– Le couvre feu : un confinement partiel. C’est une mesure de période de guerre, qui est imposée dès samedi à 20 millions de personnes, pour l’instant. Les habitants et habitantes de la plupart des grandes métropoles devront rester enfermés chez eux de 21H à 6H du matin. Pour l’instant, les grandes villes de l’Ouest, dont Nantes, ne sont pas concernées, mais on a bien compris que ce couvre-feu avait vocation à s’étendre. Et pourrait durer jusqu’en décembre !

-C’est d’abord une absurdité totale sur le plan scientifique : comme si le virus circulait moins dans les transports en commun bondés qui mènent au travail qu’au cœur de la nuit. C’est aussi une vision de société, Macron l’a répété à plusieurs reprises : les français doivent continuer à travailler. En clair : sur le temps de loisir, restez chez vous, sur le temps de labeur, continuez comme d’habitude. Parmi les sorties les plus insolites : « nous devons maintenir une vie sociale mais en réduire le aspérités ». Les aspérités étant donc tout ce qui est relatif aux sorties, à la fête, à la détente …

– La « Règle des 6 ». Macron a répété cette idée calquée sur les pays anglo-saxons : ne pas rester à plus de 6 dans une pièce fermée. Très bien, mais en même temps, il annonce le maintien des cours dans les écoles, collèges, lycées où l’on s’entasse à 35 dans une salle, et même des cours à la fac, où les amphithéâtres peuvent compter des centaines d’étudiants. Idem pour les travailleurs en usine et autres grosses unités de production. Absurde.

– « Je ne fais pas de leçons à la jeunesse », « ce n’est pas facile d’avoir 20 ans aujourd’hui » a répété le Président. C’est pourtant la jeunesse qui est précarisée, humiliée, réprimée depuis le début de son quinquennat. Et c’est la jeunesse qui reçoit la plupart des grenades et des tirs de LBD lorsqu’elle sort de chez elle, surtout dans les quartiers.

– « Les plus précaires sont victimes ». C’est sans doute le moment le plus obscène du discours : le spectacle d’un président qui écrase les pauvres depuis 3 ans et demie et qui verse des larmes de crocodiles sur les conditions de vie des plus pauvres. Mais sans mesure sérieuse pour y répondre.

Le gouvernement avait la possibilité depuis des mois d’investir massivement dans les capacités hospitalières, de réorganiser l’éducation nationale pour limiter la contagion dans les écoles, d’embaucher des soignants, pour éviter d’en arriver là. Plutôt que de répondre à ces urgences, ils n’ont rien fait. Et aujourd’hui, ils le font payer à la population par des mesures liberticides.