L’Etat français prétend soutenir les femmes victimes de violence et se porte garant de l’égalité femmes-hommes. L’Etat français prétend accueillir les réfugié-e-s, personnes migrantes en nécessité de protection car risquant leur vie dans leur pays d’origine.

Rosine a fuit la République du Congo car depuis l’enfance elle était sous le contrôle d’un homme puissant et violent et a subi de très graves violences sexistes. Elle s’est retrouvée injustement accusée de sa complicité pour des faits dont elle n’était absolument pas responsable et cela lui coûta la prison. A 23 ans elle réussit à s’en échapper, fuyant par là même le joug de cet homme en quittant le Congo. Après une demande d’asile injustement refusée car les violences spécifiques faites aux femmes ne sont pas prises en considération par les instances de l’asile ; elle demande et se voit également refuser un titre de séjour par la préfecture d’Ille-et-Vilaine malgré la nécessité de soins pour les graves traumatismes engendrés.

Aujourd’hui si elle est renvoyée au Congo, elle risque autant la prison que de nouvelles violences sexistes de son ex-tortionnaire. Nous ne pouvons pas accepter qu’elle soit renvoyée.

Les arguments entendus par la CNDA ou la préfecture ne sont pour nous pas acceptables. Ils déconsidèrent les violences faîtes aux femmes, mettent en doute sa parole, et considèrent que Rosine ayant une fille de cet homme au Congo doit payer de sa vie en la rejoignant. Nous savons que jamais cela ne serait invoqué si Rosine était un homme. Ces instances semblent méconnaître le silence de nombre de victimes de violences sexuelles en reprochant à Rosine de ne s’être pas plainte aux autorités congolaises.

Les femmes migrantes subissent ici et ailleurs des discriminations autant parce qu’elles sont migrantes que parce qu’elles sont des femmes. Et parfois cela donne des destinées face auxquelles nous nous devons de réagir.

Nous vous convions à un rassemblement lundi 19 décembre à 11h30 devant la préfecture d’Ille et Vilaine à Beauregard. Merci de venir nombreux-euses.

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