En cette rentrée universitaire, les conditions de vie des étudiant-es se sont considérablement dégradées, conséquence directe du désengagement financier de l’Etat dans les budgets de l’enseignement supérieur et de l’aide sociale étudiante (+4.7% pour les frais d’inscription, +6,3 pour les loyers en cité-U).
Alors que le système d’aide sociale pour les étudiant-es est déjà largement insuffisant pour garantir des conditions d’études et de vie décentes (plus de 100 000 étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté, chiffre en constante augmentation), et que la moitié des étudiant-es sont obligés de travailler au cours de l’année universitaire pour pouvoir subsister, au détriment de leurs études ( 1 étudiant sur 5 seulement bénéficie des bourses sur critères sociaux), le projet de décentralisation des CROUS va aggraver cette situation, en prévoyant entre autre:
-l’augmentation des bourses de mérite au détriment des bourses sur critères sociaux
-la mise en place de commissions locales d’attribution des bourses
-l’augmentation des loyers des cité-U
-la mise en place d’un barème de points pour l’accès des étudiant-es étranger-es aux cité-U.
Les premières victimes de ces politiques antisociales seront les étudiant-es venant des classes pauvres, et les étudiants étrangers ne bénéficiant pas de la préférence communautaire.

Le désengagement financier de l’Etat se traduit également par la casse des droits des étudiant-es. L’accroissement de la précarité due à l’augmentation des frais d’inscription, est une conséquence directe d’un budget très largement en dessous des besoins. La mise en place de la réforme LMD/ECTS, initiée en avril 2002 par Jack Lang et appliquée avec zèle par les gouvernements Raffarin/Villepin, a entraîné la fin de la compensation annuelle et de la session de rattrapage en septembre dans la plupart des universités.

Les mobilisations des étudiant-es de Rouen, de Lille et de Grenoble témoignent de la détermination des étudiants à refuser et combattre ces politiques. Ces batailles s’inscrivent en lien avec la mobilisation massive des travailleurs lors de la manifestation du 4 octobre, contre les ordonnances Villepin, pour la revalorisation des salaires et la défense des services publics, et contre les CNE.

Pour contrer cette politique de régression sociale, plutôt que de simples négociations, nous devons construire un rapport de force par une mobilisation étudiante nationale, seule à même d’imposer nos revendications :

-Mise aux normes des cité-U
-Augmentation des bourses sur critères sociaux, en qualité et en quantité
-construction massive de cité-U
-Réengagement massif de l’Etat
-Contre la décentralisation des CROUS
-Retour à la parité Etat-étudiant pour les tickets RU
-Egalité des droits entre étudiant-es français-es et etudiant-es étranger-es

En conséquence, la Fédération SUD-Etudiant, la Fédération Syndicale Etudiante et la CNT-FAU RP appellent les étudiant-es à se joindre aux universités en lutte, et à faire du jeudi 27 octobre une première journée de riposte contre la précarité étudiante et pour la défense des CROUS. Cette journée sera l’occasion d’organiser des réunions d’information, et surtout d’impulser une dynamique de lutte.