Les habitant.e.s de l’enfer pour réfugié.e.s de Moria, sur l’île de Lesbos, ont récemment donné la réponse la plus honnête et la plus ferme à la guerre que leur livrent les États européens. Un incendie à l’intérieur du camp a donné lieu à deux nuits de feux, qui ont abouti à sa destruction totale. Face aux conditions de détention, certaines personnes ont choisi une attaque directe et non négociée. A Moria, ceux qui détiennent le pouvoir ont imposé pendant pendant toutes ces années une situation tout à fait insupportable, comme si c’était normale. L’intimidation faisait partie de la gestion du camp. Le chantage administratif faisait partie de sa gestion. Les tabassages faisaient partie de sa gestion. L’humiliation faisait partie de sa gestion. La famine faisait partie de sa gestion. Le camp pour réfugié.e.s de Moria nous a constamment montré la face cachée du système dans lequel nous tou.te.s vivons. Il nous a rappelé, de façon brutale, que les personnes deviennent superflues dès qu’elles sont désignées comme ennemies par la domination, non désirées par la logique dominante.

Les marchands de misère travaillent au coin de la rue

Mais dans cette société, la perte de l’un est le gain de l’autre. Le contrôle des frontières
est essentiel dans l’organisation d’une société fondée sur l’exploitation et l’oppression. Pour conserver une certaine efficacité, ce contrôle a besoin d’être en constante évolution. Mais qui fait cela, comment et où ? Un bon exemple en est la conférence qui aura lieu du 24 au 26 novembre à l’hôtel Divani Caravel d’Athènes (www.world-border-congress.com).
Des politiciens nationaux et internationaux, des hauts représentants de différentes institutions policières, mais aussi des chefs d’entreprise du secteur de la sécurité se réunissent pour discuter des avancements du complexe du contrôle des frontières, d’identification et d’enregistrement, d’emprisonnement et de déportation. Ce sont des marchands de misère, qui bâtissent leurs carrières sur le dos des réfugié.e.s, emprisonnés partout, de celles/ceux qui sont chassé.e.s et abattu.e.s aux frontières, des milliers de cadavres dans la Méditerranée.

Ils considèrent cette conférence sur le contrôle des frontières comme une occasion pour renforcer leur guerre contre les indésirables. Sabotons ce rassemblement et ceux qui y participent, de toutes les manières et à tous les moments que nous jugeons opportuns, en utilisant comme boussole notre la créativité et notre détermination.

Parce que les feux qui ont été allumés à Moria illuminent nos esprits et inspirer nos actions.

…à bas toutes les frontières !