yoyo se déconfine lui aussi et vous présente son septième numéro pour gueuler une fois de plus contre l’enfermement et ses adeptes. La pandémie de Covid19 a été l’occasion de grands chamboulements dans nos vies et comme souvent nous avons toutes et tous été sommé-e-s de choisir entre la liberté et la sécurité médicale, cette fois. Nous profitons donc de ce numéro pour survoler quelques innovations du pouvoir qui, pour notre bien évidemment, essaie de pousser toujours plus loin notre capacité à la soumission. Car il est d’usage que les mesures sécuritaires expérimentées en temps de crise deviennent ensuite la norme. Par exemple dans 122 prisons états-uniennes les protocoles d’isolement mis en place pendant le confinement ont été remis à l’ordre du jour après la mort de Georges Floyd, pour des considérations bien éloignées de celles de la santé vu qu’il s’agissait d’éviter d’éventuelles contestations suite à l’assassinat policier qui a fait descendre bien du monde dans la rue. Nous parlerons évidemment de ce qui s’est passé ces derniers mois dans les prisons, ces endroits oubliés dont peu de monde aurait parlé si des révoltes spectaculaires ne les avaient menés sur le devant de la scène, en Italie, en France et un peu partout sur le globe. Pourtant nous verrons que là où l’isolement est déjà la norme, les règles de distanciation sociale et la peur de la maladie sont des tortures quotidiennes sur lesquelles on ne peut faire silence. Au milieu de toutes les décisions exceptionnelles prises on n’a jamais entendu parler de fermer les lieux d’enfermement. Prisons, centres de rétention administrative et autres, ont continué de fonctionner et ce ne sont pas les quelques libérations à droite à gauche qui auront permis d’y rendre la situation plus vivable, ni de limiter la propagation du virus comme à Mayotte où l’on compte 123 contaminé.e.s sur 130 personnes enfermées. Aujourd’hui les conditions sont toujours extrêmes dans les prisons, entre les restrictions des parloirs, l’impossibilité de faire rentrer du linge, etc, et il nous semble important de réaffirmer notre envie de voir ces lieux détruits comme ont pus l’exprimer celles et ceux qui ont brûlé des fourgons cellulaires à Amiens ou tiré des feux d’artifice aux alentours des geôles dans quelques villes de France. Notre solidarité va a celles et ceux qui l’ont tenté a l’intérieur.