RENCONTRES LIBERTAIRES DU QUERCY

du 16 au 26 juillet 2017

La maison carrée, Lauzeral, 82220 Vazerac

 

L’Organisation Communiste Libertaire organise des journées de rencontres et de débats dans le Tarn et Garonne (nord de Montauban, sud de Cahors). Ouvertes à celles et ceux que les thèmes intéressent, elles se déroulent dans un gîte, entouré de terrains où camper (tentes et duvets à prévoir, donc). Nous souhaitons ouvrir un espace de dialogue, d’échange formel comme informel. 

Des ateliers ont lieu l’après-midi, à 14h30, des débats le soir à 2lh. Vidéothèque, librairie et tables de presse sont consultables la journée. La vie quotidienne est collective: les repas sont pris en commun et confectionnés par des équipes tournantes ; les autres tâches (accueil, nettoyage…) sont également assurées par rotation. 

Les tarifs journaliers sont échelonnés selon les revenus mensuels. par tranches de 100 € : 5,50 € pour des revenus inférieurs à 500 €/mois, 6,50 € pour des revenus entre 500 et 600 €, etc., jusqu’à 26 € pour des revenus supérieurs à 2 400 €/mois. 5 €/jour pour les enfants. Pas de chiens.

 

Dimanche 16 juillet

L’accueil des mineurs isolés étrangers dans le département de la Marne

Le 6 janvier 2017, un jeune malien de 16 ans, Denko Sissoko, est découvert mort au pied de l’immeuble du Service d’Accueil des Mineurs Isolés Etrangers (SAMIE) de l’association la Sauvegarde de la Marne. Il s’ensuit une remise en cause publique de l’accueil des MIE par le Conseil département de la Marne, de la pratique de la gouvernance de cette association qui a en charge cet accueil. La répression tombe : la déléguée du personnel, qui était montée au créneau pour dénoncer cet accueil, est mise à pied ; un comité rémois se forme et organise sa défense. Finalement, elle sera réintégrée. Le 28 mars, les parents de Denko saisissent le tribunal de Grande Instance de Châlons-en-Champagne, une enquête est ouverte et 6 associations nationales se portent partie civile. Le comité Denko Sissoko poursuit son travail militant pour le transfert du SAMIE dans un autre lieu d’accueil et d’autres conditions dignes de ce nom tout en dénonçant la fonction sociale d’auxiliaire de police de la hiérarchie du SAMIE et demande des comptes au Conseil Départemental sur l’argent public dépensé. 

Lundi 17 juillet

Après-midi : La fabrique du musulman Nedjib Sidi Moussa, Ed Libertalia

En revenant sur les processus à l’œuvre depuis une quinzaine d’années, cet essai souligne le rôle des politiques, toutes tendances confondues, dans la propagation d’une fièvre identitaire qui brouille les clivages économiques et sociaux. Il interroge l’inclination de certaines tendances de la «gauche de la gauche» qui s’allient par opportunisme ou aveuglement avec des courants réactionnaires censés représenter les quartiers populaires. Il met en lumière l’action combinée de racistes, antiracistes et entrepreneurs communautaires qui conduit à la formation d’une nouvelle caste travaillée par les obsessions religieuses ou raciales. Et cela, à l’image du reste de la société fragilisée par les politiques antisociales des gouvernements et apeurée par le terrorisme islamiste.

 

Ciné-débat «J’ai marché jusqu’à vous» (52 min) ; auteur réalisateur Rachid Oujdi

«Ils ont moins de 18 ans, on les appelle les «Mineurs Isolés Etrangers». Venus seuls, principalement d’Afrique et du Moyen-Orient, ces voyageurs sans visas débarquent à Marseille au terme d’un très long périple. En attendant leur majorité, ils sont censés se trouver sous la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance.» 

Ce film sera suivi d’un débat pouvant porter sur l’accueil des exilés en France, qu’ils soient mineurs ou non. Quel est le contenu politique de notre solidarité ?      

 

Mardi 18 juillet

Après-midi : Bilan de la marche du 19 mars

Cette année a été marquée par plusieurs affaires emblématiques des violences policières racistes dans les quartiers populaires : «affaire Théo», acharnement contre la famille Traore… La police tue en France, depuis longtemps, et en toute impunité. Depuis des années, ces assassinats provoquent des réactions spontanées et la création de collectifs qui essaient de faire éclater la vérité au niveau judiciaire. Depuis quelques temps, il y a des tentatives de liens entre le combat contre ces violences et les combats contre la répression dans les manifestations etc., tentative venant plus souvent des collectifs des proches des victimes que des milieux syndicalistes ou d’extrême-gauche. Les violences policières bénéficient toujours de l’impunité, mais elles sont devenues visibles médiatiquement, de même que le combat des proches des victimes. De ce point de vue, les «marches pour la dignité» ont joué un rôle important. Le traitement qu’on peut qualifier de colonial de certaines banlieues pèse lourdement et introduit une division entre exploité-e-s, division qu’on peut trouver jusque dans nos milieux autour de notions telles que l’anti-racisme politique, l’islamophobie… Cette division se retrouve aussi autour de l’attitude à avoir par rapport à l’organisation des marches pour la dignité. Retour sur une marche qui a été particulièrement importante cette année, retour aussi sur ses objectifs et sur ses suites, ainsi que sur les débats et les clarifications politiques nécessaires autour de ce sujet.

 

Lutter contre l’implantation d’éoliennes en étant antinucléaire 

Quand on est farouchement antinucléaire, faut-il se faire tout mou face aux scandales liés à l’industrie éolienne pour ne pas jouer le jeu des pronucléaires qui animent en sous-main bon nombre d’associations anti-éoliennes ? Certainement pas, car si le principe d’utiliser le vent pour produire de l’électricité est une bonne idée, la façon dont se structure et s’impose l’industrie de l’éolien en France va dans le sens d’une poursuite du programme nucléaire.

 

Mercredi 19 juillet

La lutte contre CIGEO, un nouveau souffle dans la lutte antinucléaire ? 

Face à l’Andra qui s’accapare le territoire pour le transformer en désert, nous voulons relier, rassembler. Nous réaffirmons la complémentarité de nos moyens d’actions, du blocage à  la pétition, de l’action directe au recours juridique. Il n’y a pas d’un coté le manifestant masqué sur la barricade et de l’autre coté le citoyen pétitionnaire devant son écran mais la constitution d’un mouvement massif qui refuse la résignation et la dépossession. (…) Mais maintenant nous disons que nous en avons assez. Nous disons que nous sommes unis. Nous construisons une seule et même barricade contre la société nucléaire qu’ils nous imposent. Nous construisons nos vies face à leur mensonge (Texte de soutien à l’occupation signé par plusieurs dizaines d’associations et d’organisations, juin 2016)

Où en est la lutte aujourd’hui ?

 

Jeudi 20 juillet

Après-midi : Fonctionnement du site de l’OCL (politique et technique). Formation (il faut amener des portables) 

 

Retours sur les présidentielles et législatives

 

Vendredi 21 juillet

Après-midi : Commission Journal de Courant Alternatif

Critiques du Hors-série 20, des n° 271 et 272. Discussion sur les articles que nous aimerions voir dans le numéro 273.

 

Le système social allemand va-t-il servir de modèle aux réformes que nous promet le nouveau pouvoir français ?

Avec les réformes Harz et la mondialisation du marché du travail, les classes populaires allemandes ont, en quinze ans, subi des transformations profondes qui les ont appauvries et divisées.

Ce que nous réserve l’équipe Macron risque fort d’aller dans le même sens. Mais jusqu’à quel point
du rapport de forces en France?

 

Samedi 22 juillet

Après-midi : Situation à Gaza et nécessité de BDS 

 

Que reste t-il des tentatives de comités ou collectifs autonomes nés de la loi « travail » ?

Durant plus de quatre mois dans les villes de France avec un retentissement dans d’autres pays d’Europe, une opposition s’est levée contre une loi dite « travail ».

L’inédit de cette fronde est intéressant, par ces multiples facettes, dépassant les habituelles manifestations mensuelles appelées par les structures syndicales, contre tels ou tels « réformes » imposées par les différents gouvernements.

L’émergence de comités, de collectifs, d’appels à la convergence des luttes et autres nuits debout ont donné un autre retentissement à ce mouvement social. Où une volonté de dépassement de la simple opposition à une « réforme », du moins pour une partie de ces opposant(e)s, d’aller plus loin en ajoutant et « son monde ».  

Pourtant le soutien d’une partie importante de la population avec  cette contestation contre la loi travaille ne sait pas concrétisé dans les rues, par le nombre de participant(e)s, très relatif et fluctuant des différentes manifestations, grèves et/ou débrayage, blocages.

Bien sur ce mouvement a été, pour partie, porté par des militant(e)s des différentes chapelles politiques, mais par ailleurs cela a permis à une partie non négligeable de marginaux de la « politique » de s’investir et de réfléchir collectivement.

 

Dimanche 23 juillet

L’après présidentielles et législatives pour les mouvements

L’hétérogénéité de ce que l’on nomme mouvement est une réalité. L’après présidentielle montre que la confédération CGT essaye de garder la main sur les mouvements sociaux à venir. FO est attentiste, vue que son fond de commerce reste la fonction publique et que pour les mois à venir cette même fonction publique risque de vivre des moments intenses suite aux politiques annoncées par le président Macron. La CFDT refait surface et annonce déjà la couleur, cette couleur confirmée lors du printemps 2016 qui prône un dialogue social pour faire accepter sa couleur de syndicat jaune. Solidaire en perte de vitesse suite à son classement derrière les CNT, pour les résultats aux élections des TPE (Très Petites Entreprises).

A l’heure de l’écriture de ce texte, un appel à un front social est lancé par des syndicats de diverses chapelles, des collectifs, des organisations, des partis politiques, quel en sera le devenir ?

Pour ce débat, des événements pourraient avoir eu lieu entre temps, il sera donc judicieux d’orienter celui-ci sur le retour que nous en aurons au mois de juillet.

Pour l’heure, il est intéressant de rester à l’écoute sur les orientations de chacune des composantes qui pourraient participées à ce front social. 

 

Lundi 24 juillet

Après-midi : Commission Journal de Courant Alternatif

Suite de la préparation du n° 273. Les prochaines CJ.

 

Peut-on imaginer que M. Le Pen puisse parvenir un jour au pouvoir ?

M. Le Pen a axé toute sa stratégie sur la perspective de détacher à terme une partie importante des Républicains pour former une grande coalition de droite réactionnaire et souverainiste. Pour les élections de 2017, elle a très peu progressé dans ce sens mais il semble que l’échéance de 2017 n’était pas celle visée. M Le Pen a surtout manqué de propositions claires au niveau économique et monétaire. Dans la perspective de 2022, comment peut-elle séduire une partie non négligeable du patronat, des places financières… et une partie de la Droite traditionnelle ? La fin de l’euro est-elle envisageable ?  

M. Le Pen a obtenu plus de 10 600 000 voix au 2nd tour ! En s’appuyant sur une étude réalisée par l’institut Ipsos, on constate que plus le niveau des revenus mensuels est faible, plus le vote Le Pen est important (ainsi que l’abstention). Si on prend les ouvriers et les chômeurs s’y rattachant, 38% ont voté Le Pen, 32% se sont abstenus et 30% ont voté Macron ! Comment peut-on espérer endiguer cette montée qui semble inexorable ? 

Mardi 25 juillet

De la quasi disparition de l’écologie politique ?

De la quasi disparition de l’écologie politique « politicienne » doit-on s’en émouvoir ? Peut-on qualifier l’explosion d’EELV, comme la quasi disparition de l’écologie politique ?

Encore faut-il se poser la question de ce qu’est l’écologie politique. La stratégie de partis politiques se référant à l’écologie restent une organisation pyramidale qui ne défend que son positionnement dans cette démocratie représentative.

L’apparition de cette écologie dite « politique » restant dans une vision d’aménagement d’un capitalisme vert, où le maître mot serait l’acceptation du progrès vert et où la pédagogie diffusée à chacun(e), prônerait l’individualisation des comportements vis à vis des désastres écologiques en cours ou annoncés.

L’écologie de partis en voie de disparition doit-il être le point de départ d’une remise en cause de ce que doit être une écologie sociale et politique ?

 

Mercredi 26 juillet

La place des femmes, la conception patriarcale de la famille …

S’interroger sur l’immuabilité du rôle des femmes dans la société : reproduction, élevage des enfants, soins domestiques, aides à la personne dépendante, etc.

Le système patriarcal semble en rien être ébranlé par les revendications féministes d’autonomie financière, de libre disposition de son corps, de choix de sa sexualité, …

Dans le «meilleur» des cas, il s’accorde avec le système capitaliste pour protéger les femmes en légiférant contre les excès et bavures sexistes, jouant un rôle paternaliste. Dans le pire des cas, il dénonce des cultures «rétrogrades» qui affichent impunément leur conception patriarcale de la société en introduisant des rites passéistes, ces cultures n’étant pas les «nôtres», bien sûr !

Les réformes du droit, des protections sociales, des aides financières ne libèrent pas les femmes de l’oppression capitaliste et patriarcale. Tout comme l’intolérance et la judiciarisation des attitudes sexistes ne remettent pas en cause les fondements sexués de la société qui nous assignent à des rôles déterminés. 

Comment en finir avec le patriarcat, c’est bien là la question ? Vaste débat !

 

Des débats ou ateliers peuvent, à la demande, avoir lieu les après-midi libres.

 

Prévenir de votre arrivé»e au moins 48 h à l’avance par téléphone au 06 41 42 00 06. 

Pour s’inscrire par courrier : OCL, Egrégore, BP 81213, 51058 Reims cedex.

Par mail : oclibertaire@hotmail.com