De plus en plus notre université ressemble à un alignement de coursives, où se croise souvent sans se voir : étudiant-es, professeur-es, personnels administratifs. Alors que nous y passons une bonne partie de nos journées, son fonctionnement nous échappe, nous ne faisons qu’y passer, y ingurgiter des cours de temps en temps en sandwich et rentrer : c’est le cycle infernal métro-fac-dodo. Si nous revendiquions l’anonymat des copies, en aucun cas l’anonymat de l’étudiant. Savez-vous qu’il y a plus d’une trentaine d’associations répertories sur la fac ? Qu’une partie de vos frais d’inscription sert à financer des projets étudiants ?

Alors oui il peut y avoir une vie à la fac, cela ne tient qu’à toi, qu’à nous, qu’à vous !! Briser le silence, rompre avec l’isolement individuel, prendre le temps des débats et de l’engagement : il ne faut pas se résigner, les étudiant-es, nous tous et toutes, nous devons prendre conscience que c’est ensemble que nous pourrons redonner vie à notre université pour qu’elle puisse remplir à nouveau pleinement ses fonctions.

POURQUOI SE SYNDIQUER ?

Un syndicat étudiant est un regroupement de personnes dont le but commun est de défendre les intérêts matériels et moraux communs des étudiant-e-s. Etre dans un syndicat permet d’échanger ses points de vue sur son vécu étudiant avec d’autres étudiant-e-s, de trouver, quand c’est nécessaire, une aide pour se dépatouiller d’une embrouille comme une copie égarée, un partiel non annoncé, des difficultés financières… Cela permet aussi d « ‘avoir une vision plus large des problèmes rencontrés sur le plan individuel, de les relier aux grandes questions de sociétés et par ce biais de savoir comment y répondre.

L’Université connaît un manque de moyens depuis plusieurs décennies. Nous rencontrons toujours des difficultés malgré les précédentes promesses gouvernementales. Nous manquons de salles de cours, de matériels informatiques, de moyens pédagogiques. Les enseignant-e-s, pas assez nombreux, ont du mal à faire face à la pression des effectifs, vous pourrez vous en rendre compte au délai qu’il leurs faut pour corriger les copies.
On nous a imposé des choix pédagogiques sans réelle concertation, ni réel intérêt pédagogique et qui ont souvent dégradé nos conditions d’études, comme par exemple la semestrialisation. Sous la pression du MEDEF, le ministère professionnalise les cursus de plus en plus tôt sans que les débouchés suivent vraiment. Les licences professionnelles pourraient dans beaucoup de cas se révéler être de nouvelles voies de garage. La fac est placée comme responsable du problème de l’insertion des jeunes diplômés alors que le problème vient plutôt du marché de l’emploi et des entreprises qui refusent d’embaucher des jeunes sans expériences professionnelles _ alors que les trois quarts des étudiant-e-s ont déjà travaillé_ et d’assurer directement leur formation pour se limiter les coûts. Face à cet état des choses, les ministres successif prônent une politique de rentabilisation de l’enseignement supérieur au profit des entreprises. Cette politique rentre dans la logique globale de démantèlement du service public qui consiste à privatiser, cas de la poste, d’EDF, de la SNCF…, et à marchandiser tout ce qui peut l’être comme les retraites, la sécurité sociale, l’éducation, la culture… (à quand les cimetières comme en Argentine).

Il faut se regrouper pour faire avancer un autre projet, plus humain, essayant de répondre aux besoins de la société toute entière et non aux intérêts d’une partie, dans un e vision à plus long terme que le marché de l’emploi des cinq prochaines années.
Se syndiquer aujourd’hui c’est entrer en résistance, c’est refuser l’université qu’on nous propose, refuser l’élitisme, refuser le mercantilisme, refuser la logique libérale qui veut que pour  » réussir  » il faille écraser les autres. Se syndiquer aujourd’hui c’est montrer sa volonté de vouloir changer, de vouloir élaborer un projet alternatif pour l’université, pour la société.