La détention est passée à 90 jours au 1er janvier dernier. Cela signifie 3 mois à être enferméEs pour ne pas avoir les bons papiers, pour avoir été désignéE comme indésirable. Chaque année, près de 25000 personnes passent par les CRA, tandis qu’un peu plus de 15000 d’entre elles sont expulsées. Pourquoi l’État expulse ces dernières, c’est une première question que l’on peut se poser. Mais il faut également se demander pourquoi il enferme aussi autant de personnes qui ne seront pas expulsées_? Cela pourra être l’objet d’un débat au cours de la soirée. Comme élément de réponse, on peut envisager que c’est un moyen de gestion d’une main d’œuvre bon marché pour les patrons, que c’est un moyen de contrôle d’une population jugée indésirable. Peut-être que c’est utile à certain.e.s politicien.ne.s qui font leur beurre sur les idées réactionnaires. On peut aussi penser que ça sert les structures racistes et xénophobes, les personnes retenue étant très majoritairement des personnes racisées, les CRA participent à désigner les étrangers comme une population à part, avec des conditions de vie différentes, ce qui permet, en comparaison, de maintenir les privilèges des françai.es blanc.he.s.

    Afin de mieux connaître et réfléchir à ces prisons qui ne disent pas leur nom, nous vous invitons à une projection-débat : une sélection de reportages et documentaires a été réalisée pour en parler. Vue l’actualité régionale, il nous semblait intéressant d’aborder le sujet.

Détruisons les centres de rétention !