Les Assemblées Générales et les occupations d’universités par les étudiants et étudiantes sont les actions incontournables de tout mouvement de jeunesse depuis des décennies. De Mai 68 à la Loi Travail, de la lutte victorieuse contre le CPE aux mobilisations des années 1980 jusqu’aux protestations étudiantes de 2018. Bientôt, ce sera fini. Le gouvernement veut faire passer une nouvelle « loi de programmation de la recherche » : une batterie de mesures ignobles pour l’enseignement supérieur, qui va encore précariser et libéraliser d’avantage les universités.

Cette loi comporte un passage encore plus grave. L’occupation d’une fac devient un délit pénal. Voici l’article : « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement» sera condamné.

Trois ans de prison et 45 000€ d’amendes sont prévus pour punir les étudiants qui voudraient se mobiliser sur leur campus. 3 ans de prison !

Cette mesure est sans précédent. Depuis le Moyen-Age, il existe un principe de « franchise universitaire », qui interdit aux forces de répression de pénétrer sur les campus. Depuis 2018, Macron a fait voler en éclat ce principe, en faisant envoyer la police dans les facs, ce qui était déjà un tournant. Avec cette loi, c’est les luttes étudiantes qui sont mises en danger de mort. Le gouvernement veut la fin pure et simple des contestations sur les campus. Une mesure extrêmement autoritaire. Une de plus, dans l’indifférence générale, et sous Régime sanitaire d’exception.

Une source : https://academia.hypotheses.org/28130