Chronique de la corde du pendu

Ou le choiximpossible… en France, tout est possible. Point de perversion. Non.Juste une chronique ordinaire d’un pays où les condamnés ont lechoix de la corde qui va les pendre : chanvre ou nylon ou cordagesqui ne rompent jamais.

Madame B., Tunisienne est présenteen France depuis un an. Elle a fui son pays, après avoir subi harcèlements, viol et actes s’apparentant à de la torture, de lapart d’un policier Tunisien.
Un an après les faits et le dépôt de plainte de Madame B. Le dossier n’est toujours pas instruit en Tunisie. Elle a dû fuir son pays, craignant pour sa vie et s’est réfugiée chez sa sœurà Paris. 
Dès son arrivée, elle a recherché une association pour l’aider dans sa démarche de demande d’asile. Onlui a dit que c’était impossible : l’asileserait soit-disant réservé aux opposants politiques… Erreur fatale

Suite à un contrôle d’identité, elle est emmenée aucentre de rétention du MESNIL AMELOT, le 21 décembre avec uneobligation de quitter le territoire, délivrée par le préfet desHauts de Seine, M. Laurent HOTTIAUX, ancien chargé de la sécuritéauprès de Macron.Un recoursest déposé le 13 janvier. Le tribunal administratif de Melun annulela destination du pays de renvoi – la Tunisie, au titre des risques reconnus et encourus par Madame B. Le juge annule la destination versla Tunisie mais pas l’obligation à quitter le territoire. Subtildistinguo….Sonavocate Maître NAWEL GAFSIA dépose un recours le 30 janvier devantle juge de la détention et des libertés, pour demander sa libération puisque le pays de renvoi a été refusé par le juge. Lerecours est rejeté.

Bienqu’elle ait subi les pires sévices, bien que le juge ait reconnu quela Tunisie ne peut pas être le pays de renvoi, sa présence sur le territoire français ne suffit pas à assurer sa protection. Cela nesuffit pas à empêcher son expulsion. Elle n’acommis aucun délit, ni aucune crime. Elle ne représente pasune menace. Au contraire, c’est elle qui est menacée. Néanmoinselle doit être expulsée par tous les moyens. Le Préfet s’acharne.Il fautque Madame B. choisisse la corde pour être pendue : soit la Tunisieavec vol réservé par le préfet le 14 janvier, soit un autre pays,à charge pour elle de le trouver. Avec un laissez- passer, enplus ! 
La banalisation d’un racisme d’État quipoursuit sa politique aveugle du chiffre ne doit  trouver aucunobstacle sur sa route : Madame B. doit être immédiatement expulsée, »là où elle veut »,  précise « avec humanité » le  préfet des Hauts-de-Seine 

MadameB. vit  dans un pays – la Tunisie- où abus, violences et pleinspouvoirs de la police, même après la chute de Ben Ali , sont lequotidien. Et ce, surtout si ces policiers sont influents etprotégés. Maistoujours plus pernicieux – elle est convoquée à l’OfficeFrançais de l’Immigration et de l’Intégration pour signer sonaccord « pour départ dans les 5 jours pour la Tunisie ».Le 29janvier, un courrier du préfet lui demande de compléter unformulaire : « faire une croix :ne souhaite plus repartir en Tunisie ; souhaite repartir vers la Tunisie le plus vite. Dans ce cas  je vous informe qu’un vol est prévu le 14 février « .
Le 30janvier, un nouveau courrier du préfet lui demande de répondre : »dans un délai de 5 jours pour indiquer un pays dedestination vers lequel elle serait admise légalement ( sic!) dépôtse son passeport ou titres de séjour (!) , et un laissez passer consulaire ( !)
Sans ces éléments, je vous informe quel’arrêté du 27 janvier fixant le pays de renvoi – la Tunisie – seramaintenu. »

Le préfet demande à Madame B de choisir la corde du pendu : à elle de décider. Le gouvernement de Macron a donné des ordres depuis un an : contrôledes Tunisiens sur notre territoire. Le harcèlement est à sonapogée.
Les prisons sont vidées des prisonniers Tunisiens pourexpulsion immédiate, avec interdiction de retour. Les centre de rétention se remplissent.Certainsdeviennent ingérables. Les révoltes éclatent. Les violences policières se banalisent. Malgré les certificats médicaux àl’appui, les plaintes des retenus ne sont jamais instruites.Lescentres de rétention ne peuvent plus gérer les retenus contaminés,ni les risques de pandémie en leur sein.

Depuis quelques jours, faits inédits : certains policiers ne peuvent plus sortir des centres de rétention. Ils sont consignés comme cas contact. D’autres interviennent encombinaison de protection.
Les retenus malades ne sont pashospitalisés malgré leur demande. Ces lieux de détention doivent TOUS être fermés immédiatement !Lesfrontières ferment. Les expulsions sont rendues impossible. Or, les retenus ne peuvent être retenus que le temps nécessaire à leur expulsion .

Juste le choix de la corde du pendu : Madame B. a signé pensant êtreexpulsée vers la Turquie. Il n’en sera rien. Elle n’avait plus lechoix. Épuisée, àbout, un vol lui serait déjà réservé le 14 par le préfet.M. lePréfet sera-t-il décoré pour ces hauts faits ? L’Office Françaisde l’Immigration et de l’Intégration également ? La Francepeut-elle s’enorgueillir de de cette politique  du chiffreintolérable et raciste et de telles décisions préfectoralescontraires à la Conventions Européenne des Droits de l’Homme ?

MadameB. ne doit  pas  et ne peut pas être expulsée!

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