Posté par infonucleaire.
COMMUNIQUE

de [Médecins du Monde->mailto:medmonde@medecinsdumonde.org], de [Moruroa E Tatou->mailto:moruroaetatou@mail.pf] et de l'[Observatoire des armes nucléaires françaises->mailto:obsnuc@obsarm.org]:

Papeete – Paris. 2 juillet 2003, jour anniversaire de la première bombe française à Moruroa

{{Médecins du Monde décide une mission humanitaire pour faire reconnaître
les droits des anciens travailleurs des sites nucléaires de Polynésie française.}}

« Alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont reconnu les risques de leurs essais nucléaires, on est étonné de l’entêtement et de l’arrogance des autorités françaises qui restent figées dans la certitude de la propreté des essais nucléaires français. D’autre part, on est frappé de la méconnaissance du dossier par les autorités politiques de Polynésie qui n’ont mis en place aucune action d’assistance et de soutien aux problèmes rencontrés par les travailleurs polynésiens des sites nucléaires de Moruroa et Fangataufa. »

Tel est le constat sévère du Dr Michel Brugière, directeur général de Médecins du Monde, au terme d’une première mission exploratoire effectuée en Polynésie française du 16 au 24 juin 2003 à l’invitation de l’association Moruroa e tatou qui rassemble aujourd’hui 1500 anciens travailleurs polynésiens des anciens sites nucléaires.

Au cours de son séjour à Tahiti, le Dr Brugière a pu également rencontrer et examiner douze anciens travailleurs dont 10 de la période des essais atmosphériques effectués entre 1966 et 1974. « Si nous étions aux Etats-Unis, trois d’entre eux – et probablement un quatrième après examen complémentaire – auraient leur pathologie reconnue comme ayant un lien avec leur service sur les sites nucléaires. Mais la législation française est inexistante sur ce point. Les gens sont soignés, il est vrai. Cependant les autorités médicales chargées d’attribuer les pensions au titre des maladies professionnelles, se rangent régulièrement derrière le point de vue du Service de Santé des Armées pour refuser ces pensions parce que les autorités militaires affirment que les travailleurs n’étaient pas affectés à des tâches à risques radiologiques » précise le Dr Brugière.

Face à ce traitement injuste qui se surajoute à une politique de déni, Michel Brugière a annoncé que

– Médecins du Monde partage et soutien le combat de Moruroa e tatou pour que la France reconnaisse que ses essais nucléaires – en particulier ceux qui ont été effectués en atmosphère – ont eu des répercussions sur l’environnement et la santé des populations des atolls et îles proches de Moruroa et des travailleurs des sites,

– Médecins du Monde va installer une mission médicale permanente à Papeete pour évaluer l’état de santé de chaque ancien travailleur et soutenir leurs démarches médicales, sociales et juridiques dans le but d’améliorer leur situation individuelle et pour que soit reconnue l’imputabilité au service,

– Médecins du Monde, va soutenir Moruroa e tatou dans sa recherche de la vérité pour que soient réalisés rapidement des tests radiobiologiques auprès d’un échantillon d’anciens travailleurs.

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