Cette manifestation -par laquelle ils proclament leur fierté de vivre sans consommer de chair d’animaux- s’est terminée par une saisissante mise en scène. Le visage recouvert de masques d’animaux de boucherie, ils ont investi la place des Innocents dans le quartier des Halles à Paris. Une dizaine d’entre eux, masqués eux aussi, se sont hissés sur la fontaine au centre de la place alors que des hauts-parleurs diffusaient des cris d’animaux effrayés enregistrés dans un abattoir.

Du haut de ce monument, ils ont brandi -à l’instar des manifestants restés immobiles sur la place- des affiches dénonçant la mort et les mauvais traitements infligés aux animaux dans les abattoirs et les élevages. Des photos de vaches égorgées, de canards gavés, de poules encagées et de poissons dépecés pour rappeler que chaque morceau de viande ou de poisson est payé de la vie, souvent misérable, d’un animal qu’on préfère oublier quand on consomme sa chair.

Dans ce quartier de Paris particulièrement fréquenté le samedi après-midi, les passants ont été nombreux à s’arrêter pour regarder cette spectaculaire mise en scène qui devait se poursuivre jusqu’à 21h par la diffusion, sur des écrans vidéos placés autour de la place, d’images des souffrances endurées par les animaux dans les abattoirs et les élevages.

Des végétariens s’étaient déplacés de toutes les régions de France -sans compter les délégations étrangères belges, anglaises, etc.- pour participer à cette fête de la fierté végétarienne. Après avoir défilé dans le quartier des Halles -où se situait jusqu’en 1973 le marché de la viande de Paris- en scandant des slogans tels que « Ni morts dans la bouche, ni sang sur les mains ! », certains d’entre eux se sont ensuite adressés, par micro, au public.

Sandie Louis, une végétalienne parisienne, a lu le Manifeste de la Veggie Pride (3):
« (…) Le végétarisme met en cause la légitimité de la claustration et de la tuerie de milliards d’animaux. Se soucier des poules et des vaches est paraît-il ridicule. Le ridicule réprime sans arguments les idées qui dérangent. Tuer pour vivre n’est pas une fatalité. Si nous tenons à affirmer notre fierté à refuser la barbarie, nous n’en éprouvons pas de satisfaction. Les animaux sont massacrés par milliards. On les tient pour muets, leurs cris ne comptent pas. Nous parlerons pour eux jusqu’à ce que le massacre cesse.(…) »

Lise Defrance, une végétarienne de Nice, a rappelé quelques statistiques méconnues :
« Chaque jour en France, 3 millions d’animaux sont tués dans les abattoirs pour être mangés. Nous sommes des millions d’êtres humains dans le monde à refuser de participer à ce massacre pour le ventre. Selon une étude financée par le Ministère de l’Agriculture (1) 33% des français préfèrent, lorsqu’ils mangent un morceau de viande, ne pas reconnaître l’animal vivant dont il provient. Les industriels s’inquiètent sérieusement de la baisse de la consommation de viande (2) et de la montée du végétarisme. »

David Olivier, un végétarien de Lyon, a déclaré :
« Les animaux sont, comme nous, des êtres sensibles, même si le Code Civil -dont le Ministre de la Justice vient d’annoncer qu’il sera réformé- les considère encore comme de simples marchandises. Comme nous, les animaux peuvent se sentir bien, avoir plaisir à vivre, souffrir. Leur vie est la seule chose qu’ils possèdent. Voilà des raisons suffisantes pour refuser de leur faire payer -en souffrance et en mort- le simple plaisir d’un bout de viande.
Au Moyen-Age, la place des Innocents où nous manifestons aujourd’hui était un cimetière : le cimetière des Innocents. Voilà ce qu’est une assiette d’intestins de porcs ou de pattes de poulets : un cimetière. Toute cette barbarie pour un aliment, la viande, qui est absolument inutile pour vivre en bonne santé. »

Contacts : contact@veggiepride.org
David Olivier : 06 77 02 29 53 – Sébastien Arsac : 06 26 27 54 66

Autres informations : www.veggiepride.org

(1)« Relations entre l’idéologie et les comportements d’achat et de consommation de viande des Français »
disponible sur http://www.esc-toulouse.fr/m_pages.asp?page=480&menu=234
(2) « Constat sur le marché des viandes et des volailles : un émiettement progressif de la consommation de viande au fil des années, un vieillissement sensible du profil des ménages acheteurs, une désaffection croissante des jeunes consommateurs. » Extrait de l’étude (mars 2005) disponible sur http://www.ofival.fr/consommation/consommation.htm
(3) Le texte complet du Manifeste de la Veggie Pride est consultable sur www.veggiepride.org