Depuis trois jours, de minuit à midi, partout dans le centre-ville, des colonnes de véhicules de police manifestent sirènes hurlantes, gyrophares allumés. Trois jours de grève sauvage non déclarée, de manifestations avec le matériel public, de rassemblements devant la Préfecture et le commissariat. Et un traitement médiatique plus que complaisant. Dans des articles de presse surréalistes, des agents radicalisés disent qu’ils protestent contre Macron, qui, selon eux, ne soutient pas assez les forces de l’ordre. Alors que le président qui a tout donné à la police un agent raconte : « on se sent complètement lâché par le chef de l’État ». Dimension parallèle. L’autre protestation vise directement la hiérarchie de la police nantaise : un « manque de soutien » des chefs et un « maintien de l’ordre édulcoré » ! Tellement édulcoré qu’il a tué plusieurs jeunes nantais et blessé des centaines d’autres en quelques années, sans la moindre sanction ! Le «Directeur de la sécurité publique» est accusé d’appliquer «des doctrines qui ne sont pas adaptées», «on nous retire nos moyens de riposte, la “grenade à main de désencerclement, dite GMD, a été retirée et remplacée par une grenade réputée moins dangereuse». Scandaleux, en effet, donnons leur des roquettes. Le même policier déclare «on retarde de plus en plus l’engagement des moyens de riposte. Ce n’est pas acceptable». Alors que, pas plus tard que samedi, des salves de grenades tombaient sur une foule qui tentaient de fuir en bord de Loir

La lutte paie : les policiers de Nantes ont obtenu en 48H la tête de leur chef. Le Directeur de la Sécurité Publique, récemment arrivé à Nantes est viré ! C’est bien la seule entreprise dans laquelle il suffit de deux jours de mobilisation pour virer le patron et obtenir toutes les concessions imaginables. Ailleurs, ce sont les salariés qui sont virés et réprimés lorsqu’ils se rebellent contre leur direction.

Alors que les manifestations policières ont lieu en continu, le préfet de Nantes annonce l’interdiction totale de toutes les manifestations prévues dans le centre-ville ce weekend. «Même si le droit de manifester est reconnu, il doit s’effectuer dans le respect des gestes barrières, tout en garantissant l’ordre public en particulier la sécurité des personnes et des biens» écrit-il dans un arrêté. Traduction : le droit de manifester est aboli. Le préfet annonce que les manifestations déclarées «se dérouleront hors du périmètre du centre ville dans le respect des gestes barrières» Où ? On ne sait pas. Mais probablement dans un lieu où personne ne verra ni n’entendra la moindre revendication. Bienvenue à Nantes, où le seul secteur encore autorisé à se manifester est la police !


L’arrêté préfectoral : https://www.loire-atlantique.gouv.fr/Publications/Presse/Le-prefet-interdit-tout-defile-dans-le-centre-ville-samedi-prochain