Du 9 octobre au 9 novembre 2018, Iyad Alasttal et les parents de Razan accompagneront le film dans une grande tournée dans toutes les régions de France. Cette tournée est organisée par les associations de solidarité avec la Palestine, AFPS, UJFP, BDS, Coordination des associations Palestiniennes à Paris, Association des Palestiniens en France Aljaliya.

Razan el-Najjar, jeune infirmière palestinienne de 21 ans, a été tuée le 1er juin 2018, lors de la Grande marche du retour, sur la bordure orientale de Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza. Alors qu’elle travaillait comme secouriste et portait une veste avec le logo des services sanitaires, Razan a été mortellement touchée d’une balle explosive tirée par un sniper de Tsahal.

Dans ce film documentaire, réalisé par Iyad Alasttal, jeune cinéaste de Gaza, nous allons suivre la maman de Razan et sa famille, dans sa maison, dans le quartier et rencontrer les voisins, pour apprendre de la vie de cette jeune femme, et découvrir des images des grandes marches du retour qui se tiennent tous les vendredis à Gaza, depuis le 30 mars 2018.

Programme de la tournée

Paris le 9 octobre 2018 à 20h
Espace Jean Dame 17, rue Léopold Bellan 75002
Organisé par AFPS, UJFP et Le Temps de la Palestine
>>Evénement Facebook

Lille le 10 octobre 2018 à 19h
Bourse du Travail de Fîves-Lille 254, Boulevard de l’Usine
Organisé par le Collectif 59 pour la Palestine
>>Evénement Facebook

Strasbourg le 13 octobre 2018 à 19h
Couvent des Dominicains 41 boulevrad de la Victoire
Organisé par le Collectif Judéo-arabe et citoyen pour la Palestine

Thionville le 15 octobre 2018 à 20h
Salle du Beffroi
Organisé par AFPS Thionville

Nancy le 16 octobre 2018 à 20h
31 rue Gustave Simon
Organisé par AFPS Lorraine sud

Valence le 17 octobre 2018 à 18h
Espace Grimault, La Cartoucherie, rue de Chony, Bourg lès Valence
Organisé par AFPS Drôme Ardèche

Grenoble le 18 octobre 2018 à 20h
Amphithéâtre de la Maison du tourisme, 14 rue de la République
Organisé par AFPS Isère Grenoble
>>Evénement Facebook

Lyon le 19 octobre 2018 à 20h
Maison des Passages 44, rue Saint Georges
Organisé par Collectif 69

Saint Etienne le 21 octobre 2018 à 20h30
Méliès St François 8 rue de la valse
Organisé par le Collectif stéphanois de soutien au peuple palestinien

Martigues le 22 octobre 2018 à 20h
Salle de conférence de la Mairie avenue Louis Sammut
Organisé par AFPS 13

Nice le 24 octobre 2018 à 17h
Salle FSGT 27 rue Smolet
Organisé par AFPS 06

Sète le 26 octobre 2018 à 19h
Le Palace
Organisé par AFPS 34

Toulouse le 27 octobre 2018 à 15h
Bourse du travail
Organisé par Tactikollectif

Bordeaux le 28 octobre 2018 à 20h
Cinéma Utopia, place Camille Jullian
Organisé par Palestine 33

Angoulême le 30 octobre 2018 à 20h
Maison des Peuples et de la Paix 50 rue Hergé
Organisé par Charente Palestine Solidarité

Nantes le 31 octobre 2018 à 20h
Espace Campagn’art à Saint-Vincent des Landes
Organisé à l’initiative de la Plateforme 44 des ONG pour la Palestine Organisation AFPS44 et Comité Palestine de Châteaubriant

Rennes le 2 novembre 2018 à 19h30
Maison internationale de Rennes
Organisé par AFPS Rennes

Lorient le 3 novembre 2018 à 15h
Maison des associations, salle A02, Cité Allende
Organisé par AFPS Lorient

Saint Malo le 4 novembre 2018 à 17h
Salle Surcouf, place Bouvet
Organisé par AFPS Saint Malo

Morlaix le 5 novembre 2018 à 19h
Saint Martin des champs salle Gallouédec
Organisé par AFPS Pays de Morlaix

Saint Nazaire le 6 novembre 2018 à 19h30
salle du Courtil Brecard à Saint Marc sur Mer
Organisé par AFPS Saint Nazaire

Argenteuil le 9 novembre 2018 à 19h
Salle Saint Just Dalle d’Argenteuil, Val Nord

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Razan el-Najjar, emblème d’une Palestine blessée à mort

https://www.politis.fr/articles/2018/10/razan-el-najjar-embleme-dune-palestine-blessee-a-mort-39432/

Mathieu Pedro,  mardi 9 octobre 2018

Tuée par un sniper israélien à la frontière de la bande de Gaza, la jeune secouriste est le sujet d’un documentaire qui va être montré dans une vingtaine de villes françaises. Politis a rencontré ses parents.

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L ’occupation m’a privée du rêve pour lequel j’ai vécu toute ma vie. » Sabreen el-Najjar se livre à la caméra d’Iyad Alasttal dès les premières minutes de son documentaire. Ce « rêve » était celui de voir Razan, sa fille aînée – sa « première joie » – porter la robe de mariée, et lui offrir ses premiers petits-enfants. Le destin en a voulu autrement : le 1er juin 2018, en pleine « grande marche du retour » où des civils palestiniens réclament pacifiquement la levée du blocus israélien de Gaza, une balle de fusil tirée par un sniper traverse la poitrine de Razan el-Najjar, qui succombe une demi-heure après.

Le lendemain, les obsèques de la jeune femme réunissent des milliers de personnes. Le scandale est même relayé par les médias internationaux. Il s’agit pourtant d’un décès au milieu de dizaines d’autres (166 depuis le 30 mars) et de milliers de blessés. Mais Razan el-Najjar, 21 ans, était aussi une secouriste, bénévole, portant la veste blanche du personnel de santé sous l’égide de l’Autorité palestinienne, et du PMRS (Palestinian Medical Relief Society) dont le symbole du croissant et de la croix rouges est représenté en gros dessus.

La situation est confirmée et déplorée par les institutions : Achraf al-Qodra, porte-parole du ministère de la Santé palestinien, confirme le jour même les circonstances de la mort de la jeune femme et son statut. Nikolaï Mladenov, coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, déclare sur Twitter que « le personnel médical n’est pas une cible ». L’ONU publie un communiqué pour exprimer son inquiétude concernant le meurtre d’une « volontaire de santé » à Gaza. Du côté de la communauté internationale, le silence est assourdissant.

Plus qu’un témoignage, des revendications

C’est une des raisons qui ont poussé Ashraf et Sabreen el-Najjar à faire le déplacement pour la présentation du film-documentaire Razan – Une trace de papillon (titre inspiré d’un poème de Mahmoud Darwich), réalisé par le Palestinien Iyad Alasttal, ancien étudiant en cinéma à l’université de Corse. C’était même pour eux une nécessité : lorsqu’on lui demande quel témoignage il vient délivrer, le père de Razan demande en arabe palestinien « une position claire de la France pour soutenir le peuple palestinien, et réclamer son droit de retour. Il faut lever de manière définitive le blocus aérien, maritime, terrestre que nous subissons ». Sa femme Sabreen ajoute le besoin de « dévoiler les crimes d’occupation israéliens commis contre le peuple palestinien ».

Les parents de Razan se sentent contraints de rappeler que les conventions de Genève assurent la protection des personnes travaillant dans l’humanitaire, demandant à ce titre qu’une pression soit exercée par la communauté internationale sur Israël pour qu’elle respecte les traités internationaux, notamment ceux dont elle est signataire. Par la même occasion, ils demandent la mise en place d’un tribunal pénal international relatif aux « crimes » de guerre d’Israël – comme ce fut le cas pour le génocide rwandais de 1994, ou pour les guerres de Yougoslavie (1991-2001).

Si ces demandes sont celles des parents de Razan, c’est bien parce qu’ils sont conscients que la situation ne changera pas sans un sursaut des pouvoirs politiques extérieurs au conflit israélo-palestinien. Ils ont des raisons de craindre que la situation ne change pas. Ils n’ont pourtant pas grand espoir d’une paix réelle entre les deux États. « Les trêves et accords de paix conclus n’ont jamais été respectés par Israël », rappelle Sabreen.

Un mois pour montrer une réalité

La famille el-Najjar est justement spectatrice au jour le jour de l’étendue du conflit. Le documentaire « montre l’oppression israélienne contre les civils à l’est de Khan Younès », explique Iyad Alasttal. La ville est à la frontière de la bande de Gaza, et la maison des el-Najjar offre une vue directe sur les manifestations, leurs blessés, leurs morts. « On peut considérer le film comme deux parties : une partie sur Razan à travers les témoignages de ses parents et surtout de sa mère. Et une partie avec la mère de Razan qui apporte des extraits de conséquences du blocus et de l’occupation… » Le réalisateur a en effet accompagné avec sa caméra la mère de Razan, venue remplacer sa fille une semaine après sa mort. Les témoignages ne sont pas que familiaux, puisqu’ils sont aussi ceux de collègues de Razan, dont des blessés lors de l’attaque mortelle.

Sabreen répète une scène déjà réalisée dans le reportage. Elle insiste pour montrer la carte de secouriste de sa fille, et la veste qu’elle portait : on y voit le trou laissé par la balle, et le sang séché de sa propriétaire. « Pour quel péché ma fille a-t-elle été tuée ? » demande celle qui dit vouloir « transmettre aux femmes et aux mères françaises ce qu’est la douleur d’une mère palestinienne ».

Le documentaire a été financé via une campagne de dons lancée par l’Association France Palestine Solidarité et l’Union juive française pour la paix, que Iyad Alasttal tient à remercier, tout comme les associations Le Temps de la Palestine et Artists for Palestine, pour leur soutien. D’une durée de 31 minutes, le documentaire sera diffusé pour la première fois ce mardi 9 octobre à Paris, mercredi 10 à Lille et dans 16 autres villes jusqu’au 6 novembre à Saint-Nazaire.

La liste complète des lieux de projection est consultable sur le site de France Palestine Solidarité.