Ici et dans de nombreuses villes en Europe des nervis fascistes s’organisent et accentuent leur actions violentes de ratonnades ou d’agressions, et tentent d’occuper la rue. Depuis quelques années des organisations antifascistes ripostent contre ces crachats de haines et d’oppressions. Bien que salutaires contre leur abjecte présence dans nos rues (quartiers, facs, vies) les mouvements antifascistes semblent se focaliser principalement sur l’incarnation d’un système, plutôt que sur le système d’oppression lui-même, basé sur la catégorisation de l’autre. Plus diffus ce racisme structurel s’insinue dans notre quotidien et devient le schéma évident des oppressions ordinaires.

L’enfermement et la déportation de millions de personnes, le financement public de tortionnaires et esclavagistes en Libye, les traques et ratonnades fascistes et policières, la haine et le mépris qui se diffusent banalement dans les médias contre les personnes en exil ; autant que Adama, Wissam ou Aboubacar, celles et ceux, racisé.e.s, habitant.e.s quartiers populaires, qui subissent quotidiennement une guerre coloniale de basse intensité ; également la précarisation de nos vies et la répression féroce et militarisée de toutes nos résistances, les oppressions et les violences sexistes, le gouvernement de l’Etat d’urgence et du 49.3, sont autant de manifestations de ce racisme structurel et d’un fascisme qui s’institutionnalise. Face à ces oppressions de nombreuses luttes de races, de sexes, de classes, émergent et font face. Elles sont une constellation de résistances, en mixité et non-mixité, qui doivent s’assembler.

Nous exilé.e.s militant.e.s, militant.e.s solidaires contre les frontières et contre le racisme d’État, appelons à une assemblée pour échanger sur nos différentes pratiques de luttes et envisager une dynamique antifasciste globale et inclusive. Elle est une nécessité aujourd’hui dans les luttes des exilé.e.s (et des personnes solidaires) contre l’impérialisme des frontières. En effet, celleux qui traversent les frontières éprouvent dans leur chair ce racisme structurel et se heurte aux mythes coloniaux rétifs. Cette lutte antifasciste globale est primordiale pour redonner à l’exil son caractère politique, étouffé par les seules perspectives humanitaires, défensives, paternalistes et caritatives qui occupent une grande partie de ses espaces politiques. C’est rendre à l’exil son caractère de lutte intrinsèque, contre les frontières et les empires, contre l’exclusion, contre le contrôle des corps et des vies.

Cette assemblée permet de réfléchir, questionner et construire des pratiques et des perspectives de luttes communes contre le racisme structurel avec les concerné.e.s.
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Pour une AG contre les Frontières, contre le racisme d’Etat et ses avatars tou.te.s à la Dérive !!