Expulsons les expulseurs ! Leonarda, Khatchik et les autres vivent ici, ils restent ici !

Le 17 octobre, des milliers de lycéens à Paris et dans toute la France bloquent leurs lycées et descendent dans la rue spontanément, déterminés, solidaires.

Cette mobilisation est une réaction directe aux expulsions de deux jeunes scolarisés :

-Le 9 octobre, Léonarda, 15 ans, née en Italie d’un père Kosovar, est arrêtée en pleine sortie scolaire devant ses camarades, puis expulsée dans la foulée au Kosovo avec ses parents et sa famille.
L’affaire suscite un emballement incroyable du monde médiatique. Les éditorialistes mettent en scène l’évènement à la manière d’un épisode de téléréalité et s’acharnent à salir la famille de la jeune fille pour justifier les expulsions, à tel point qu’il faudrait presque voter par sms pour savoir si elle a le droit de revenir.

-Le 12 octobre, Khatchik, lycéen arménien de 19 ans, est renvoyé sans sa famille en Arménie. Dans ce pays -qui connait un état de guerre latent à ses frontières- il est menacé d’emprisonnement et d’être enrôlé de force dans l’armée.

Au delà de ces deux exemples -qui ont été le déclencheur d’une colère plus large- ce qui est dénoncé c’est la politique de racisme d’État du pouvoir : les expulsions sans ménagement des jeunes scolarisés, loin de leurs amis, de leurs attaches, que ce soit avec ou sans leur famille, sans se préoccuper de leur situation dans des pays qu’ils ne connaissent plus.

Le message de Valls et de tenants de la « Loi » (qui n’envisagent pas une minute que celle-ci soit mauvaise) se résume en une phrase : ni ici ni ailleurs vous n’avez le droit de vous éduquer. En un mot il leur dénie le droit de construire leur vie. Pourquoi le gouvernement s’acharne-t-il tant sur les étrangers ? Ce ne sont ni les immigré-e-s, ni les Roms qui réduisent les salaires, qui cassent les retraites ou qui augmentent les prix ou les loyers. Ce sont les riches et les décideurs. Alors que les inégalités sociales explosent, les socialistes au pouvoir préfèrent s’attaquer aux faibles que taper sur les forts.
Chaque année, de Lampedusa (Italie) à Ceuta (Espagne), ce sont des centaines de vies qui se brisent sur les barbelés de l’Europe forteresse : ces parias du capitalisme qui osent prendre plus de liberté que les capitaux et les marchandises.

Est-il normal que les marchandises et les capitaux soient plus libres de circuler que les hommes et les femmes ? Aucun être humain ne devrait être illégal.

Alors qu’à travers l’Europe les politiques xénophobes, menées par la gauche comme par la droite, donnent chaque jour plus corps au programme du Front National et des organisations racistes, il faut que la jeunesse se manifeste contre le racisme d’Etat et ceux qui veulent décider qui a le droit de s’asseoir à une table de cours.

Alors que des milliers d’étrangers sont rafflés quotidiennement par la police française, à l’heure ou une ministre noire se faite traiter de singe dans l’indifférence générale, à l’heure ou les agressions facistes se multiplient à Lyon, Lille, Paris, à l’heure ou la parole d’extrême droite est diffusée en boucle par les médias,
nous, antifascistes, réclamons pour tou-te-s le droit de circuler, d’étudier, de travailler et de vivre librement.

Organisons nous, mobilisons nous dans la rue, dans nos lycées, nos facs, nos quartiers,

Contre les expulsions, contre le racisme d’État, manifestation mardi 5 novembre à 13 heures devant la Préfecture