Jetés du Port de l’Ancre, jetés de la Petite Pignonnière, jetés du Château de Moulinsart, nos obstinés migrants avaient repris courageusement sacs et couvertures sur le dos il y a quelques semaines pour trouver asile à La Vendange, ce nouveau coin de paradis réquisitionné sur la route de Paris à la sortie d’Angers.

Le si gentil Bachir avec sa jambe malade avait rejoint cet abri de fortune comme il le pouvait en claudiquant sur sa béquille, le vieux Youssouf aux cheveux blancs avait déposé soigneusement son bout de matelas dans un recoin sous l’escalier. Et tous avaient repris espoir dans l’attente d’éventuelles avancées quant à leur situation…

Mais voilà, ces quatre murs et ce toit à l’abandon sont avant toute chose la propriété de l’agglomération Angers Loire Métropole qui leur fait savoir que chercher refuge sans demander la permission n’est pas chose convenable ici-bas et les assigne une nouvelle fois au tribunal d’instance en vue de leur expulsion.

Alors oui bien sûr, les grands de ce monde nous expliqueront que nous vivons dans un État de « droit » et qu’il y a des règles à respecter. Nous leur répondrons que bien avant le respect des lois, il y a celui des personnes et qu’avant d’ouvrir leurs grands livres de justice, ces braves gens feraient mieux d’ouvrir leurs yeux, leurs oreilles et leur cœur.

Ou bien encore plus simplement, si vraiment ils ne comprennent toujours pas : FOUTEZ-LEUR LA PAIX !

Rendez-vous donc mercredi prochain 2 novembre à 10 heures 30, devant le Tribunal d’Instance ( 39 bd Pierre de Coubertin )

afin de s’opposer à ces expulsions de personnes qui ont quitté leur pays pour des raisons de sécurité et de survie.

Vous êtes les bienvenus pour soutenir les occupants de La Vendange et d’une façon plus large pour défendre une autre vision de notre société.