En fait c’est le système capitaliste
Cet été, les médias (BFM en tête) ont encore monté en épingle une histoire de squat dans le sud de la fRance, véhiculant cette image de squatteur·euses tout·es puissant·es face aux pauvres propriétaires, soi-disant abandonné·es par l’institution judiciaire et la rÉpublique, entre autres. Et c’est ainsi que la ministre du logement a déposé un projet de loi visant à faciliter les expulsions en passant directement par le préfet et non plus par un tribunal comme c’est le cas aujourd’hui. Les prises de positions droitières du pouvoir et la fascisation générale ne font que se renforcer mutuellement, faits divers à l’appui comme en 2015 avec l’affaire « maryvonne », montée en épingle encore une fois par l’extrême droite, qui c’était soldée par un durcissement de la loi sur les occupations de logements vides (2) [ https://fr.squat.net/2015/05/27/rennes-du-fait-divers-a-la-proposition-de-loi-contre-les-occupations/]

À vrai dire la méthode est connue mais elle est aussi tellement révélatrice de l’époque dans laquelle on baigne. 

Quelle est la définition du terme insécurité? Pour les propriétaires, la bourgeoisie l’insécurité s’est que des personnes à la rue se mettent à l’abri dans une maison vide et abandonnée.

Quand celleux-ci se font tabasser et la maison mise à sac pour faire peur et dissuader de l’occuper là c’est de l’insécurité!

L’insécurité, c’est pas les squatteur.euses, c’est les gros bras armés qui viennent leur péter leur maison. L’insécurité c’est l’injustice, c’est de se faire assigner au tribunal par des bailleurs privés (3) mandaté par l’état pour se faire expulser. Alors que l’état est dans l’obligation légale via le droit au logement a assurer un toit a toute personne sur le territoire français.

Pourquoi murer une maison? Un bon moyen de faire du fric! En gardant des maisons vides (Nantes est une nécropole en plein essor: la pression immobilière y est déjà forte), c’est un moyen de faire monter les prix à la vente comme à la location dans le parc laissé disponible à un moment donné: moins d’offre pour une demande déjà sur-abondante. Dans le même temps, la maison vide (sinon le terrain sur lequel elle est construite) pourra être revendue plus chère dans quelques années puisque les prix ne cessent d’augmenter. Bref, c’est le jeu de la spéculation immobilière! Mine de rien, tout le monde paye les frais de ces agissements: les sans-thunes qui doivent se contenter des trottoirs et des ponts, tout comme les locataires et les petit·es propriétaires qui vivent dans leur maison qui payent le prix fort tandis que d’autres se gavent en se gardant sous le coude leurs profits et moyens de pression de demain. De telles pratiques sont responsables de l’augmentation globale de la précarité. 

D’un côté, on sait que certains propriétaires laissent des squatteur·euses dans la maison le temps que les prix grimpent. Les squats, le plus souvent malgré eux, sont ainsi intégrés au processus spéculatif et de gentrification. Car un squat dans un quartier, ça fait stagner le prix des loyers et des ventes à des moments, par contre il est utilisé pour amener un sentiment de sécurité et d’activité, sentiment qui aide à faire venir des acheteur·euses dans un quartier nouveau, d’autant plus si c’est un squat d’artistes et/ou d’activités.

D’autres proprios décident d’expulser, par la voie extra-légale. En cassant des gueules, avec tout le mépris et la haine dont les gens de cette classe sont capables: les profits avant tout, quel qu’en soient les conséquences humaines et sociales. Bien sûr c’est la base du système capitaliste, c’est pas une découverte mais ça vaut toujours le coup de le redire. 

 

Spéculateurs, propriétaires et capitalistes: EXPLOITEURS! … C’EST EUX LES PARASITES! 

On peut noter aussi la sale histoire du cabinet notarial Nicolas à Pont du Cens (Orvault) qui a monté sa propre milice. Lui aussi est propriétaire d’une quinzaine de SCI, toutes domiciliées au 25 route de Rennes à Orvault (44).

En novembre 2015, c’est un squat ouvert pour mettre à l’abri des exilé·e·s qui se prend plusieurs cocktails Molotov, action revendiquée par un groupuscule fasciste après d’autres actions de sabotages des associations d’aide aux exilé·e·s (https://nantes.indymedia.org/articles/32365)

Fin août 2020 une femme et ses filles en bail précaire avec nantes métropole s’est fait murer sa maison sans préavis, avec ses affaires a l’intérieur en profitant de leur absence (https://nantes.indymedia.org/articles/50896).

Plus récemment, à Rezé, c’est un père et sa fille qui font les frais du proprio (la société Arti Création, au chiffre d’affaire de + 2 millions d’€) qui pète tout dans la baraque après les avoir espionner et attendu leur absence [Dal 44 https://www.facebook.com/pg/DalNantes/posts/?ref=page_internal].

Dernièrement plusieurs autres squats ont subi soit des coups de pressions, soit des expulsions violentes parfois sous les yeux de la police inactive malgré que l’agression ait été perpétrée par l’agence propriétaire… Au fil des énumérations, on se rend compte que ces genre de pratiques est relativement banal en fait et on ne parle que de Nantes et de gens en lien avec le milieu militant.

Qui va venir les faire chier ? Les gen.tes qui galèrent ont eu le temps de comprendre que ni les flics, ni la justice, ni l’État ne bougeraient le petit doigt pour les aider. Et ça se précise quand on est une personne non-blanche, LGBTQI+, handi, neuro-attipique, n’ayant pas de diplôme universitaire, etc… . De plus on est la cible de tabassage défouloirs de ces beaufs. On dénombre quelques 11.000 personnes entre le CCAS et la MAJ de Nantes inscrites sans domicile fixe ce qui ne représente qu’une mince partie des SDF (puisque les exilé·es par exemple, n’ont tout simplement pas d’adresse ou sont domicilié·es par d’autres assos et que des gens ayant des droits sociaux ne les demandent pas ou plus…). Dans le même temps, il y a 30.000 logements vides recensés rien qu’à Nantes.

On est combien comme ça à avoir vécu des expulsions? À avoir des embrouilles avec des proprios, des agences ou des huissiers ? À devoir s’entasser dans des logements insalubres que les agences gestionnaires et proprios ne veulent pas restaurer malgré la dangerosité profitant du jeu spéculatif global, ou très excentrés, à avoir à faire aux marchands de sommeil, à se galérer sur des terrains pollués, boueux, avec accès à l’eau et élec difficiles parce que il n’y a que là que les caravanes sont tolérées. Et surtout, combien à se galérer seul·e en cabane ou à même le bitume ?

D’après les associations, en 10 ans, les expulsions de logements ont augmenté de quasi 50%. La spéculation immobilière a un effet dévastateur sur les classes les plus précaires. Elle justifie l’augmentation des loyers, elle déclasse des quartiers et harcèle des petit·es proprios pour les forcer à vendre et faire place à « leur grands projets » comme cela c’est passé à Croix Bonneau (Nantes). Elle exploite la classe ouvrière, que ce soit lors des travaux de construction (employant des sans-pap avec des conditions de travail aberrantes en maintenant des salaires très bas. (4)

Depuis toujours les classes exploités et exclues se sont solidarisées, ont lutté pour ne pas se faire écraser et ont tenu le haut du pavé. Nous devons renforcer l’existant, continuer à se rencontrer, trouver de nouvelles manières de se solidariser, de s’organiser car rien ne nous sera donné. (5)

La crise de la pandémie mondiale Covid-19 nous montre bien que le pouvoir en place, sa bourgeoisie et ses milices fascistes ont plutôt profité de la situation. Les exemples d’expulsions que ce soit pendant le confinement ou juste à sa fin alors que la crise est loin d’être finie et qu’un second confinement pointe son nez, sont morbidement nombreux, ainsi que les coupures d’énergie et eau. (6)

La grande messe de la solidarité n’arrivera pas plus aujourd’hui que par le passé et c’est pour cela que l’on squatte, qu’on s’organise pour faire des récup’, qu’on s’entraide en dépannes techniques et matériels; parce que leur accaparement des ressources fabrique notre misère, que ce soit ici comme dans les pays néo-colonies.

Bref!, si vous-aussi vous avez vécu (ou vivez) des expulsions, dans un cadre légal ou non, n’hésitez pas à écrire pour partager vos témoignages à :

squatnantes(at)riseup.net

Beaucoup trop de keufs et de caméras. Beaucoup trop de nouvelles résidences privées en construction pour les « classes aisées ». Beaucoup trop de tags anti-réfugié·es, homophobes, transphobes, misogynes et de stickers de fafs aux arrêts de tram. Beaucoup trop de fafs armés dans les manifs de cathos réacs, et beaucoup trop de keufs qui les saluent comme s’illes étaient des collègues ou de leurs familles. Trop de contrôles CAF, trop de demandes HLM en attente, trop de dossiers locatifs refusés parce qu’on gagne pas 3 fois le prix du loyer… 

Beaucoup trop de liens entre tout ça : la haine des pauvres, la haine des personnes pas blanches, des meufs, des queers… La volonté de saper ce qu’il reste de petits métiers, de débrouilles, aujourd’hui rendues illégales et de saper l’entraide sans solutions sociales adaptées. C’est la promotion de l’isolement et de la concurrence féroce. 

La pandémie c’est cool pour les grands discours humanistes sans lendemain (7); c’est le moment idéal pour parler d’union nationale, en fait créer et renforcer l’idéologie nationaliste et mettre tout ce petit monde au travail forcé ou choper du marché et licencier à tour de bras.   

Le pouvoir n’a jamais eu de complexe et c’est pas un virus pandémique mondial qui le fera plier. C’est nous ! En toute prétention ;)

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Références:

1. AJP regroupe 6 établissements dans Nantes, et a réalisé un chiffre d’affaire d’1 million d’euros l’an dernier. Elle a une jumelle à Rennes, appelée Habiter 35 et est elle-aussi dirigée par JP Hamon, chiffre d’affaire 1,3 millions d’euros en 2019. Il y a aussi AJP Immobilier 85, elle-encore présidée par le même JP Hamon, chiffre d’affaire 2019, 1,2M d’euros ou encore AJP Littoral, même PDG, 1,2 M d’€, AJP Immobilier 56, même PDG, chiffre d’affaire 1M d’€ et AJP Immobilier 33, et AJP Nord Loire CA 2019 1,3 M d’€,et AJP Immobilier Sud Loire, CA 2019 1,7 M d’€ etc.

En cherchant un peu, on retrouve la famille Hamon impliquée dans plus de 80 sociétés (au bas mot) (groupe Zéphir chiffre d’affaire 30 million d’euros, Habiter 35, HM&3J, Low Taux, et une floppée de SCI…, la plupart de ces sociétés étant domiciliée dans l’agence AJP de Chateaubriant – 42 rue du 11 novembre, ou dans le siège social d’AJP Groupe à Nantes – 36-38 route de Rennes)

*sites ennemis :

2 – https://www.village-justice.com/articles/squat-mesures-expulsions-faut-savoir,29579.html 

Là Patrick Lingibé qui tient des références professionnelles longues comme le bras nous explique comment on est trop abusé de squatter et que grâce à des coups médiatiques douteux comme l’affaire « Maryvonne » les lois se durcissent.

https://www.litige.fr/articles/expulser-squatteurs

Jean Pinsolle, président de la chambre des propriétaires du Grand Paris de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) se plaint dans un article de francetvinfo, que les procédure sont trop longue et trop « complaisante » avec les squateur-euse-euys.

https://squatsolutions.com/ 

Site spécialisé dans l’accompagnement de proprios qui veulent expulser des squatters de leur propriété que parfois illes ont acheté alors qu’elle était occupée.

(3) Bailleurs pro: nantes métropole habitat, harmonie habitat , atlantiques habitations, espacil habitat, hlm aiguillon construction, habitat 44, le reste c’est des rentiers incapables d’empathie et de régler leurs litiges à l’amiable.

(4) nouveau bureau du journal Le Monde à Paris construit par Eiffage via une société écran Golden Clean par exemple -> https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/des-travailleurs-sans-papiers-occupent-le-futur-siege-du-journal-le-monde)

(5) https://manif-est.info/Appel-a-mobilisations-le-29-septembre-contre-le-nouvel-amendement-anti-squat-1588.html

(6) Gradignan, Gironde, un squat de femmes seules et d’enfant-e-y-s, l’Éclaircie, est expulsé pendant le confinement par la police municipale, alors que c’est la propriété du CCAS de Bordeaux: https://www.facebook.com/Collectif-Partout-Chez-Elles-106253161125326/

La ZAD de la dune, en Vendée, expulsée pendant le confinement par la préfecture. https://www.unioncommunistelibertaire.org/?ZAD-de-la-Dune-expulsion-en-plein-confinement

L’Aide sociale à l’enfance d’Avignon expulse un jeune en plein confinement car il venait d’avoir 18 ans…

https://www.bastamag.net/mineur-isole-18-ans-jete-a-la-rue-confinement-ASE-aide-sociale-enfance-protection-coronavirus-covid19

Que ce soit pendant le confinement ou l’aprés confinement la situation des personnes des communautés rromani n’a fait que s’amplifier surtout dans les terrains occupés; non accés à l’eau, à la nourriture, à l’électricité, aux soins, plus aucune source de revenu pour les personnes qui font la manche,… . Le taux de contaminations dans les terrains et dans les communautés est plus important que pour le reste de la population du fait de la précarité véhiculée par le racisme et la xénophobie rromophobe. https://theconversation.com/bidonvilles-en-deconfinement-les-solidarites-vont-elles-tenir-138451

https://mars-infos.org/expulsion-du-squat-bouisson-5268

7. Le Gouvernement a présenté au Parlement un projet de loi fixant la fin de l’état d’urgence sanitaire au 10 juillet hormis pour la Guyane et Mayotte. Alors que le virus est toujours présent sur le territoire, le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, réaffirme le principe de non-remise à la rue « sèche ». La politique reposera sur trois axes :

–    la prévention des expulsions locatives ;

–    le maintien des mises à l’abri exceptionnelles ;

–    la préparation d’une éventuelle nouvelle vague de l’épidémie. » dans https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/le-gouvernement-mobilise-pour-eviter-les-remises-la-rue-apres-le-10-juillet-et-favoriser-lacces-au