Monsieur et madame Popov sont un jeune couple originaire du Kazakhstan victime de persécutions dans son pays (considérés comme des « colonisateurs », les Russes ne sont plus supportés par les Kazakhes, qui les chassent par tous les moyens y compris la violence extrême).
Ils demandent l’asile politique à la France depuis 4 ans. Les Popov se sont établis à Vivier-au-Court et leur fille est née à Charleville-Mézières le 7 avril 2004. Ils parlent couramment le français.

Déboutés de leur demande d’asile politique par le tribunal administratif (le beau-père, renvoyé par la France, a pourtant été assassiné au Kazakhstan en mai 2005), ils ont espéré une régularisation humanitaire par la préfecture des Ardennes. En novembre 2006, ils se sont rendus volontairement dans les locaux de la police des frontières… où ils pensaient être convoqués pour obtenir enfin une carte de séjour ! Ils ont été arrêtés et placés en Centre de Rétention Administrative. La petite Véronique, deux ans et demi, a été mise en sécurité. Elle a ainsi échappé à la police qui venait l’arrêter à l’école maternelle, pour la conduire en rétention.

Ils ont été libérés sur intervention du ministère de l’Intérieur avant d’être arrêtés une seconde fois et libérés à nouveau suite à une importante mobilisation à Charleville.

Yekaterina et Vladimir Popov ont été arrêtés une nouvelle fois lundi 27 août à 7 heures du matin. Ils devaient être expulsés le lendemain à 9h. L’expulsion minute a cependant échoué. Ils ont été transportés au centre de rétention de Oissel, près de Rouen, avec leurs deux enfants Véronique (4 ans) et Geoffrey (quelques mois) mais une nouvelle tentative d’expulsion était prévue pour le lendemain, 31 août.

Connaissant les risques qu’ils encourent en cas de retour au Kazakhstan, ils supplient les autorités françaises de les autoriser à laisser Véronique et Geoffrey à leur grand-mère maternelle à Angers (en situation régulière et mariée à un Français).

Ils ont demandé que leur déclaration soit diffusée et portée à la connaissance du public afin que chacun mesure les horreurs auxquelles conduit l’acharnement du gouvernement contre les sans papiers en général et contre cette famille en particulier.

« La France nous oblige à partir vers la mort, c’est sûr à cent pour cent.
« Encore plus depuis que la préfecture des Ardennes a fait faire une enquête auprès de la police du Kazakhstan, le KNB, ancien KGB.
« Tout le monde peut comprendre qu’il est impossible pour nous de rentrer sans danger au Kazakhstan, où les russes qui restent sont déjà très brimés.
« Véronique et Geoffrey, nos deux enfants aussi trouveront la mort là-bas, et quelle mort ! Quand les gendarmes sont venus nous chercher, j’ai voulu laisser mes enfants à ma mère ; ils m’ont dit non, les enfants viennent avec vous.
« Si on nous embarquait de force, qu’on ait au moins pitié de nos enfants, qu’ils soient confiés à ma mère. »

La famille Popov devait à nouveau être expulsée mardi 11 septembre.
Ils ont été mis dans l’avion, Katerina s’est mise à hurler. Ils ont finalement été ramenés au centre de rétention de Rouen.

Le lendemain le juge des libertés et de la détention demandait leur libération. Ils étaient enfin libres à 22h 30.
C’était sans compter sur l’acharnement de la préfecture de Maine et Loire contre cette famille : le préfet a fait appel de la décision et, le 14 septembre, la cour d’appel a cassé le jugement de la veille ; la famille est donc actuellement recherchée, et en grand danger d’expulsion.