NOUS OCCUPONS, ILS ET ELLES EXPULSENT !

Depuis 60 jours, nous, le collectif de travailleur.euse.s de l’art et de la culture de l’Estuaire, occupons le hall du Théâtre Simone Veil –Scène Nationale de Saint-Nazaire.

Nous réclamons des droits sociaux pour tou·te·s et un plan de reprise de l’activité afin de permettre au plus grand nombre de retravailler dignement. Ce que nous défendons, c’est un modèle de solidarité interprofessionnelle tel que la sécurité sociale et l’assurance chômage ont été initialement conçues.

Depuis presque deux mois, le public a pu participer à des agoras, des performances artistiques, un 1er mai interprofessionnel et solidaire, des ateliers de sensibilisation et de réflexion autour des revendications sociales et culturelles.

Avec ses annonces du 11 mai, le gouvernement tente d’éteindre le mouvement social en jouant la division et en répondant uniquement et partiellement aux demandes des intermittent·e·s du spectacle.
Notre mobilisation les a contraints à céder sur une partie de nos revendications, c’est la preuve que la lutte et les occupations portent leurs fruits.

Ces annonces sont clairement insuffisantes, nous ne nous laisserons pas diviser des autres secteurs en lutte: nous poursuivrons donc notre mouvement et l’amplifierons.
La ministre du travail, Mme Borne nous parle d’équité pour justifier de ne pas aider plus les intermittent·e·s tout en persistant dans son projet de réforme de l’assurance chômage qui va creuser encore plus les inégalités entre les chômeur· euse.s.

Cependant, nous ne pouvons nous satisfaire d’une prolongation de l’année blanche de quelques mois au terme de laquelle 30% des intermittent·e·s du spectacle vont voir leur indemnités baisser et qui ne prend toujours pas en considération les intermittent·e·s de l’emploi (extras de l’hôtellerie, de la restauration, de l’événementiel, guides conférencier·e·s, accompagnateur·rice·s du tourisme, saisonnier·e·s, intérimaires, artistes/auteur·rice·s, travailleur·se·s contraint·e·s à l’autoentreprenariat…).

Comme l’a très justement souligné Samuel Churin:  » Certes c’est mieux que rien mais comment se réjouir ? Comment se réjouir quand nos ami.e.s intermittent.e.s hors spectacle n’ont toujours rien obtenu ?
Comment se réjouir de voir des camarades de lutte désespéré.e.s, quittant leur logement, basculant au RSA, allant faire la queue à la soupe populaire ?
Comment se réjouir qu’aucune mesure ne soit prise pour la jeunesse qui souffre, qu’ils ou elles soient étudiant-es dans le milieu du spectacle ou ailleurs ?
Comment se réjouir de voir des chômeur-euse.s en fin de droit sans aucune perspective de reprise d’activités être traité-es comme des parias ?
Comment se réjouir de voir le nombre de 10 millions de pauvres dépassé ?

Non, je ne me réjouis pas et salue la décision de tous.tes les ami.e.s de maintenir les occupations partout. Nos actions ne connaitront pas de pause. » En essayant de faire passer les occupant·es pour les responsables d’un possible blocage au lieu d’incriminer le gouvernement, la municipalité et la direction prennent le parti de se ranger au côté de celui-ci.
En plus de leur absence de soutien, ils et elles continuent d’exercer de multiples pressions.

Malgré nos invitations au dialogue, la rupture avec la ville semble claire au regard de la procédure d’expulsion qui est engagée à ce jour!

Nous souhaitons la tenue des spectacles. Nous maintenons la totalité de nos revendications.
Nous invitons les nazairien.ne.s à venir nous soutenir. À l’aube de notre 60ème jour d’occupation, demain vendredi 14 mai à 8h00, nous vous convions tou.te.s à un petit déjeuner solidaire.

NOUS OCCUPONS ! ILS ET ELLES EXPULSENT !