Il y a des gens qui savent pas dehors alors on va vous dire.

 

Au tribunal, la préfecture elle nous fait passer pour des SDF, des célibataires et des personnes qui ont fait des longues peines de prison, alors qu’on est mariés, qu’on a des adresses et qu’on sort de peines de 3 ou 6 mois.

Il y a des gens qui ont des papiers encore valides en Espagne, en Italie, en Allemagne, ils ont des enfants en France, un domicile fixe, une famille, mais ils font passer pour des SDF. Les avocats nous conseillent de porter plainte quand on sortira. Soi-disant on est tous des menaces pour la république, mais ils cherchent aucun motif pour justifier ça, même les avocats disent que c’est faux.

Les juges ils cherchent pas à comprendre : c’est 28 jours [prolongation de la durée de rétention par le Juge des Libertés et de la Détention ou JLD]. Il y a quelques juges qui vérifient si c’est vrai ce que dit la préfecture mais vraiment pas tous, alors c’est 28 jours. Ça c’est pour les JLD et sinon les juges du TA [Tribunal Administratif] c’est OQTF [Obligation de Quitter le Territoire Français], IRTF [Interdiction de Retour sur le Territoire Français] sans chercher à comprendre comme ça interdiction de 5 ans, 3 ans, 5 ans, 3 ans… Ils mentent sur nos vie, le préfet il fait des courses avec nous ? Il dort entre nous et nos femmes pour pouvoir dire comme ça qu’on a pas une vie commune ? La préfecture et les juges administratif détruisent des vie, des couples. Non mais on a la haine là pourquoi ils mentent et ils font des trucs comme ça ? Il y a des quantité de vices de procédure mais seulement les avocats privés et payant arrivent parfois à les prouver.

Soi-disant la France les droits de l’homme, nous on les a pas vus. Tous ensemble, juges, policiers, préfecture, greffe, ils travaillent tous ensemble, ils nous voient comme des numéros de dossier pas comme des personnes. Les journalistes quand ils viennent et nous enregistrent, ils coupent nos paroles ils gardent que les revendications sur la nourriture mais on s’en fout, nous on leur parle de tout, des juges, des violences des policiers, de tous les problèmes ici.

Mais les paroles qu’il faut que les personnes dehors sachent, ils les coupent. Ici il y a pas de droit, ni droits des hommes, ni droits des femmes. Ici on pense au suicide. Tous les trois jours il y a des personnes qui tentent des suicide.

Quand on veut porter plainte ici soit c’est transfert dans un autre CRA soit ils les gardent au maximum [apparemment en ce moment à Oissel c’est plutôt 60 jours parce qu’il y a beaucoup de monde]. Ils ramènent des gens direct ici de dehors avant qu’ils passent par le médecin, ils disent qu’ils on vu le médecin mais c’est faux. Avant-hier ils ont ramené un mineur soudanais d’un camp. Il a 15 ans, quand il est passé en garde à vue ils l’ont maltraité, ils l’ont insulté, il est traumatisé, depuis hier il dort pas, il mange pas. Dans la nourriture il y a des médicaments qui font dormir, à causes de ces médicaments ça rend les gens lunatiques.

La majorité des flics c’est des fachos ici, on leur a dit qu’on avait noté leur numéro de matricule et maintenant ils les retirent. Il y a un gars qui s’est fait tapé par la police, il a dit qu’il allait porté plainte avec leur numéro de matricule, ils l’ont transféré au CRA du Mesnil-Amelot et depuis ils portent plus les matricules. Heureusement il y a un peu des personnes et des proches qui viennent nous visiter sinon les flics ils feraient vraiment ce qu’ils veulent.

On est vraiment content de voir que les gens se battent contre les violences policières dehors et on est de tout cœur avec eux. On est avec les gens qui se battent pour les droits des hommes et des femmes !

Enfermé.e.s ou pas,
la solidarité est une arme
Ne laissons pas les prisonniers-ères isolé.e.s

 

Des prisonniers du CRA de Oissel le 11 juin 2020

https://abaslescra.noblogs.org/soit-disant-la-france-les-droits-de-lhomme-nous-on-les-a-pas-vu-communique-de-prisonniers-du-cra-de-oissel-rouen/