Le CCIF, et nous le savons tous, n’a rien à voir avec l’islam radical, le terrorisme ou une quelconque forme de racisme. Bien au contraire il a ouvert un espace d’expression et de lutte contre les discriminations devenues structurelles envers tout un pan de notre société, et cela en utilisant les outils du droit français. Un espace d’autant plus vital que les victimes de ce racisme ne trouvaient que fort peu d’écoute ou d’aide avant que le CCIF existe.

Pour l’inquisition menée par Gerald Darmanin, le pêché capital du CCIF loge dans sa réussite. De son rôle dans la reconnaissance de l’islamophobie comme racisme à ses victoires devant la justice française, en passant par la qualité de l’accompagnement juridique des victimes, le CCIF est devenu un acteur important de la capacité d’agir des français musulmans.

Un message aussi qui évoque la fable de La Fontaine « si ce n’est toi c’est donc ton frère » : crise du covid, incapacité à tirer les conclusions de ses politiques sociales économiques étrangères et leur lien avec le terrorisme, échec de la loi sécuritaire qui vient de sortir 500 000 personnes dans la rue, et de révolter la presse que cette loi veut brider. Pour tous ces échecs, il y a ceux qui doivent payer : les musulmans. Et « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Sommes-nous encore dans un État de droit ? On est aujourd’hui fondé à se poser la question.

C’est donc à l’impunité des actes racistes et des discriminations et au silence que les victimes seraient dorénavant renvoyées.

Si c’est la force et le mensonge qui président aujourd’hui à une telle décision, n’importe quelle association antiraciste ou de défense des droits humains peut être demain victime de l’arbitraire.

Sauf si les associations et organisations de la société civile française ont dès à présent, dès demain faute de mieux, l’intelligence de lier la loi séparatiste (n’en doutons pas) avec la loi sécuritaire, et le courage de se dresser contre ce qui ressemble à une vengeance d’État bien plus qu‘à une décision de droit. C’est le moins que l’on puisse attendre d’elles. Un seul mot d’ordre s’impose : unité totale dans l’action contre cette décision et contre toutes les lois scélérates.

La Commission Communication externe pour la Coordination nationale de l’UJFP
Le 03-12-2020

Voir aussi :

Communiqué final du CCIF

Comme nous vous l’avions annoncé le 26 octobre, le CCIF a activé un plan d’ampleur permettant de déployer une large partie de ses activités à l’étranger. La notification de dissolution reçue le 19 novembre a donc été sans objet, puisque le CCIF n’existe plus en tant que structure. Les différentes actions qu’il continue de maintenir sont liées à la procédure de liquidation, qui prend le temps nécessaire pour que les différents dossiers du CCIF soient transférés et/ou clôturés.

Depuis plus d’une semaine, nous avons répondu aux différents griefs qui nous sont reprochés dans la notification de dissolution, et nous avons démontré qu’elle se basait sur des éléments infondés, biaisés ou mensongers. Pire : il nous est globalement reproché de faire notre travail juridique, d’appliquer le droit et d’exiger son application lorsque celui-ci est remis en cause.

Comme nous l’avons notifié au Ministre de l’Intérieur le jeudi 26 novembre, notre Conseil d’administration a prononcé, le 29 octobre dernier, la dissolution volontaire du CCIF. Les actifs de notre association ont été transférés à des associations partenaires qui se chargeront de prendre le relais de la lutte contre l’islamophobie à l’échelle européenne.

Nos outils de communication seront fermés dans moins de 24 heures. Concernant nos adhérents, nos partenaires, nos soutiens et les personnes qui suivent notre travail, il leur sera proposé de prendre attache avec nos associations partenaires, et s’ils le souhaitent, pourront suivre et soutenir la lutte contre l’islamophobie. […]

http://www.islamophobie.net/les-nombreuses-contre-verites-sur-le-ccif/