Epiphénomène médiatique peu crédible

Pour nombre d’observateurs, qui suivent la prétendante au trône élyséen depuis un certain temps, il n’y a pas de quoi s’étonner. La seule incongruité réside dans la couleur rose de sa carte politique ! Hormis cela, Madame Royal s’avère bel et bien une femme de droite, à l’autoritarisme difficilement contenu. Une politicienne énarque qui, ambition oblige (au demeurant légitime et respectable), ne peut, à ce stade de la pré-campagne, dissimuler plus longtemps sa véritable nature bien pensante, son penchant pour l’ordre établi. A coup sûr, pour les médias aux mains des puissances financières (Dassault, Lagardère, Bouygues, etc.) c’est une candidate très convenable au cas ou le petit caporal hongrois échouerait dans la prise du pouvoir.

Encore plus à droite que Strauss-Kahn

Du coup, décomplexée, euphorisée par ces sondages en trompe-l’œil, à l’inverse de Jospin qui, à la présidentielle de 2002, s’était « désocialistisé » en fin de campagne électorale seulement, elle, n’hésite pas à renier, d’emblée et ouvertement, les idéaux de gauche. Visiblement à l’aise avec l’idéologie libérale, elle s’engouffre, comme en mai 2005, dans un discours de « bon » ton sur la politique ultra libérale et sécuritaire, devenue pour elle la panacée universelle. Elle se trouve tellement à l’aise dans les thèses de l’ultra-droite, qu’elle en perturbe même un Strauss-Kahn qui baigne pourtant dans la même eau idéologique.

La duperie « Royal »

La duperie durera-t-elle au point de faire de la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes la candidate adoubée officiellement par le PS ? Car il s’agit bien là d’une duperie pour les femmes et les hommes authentiquement de gauche que de voir surgir, pour incarner leurs espérances, une blairiste de l’ultra-droite (pseudo) socialiste. Si la supercherie devait réussir, les Français n’auraient alors, après les secousses, coups de semonce, émeutes et grèves de 2003, 2004, 2005 et 2006, que la révolte généralisée pour s’en sortir contre la vague moutonnière ultra-libérale généralisée en Europe, et s’épargner un après 2007 encore plus déprimant !

La gauche authentique doit s’unir de toute urgence

A l’instar de la gauche italienne contre Berlusconi, la vraie gauche doit réagir et vite pendant qu’il est encore temps. Faute de quoi, seules des miettes de voix récompenseront le PC de Marie Georges Buffet, les altermondialistes de José Bové , la LCR d’Olivier Besancenot, Lutte Ouvrière d’Arlette Laguillier et les Verts. Leur responsabilité est grande. Un accord entre eux, dans la perspective de l’élection présidentielle, a rarement été aussi fortement désiré par le vrai peuple de gauche et bien au delà… A eux de ne pas faire fi, pour d’obscures motivations politiciennes, de la souffrance de 15 millions de Français qui n’en peuvent plus de ce pouvoir fasciste!

PS ou UDF feront la même politique que l’UMP

Car une chose est désormais acquise, les partis réformistes ont emboîté le pas des thèses néolibérales. S’ils arrivent, ou pire, se maintiennent, au pouvoir, l’UMP, le PS et l’UDF ne feront qu’entériner -voire aggraver et renforcer- les lois et autres mesures répressives et régressives imposées aux Français, notamment les plus exposés, par les fascistes sarkoziens depuis mai 2002, grâce à Chirac…

Au moment où, des millions de Français ploient sous le joug du régime de l’extrême-droite ump. Au moment où ces Français rêvent d’un message d’espoir, les médias inféodés, eux, -pas innocents du tout dans la popularité factice de « Ségolène »- leurs servent cet ersatz socialiste comme seule alternative au fou Sarkozy…

Comme au printemps 2005, au moment de la campagne du référendum sur l’Europe, n’est-il pas temps pour la vraie gauche de réagir à cette intoxication médiatique et de contrer cette mascarade par un message d’union et d’espoir ?

Verdi