Les ressources de la biodiversité sont devenues un élément clé pour le développement des nouvelles technologies liées à la production industrielle mais aussi au développement exponentiel de nouveaux marchés, notamment ceux liés au tourisme et aux services environnementaux.

Pour différents lobbies (industriel, pharmaceutique, pétrolier) appuyés par les gouvernements et les institutions internationales qui servent leurs intérêts, il est donc stratégique de contrôler les régions riches en biodiversité.

Une vingtaine d’organisations regroupées au sein du Conseil d’organisations de sages-femmes et de médecins indiens traditionnels du Chiapas (COMPITCH), conscientes de la menace que la marchandisation de la biodiversité fait peser sur leur existence propre et celle de l’humanité, se sont organisées pour résister aux politiques de brevetage, visant à légaliser la biopiraterie.

En 2000, au terme d’une bataille juridique, le COMPITCH a obtenu un moratoire puis l’abandon définitif d’un projet de bioprospection mené conjointement par une dépendance du gouvernement des États-Unis, une université mexicaine et une entreprise pharmaceutique. Sous prétexte de lutte contre la pauvreté, de nombreux programmes de développement imposent la modification des types de cultures ou créent les conditions juridiques permettant le pillage des plantes et des connaissances traditionnelles qui y sont associées.

Cela permet aux entreprises de nos pays de se lancer dans une conquête d’un nouveau type. Des représentants du géant de l’industrie pharmaceutique SANOFI AVENTIS prétendaient ainsi conclure un marché de dupe avec les médecins traditionnels du COMPITCH.

Au Mexique une loi fédérale est connue sous le nom de « loi Monsanto » et en en mars dernier le Sénat français approuvait les cultures d’OGM en plein champ, au moment même ou la multinationale multipliait les procès destinés à étrangler la Confédération paysanne et les Faucheurs volontaires.

Si, pour les institutions et les lobbies internationaux de la conservation, l’exigence de se voir confier la gestion des « biens de l’humanité » obéit à une logique de rentabilisation des ressources, pour les membres du COMPITCH c’est aux peuples qui, depuis des millénaires, ont su conserver leurs écosystèmes, qu’incombe la responsabilité de protéger les ressources afin qu’elles restent à la disposition de l’humanité et au service de tous hors de toute logique marchande.

Poser la question de qui gère les ressources naturelles, c’est poser la question de l’accès à la santé, celle de la souveraineté alimentaire, du droit de boire et même de respirer.

Ce débat nous concerne donc tous et nous vous invitons à y participer nombreux.

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) France Amérique latine (FAL)

———
Diffusé par le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL, Paris) – 33, rue des Vignoles – 75020 Paris – France
_ réunion (ouverte) le mercredi à partir de 20 h 30
_ http://cspcl.ouvaton.org cspcl@altern.org
_ liste d’information : http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl_l