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RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN LORS DU PROCÈS DES GILETS JAUNES NAZAIRIENS JEUDI 14 FÉVRIER 14H AU TGI DE SAINT-NAZAIRE

CONTRE LA RÉPRESSION DES GILETS JAUNES, POUR L’AMNISTIE DES GJ INCULPÉS, POUR LA JUSTICE

Communiqué :
LE PROCÈS DES INCULPÉS DE SAINT-NAZAIRE EST UN PROCÈS POLITIQUE !

Mercredi 16 janvier, 4 gilets jaunes, actifs à la Maison du Peuple sont interpellés chez eux ou au travail. Ils passeront pour 3 d’entre eux devant le tribunal le 14 février. Les chefs d’inculpations portent essentiellement sur des dégradations ayant touché des banques et un feu de pneus symboliquement placés à proximité de la porte de la sous-préfecture lors de la manifestation du 5 janvier. Rien n’est prouvé aujourd’hui quant à la responsabilité de nos camarades dans ces faits, mais dès maintenant nous voulons donner notre avis sur ce procès et le replacer dans son contexte…

L’acte IX arrivait dans un contexte de forte tension. À Saint-Nazaire comme partout en France, les blessés et mutilés par la police s’accumulent. Philippe et Adrien, 2 gilets jaunes des alentours, manifestants pacifiquement, ont été blessés lourdement par des balles de LDB40 au cours du mois de décembre. Les forces de l’ordre ont tiré sur les 2 Nazairiens alors qu’ils leurs tournaient le dos. Une manifestation régionale appelée par différents groupes de gilets jaunes avait donc été organisée en écho à St Nazaire. Une partie de cette manifestation s’est attaquée aux symboles les plus forts du système que sont ses banques et ses bâtiments du pouvoir.

Ce sont des centaines de personnes qui étaient présentes lors des faits et qui ont pris part à cette « explosion de colère » et non quelques individus. 5 autres personnes avaient déjà été interpellées lors de la manifestation. Pourquoi donc ces nouvelles interpellations ciblées ? Si l’objet du procès était réellement les dégradations et leurs coûts financiers : pourquoi les inculpés ont-ils interdiction de se rencontrer et de se rendre à la Maison du Peuple ? L’objectif de la justice apparaît bien plus de les isoler, de casser les liens qui les unissent entre eux et avec le reste du mouvement.

Nous pensons qu’il s’agit de dissuader, ceux et celles qui aujourd’hui se mobilisent et relèvent la tête. Frapper quelques gilets jaunes pour en effrayer des centaines et fragiliser ce mouvement. Voilà la recette du pouvoir pour tenter de contenir un mouvement qu’il redoute pour lui-même.

Enfin, chose nouvelle, les policiers ont globalement fait leur déposition sous anonymat. Il semble désormais que cette pratique soit devenue courante pendant le mouvement des gilets jaunes, y compris pour des affaires qui ne les concernent pas. Pourquoi la police entoure-t-elle ainsi de mystère ces affaires qui s’accumulent partout en France à mesure que la répression se durcit ? Ces méthodes sont utilisées habituellement dans les affaires de terrorisme. Sommes-nous des terroristes aux yeux du pouvoir ?
À la violence des flash-balls s’ajoute ainsi la violence des tribunaux avec des peines très lourdes en regard des faits reprochés. Ainsi, le seul des 5 interpellés qui acceptera la comparution immédiate à Saint-Nazaire sera condamné à 18 mois fermes pour la dégradation d’une banque. C’est une nouvelle page de sa vie qui se tourne pour ce jeune gilet jaune Dongeois à qui la vie n’a rien épargné…

Quant aux policiers qui ont mutilé des corps : seront-ils condamnés à hauteur des dommages subis ? Malheureusement nous en doutons…Depuis le début du mouvement du 17 novembre, aucun policier n’a été suspendu de ses fonctions. Aucun. Et pourtant nous comptons des milliers de blessés, une quinzaine d’éborgnés, plusieurs membres arrachés, et une morte du fait de la police, Zineb Redouane à Marseille, contrairement à ce qu’affirme notre cher président… La vitrine d’une banque vaut-elle plus que la perte définitive d’un membre, d’un œil, de la vie ?!

Nous demandons la même peine pour nos copains que ce gendarme qui a tué Rémi Fraisse d’une grenade lancée à hauteur de tête en 2014 : un non-lieu. Dans l’échelle de nos valeurs, c’est la vie qui occupe la première place, et il nous semble bien que c’est la même échelle de valeurs qui devrait avoir cours dans l’ensemble de la société française et de ses institutions. L’appareil judiciaire a déjà bien assez frappé pour des faits relativement mineurs.

Condamner sévèrement nos amis sera pour nous compris comme la répression politique d’une légitime mobilisation. Nous nous associons à la campagne nationale demandant l’amnistie pour tous les Gilets Jaunes, et tous ceux et celles qui se battent pour la satisfaction de nos revendications légitimes.

Rassemblons-nous en soutien devant le tribunal de Saint-Nazaire : le 14 février à 14h. Nous invitons tous les groupes de gilets jaunes, les organisations, syndicales ou autres, qui le souhaitent à se joindre à ce rassemblement et à affirmer leur soutien publiquement.
Un peuple, uni, ne sera jamais vaincu.

La Maison du Peuple de Saint Nazaire et Alentours.