Participation active de l’Etat français au génocide le plus documenté de l’histoire et invisibilisation médiatique

Le 30 juillet 2024 à Nantes se déroulait le match de football “masculin” Israël-Japon dans le cadre des Jeux  Olympiques. De nombreuses campagnes ont alerté et dénoncé  la représentation de l’Etat d’Israël aux JO alors que des dizaines de milliers de palestinien.ne.s étaient massacré.e.s à Gaza.

L’Etat israélien est coupable d’atrocités envers les Palestinien.ne.s selon le droit international et toutes les cases d’un génocide sont cochées depuis 15 mois : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, déplacement forcés et massifs de la population à Gaza, bombardements continus y compris sur les camps de réfugié.e.s, utilisation de phosphore blanc, privation de soins, famine et assoiffement massifs, emprisonnements massifs, tortures, violences sexuelles…

Un mandat d’arrêt international pour crime de guerre a, de plus, été requis à l’encontre de Benjamin Netanyahu, mais l’Etat français et ses représentant.e.s politiques ont préféré accueillir Israël en grandes pompes et réprimer toute opposition au génocide.

Rappelons que les organisations en lutte pour les droits humains reconnaissent également le génocide en Palestine mais qu’il subit un traitement médiatique invisibilisant et minimisant les massacres en cours malgré la documentation en ligne.

L’ONU considère que minimum 70 % des infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, etc.) sont détruites ou gravement endommagées et le bilan est estimé à près de 200 000 mort.e.s par la revue The Lancet (bilan confirmé par Jean-François Corty, médecin humanitaire et président de l’ONG Médecins du monde).

L’Etat français participe activement au génocide en Palestine et apporte directement son soutien à l’Etat colonial d’Israël en lui vendant des armes (https://disclose.ngo/fr/article/guerre-a-gaza-la-france-equipe-en-secret-des-mitrailleuses-utilisees-par-larmee-israelienne).

Les médias français invisibilisent le génocide en cours et s’en rendent complice à travers un traitement médiatique indigne alors même que les journalistes le documentant (et leur famille) sont en danger de mort constant en étant traqué.e.s, bombardé.e.s et/ou tué.e.s par l’Etat israélien. “En près d’un an, plus de 130 journalistes ont été tués par les forces israéliennes à Gaza selon Reporters sans frontières. (…) Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer” (https://rsf.org/fr/au-rythme-o%C3%B9-les-journalistes-sont-tu%C3%A9s-%C3%A0-gaza-il-n-y-aura-bient%C3%B4t-plus-personne-pour-vous).

Répression vive de l’opposition au génocide par l’Etat français et sa police pendant les JO…

Nous étions une vingtaine de militant.e.s pour les droits humains à se rendre au stade de la Beaujoire afin de manifester notre soutien à la Palestine, nous opposer à la représentation d’Israël aux JO et dénoncer le génocide en cours.

[Rappelons qu’exclure un pays des JO en raison de politiques discriminatoires ou meurtrières a été possible à plusieurs reprises (Afrique du sud lors de l’apartheid, Afghanistan et droit des femmes…) ou l’obliger à concourir sous bannière neutre (comme la Russie actuellement) et que refuser toute sanction à Israël reflète une complaisance et une participation active de l’Etat français et du CIO au génocide en cours.]

Le dispositif répressif auquel nous avons été confronté.e.s avant même d’avoir atteint les environs du stade prouve à lui seul que l’Etat français voulait silencier et criminaliser les soutiens au peuple palestinien et que la prétendue “fête olympique” surplombait toute considération pour le respect des droits humains :

– Un hélicoptère de la gendarmerie surveillait et quadrillait toute la zone autour du stade de la Beaujoire

– Nous avons été encerclé.e.s par une trentaine de policiers et contrôlé.e.s alors que nous étions simplement assis.e.s dans un parc. Drapeaux et T shirt sérigraphiés aux couleurs de la Palestine, pourtant rangés dans des sacs, ont été confisqués et nous avons tout.es été verbalisé.e.s pour « manifestation interdite » alors même que nous ne manifestions aucun signe de revendication active.

– Malgré tout, quelques personnes ont réussi à atteindre le stade après ce contrôle aussi interminable qu’invraisemblable, encadré par un cortège policier. Ces personnes ont été fouillées à de nombreuses reprises par les mêmes policiers armés, dans le seul but de les retarder à l’entrée du stade, jusqu’à les faire volontairement louper le début du match et l’hymne israélien et les invibiliser dans un angle du stade ne respectant pas les places attitrées.

– Dans l’enceinte du stade, nous avons été surveillé.e.s par plusieurs dizaines de policiers équipés de casques, d’armes et de boucliers alors que nous ne faisions que scander des slogans en soutien au peuple palestinien.

– Nous avons quitté le stade à nouveau escorté.e.s par un cortège policier. (Merci à des bénévoles des JO de nous avoir apporté leur soutien précieux dans l’enceinte du stade.)- Deux personnes ont ensuite été interpelé.e.s par des policiers de la BAC alors qu’iels rejoignaient leur véhicule, contrôlé.e.s et fouillé.e.s puis suivi.e.s par deux véhicules banalisés pendant 6 km jusqu’au centre-ville.

… mais une contestation collective et politique qui s’est organisée en solidarité avec le peuple palestinien !

Depuis, nous sommes 12 à avoir contesté les amendes de 135€ délivrées ce jour là, à la fois sur le plan légal et politique, ce que le ministère publique a refusé.Nous sommes donc 6 mois plus tard, convoqué.es au tribunal de police le 3 février pour avoir refusé de payer ces amendes et encourons jusqu’à 750€ d’amende par personne.

Nous refusons de donner un seul centime à l’Etat pour avoir osé apporter notre soutien au peuple palestinien victime de génocide (génocide et violences coloniales qui se poursuivent évidemment malgré le cessez-le-feu en cours).

Afin de ne pas laisser l’État et sa police réprimer la lutte contre le génocide le plus documenté de l’histoire, vous pouvez visibiliser la répression que subissent les militant.e.s en lutte contre le génocide en Palestine et venir nous soutenir au tribunal de police de Nantes le 3 février à 8h30.

Rendez-vous au tribunal de police de Nantes (palais de justice) pour s’opposer ensemble à la répression de la lutte contre le génocide en Palestine et afficher une fois de plus notre solidarité avec le peuple palestinien !

Nous recommandons vivement le port du masque pour favoriser l’auto-défense sanitaire et limiter la propagation de virus en tous genres et favoriser l’anonymat autant que possible face à la répression.Nous apportons tout notre soutien à toutes les personnes en lutte contre le génocide en Palestine et pour les droits humains réprimées ici et ailleurs et nous continuerons à ne pas laisser faire !

Vive la lutte du peuple palestinien et liberté pour tous les peuples opprimés et colonisés ! 

Pour aller plus loin :

– Criminaliser la solidarité : un an de répression en France du mouvement pro-palestinien https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/12/06/criminaliser-la-solidarite-un-an-de-repression-en-france-du-mouvement-pro-palestinien/

– Pourquoi l’Allemagne est à la pointe de la répression de la solidarité avec la Palestine https://www.contretemps.eu/allemagne-repression-solidarite-palestine-gaza-israel-sionisme/

– “Plus de 186 000 morts” à Gaza : quelle fiabilité pour l’estimation publiée sur le site The Lancet ?  https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240711-gaza-estimation-lancet-bilan-186-000-morts-palestiniens-israel-medecins-monde-calcul-hamas

– “Le cessez-le-feu tant attendu ne réparera pas les vies des Palestinien·ne·s brisées par le génocide israélien à Gaza” : https://www.amnesty.org/fr/latest/press-release/2025/01/israel-opt-tragically-overdue-ceasefire-will-not-repair-lives-of-palestinians-shattered-by-israels-genocide-in-gaza/

– Gaza. L’escorte médiatique d’un génocide. https://orientxxi.info/magazine/gaza-l-escorte-mediatique-d-un-genocide,6983