Dimanche 31 mai au soir, à Washington, des émeutiers ont incendié l’église Saint-John, aussi appelée l’église des présidents, à proximité de la résidence officielle du chef de l’État. Même si les pompiers ont réussi à maîtriser l’incendie, la violence du rassemblement sur la place Lafayette, juste devant la Maison-Blanche, a pris par surprise les services de sécurité du président : par mesure de précaution, Trump et sa famille ont été mis à l’abri dans le bunker de la Maison Blanche. Par ailleurs, le siège du syndicat AFL-CIO, la plus puissante fédération de syndicats des États-Unis a également été saccagé et incendié. Sur ses murs on pouvait lire « le silence est complice ». Tard dans la soirée, des feux brûlaient encore aux alentours de la Maison-Blanche, où un drapeau national a été décroché d’un bâtiment officiel pour finir dans le brasier d’une barricade. Des banques ont notamment été saccagées et des bijouteries pillées. Pendant tout le week-end, les abords de la Maison-Blanche ont été le théâtre d’affrontements avec la police et les services secrets, qui se sont pris une pluie de projectiles, pierres, bouteilles et feux d’artifice. Plusieurs dizaines d’agents ont été blessés à des degrés divers.

A Seattle, la nuit de dimanche à lundi a été plus calme que les deux précédentes, où se sont déroulés affrontements, destructions et pillages, notamment dans le centre-ville. Des voitures incendiées, des commerces pillés et des entreprises saccagées (comme un concessionnaire Ferrari). Dans la soirée de dimanche, des groupes de commerçants et de propriétaires armés sont sortis dans la rue pour protéger « leur » quartier et leur propriété face à la révolte en cours…

À New-York, des manifestant.e.s ont investi ‘Union Square’, à Manhattan, et se sont heurtés avec la police sur Broadway. La fille du maire de New York, Chiara de Blasio, a été arrêtée par les policiers alors qu’elle participait à l’émeute. Dans la soirée, des pillages ont eu lieu dans cinq quartiers de la ville, accompagnés d’affrontements sporadiques. Samedi 30 mai, une femme de 27 ans a été arrêtée pour « tentative de meurtre sur des policiers » et « tentative d’incendie criminel ». Elle aurait jeté un cocktail Molotov à travers la vitre-arrière d’un véhicule de police à l’angle de la ‘Eastern Parkway’ et de la ‘Washington Avenue’. L’engin ne s’est malheureusement pas allumé et les flics ont pu sortir du véhicule sans souci. Lors de son arrestation, elle aurait mordu un agent à la jambe, a ajouté la police. La sœur de l’inculpée a aussi été placée en garde à vue pour avoir résisté à l’interpellation.

A Boston, des centaines de personnes se sont affronté aux flics à la nuit tombée. Des magasins ont été saccagés, au moins 21 véhicules de police ont été vandalisés, dont un a été incendié. Ce lundi 1er juin à 3h, la police faisait état de 40 arrestations.

A Philadelphie, des révolté.e.s ont attaqué les flics à coups de pierres et de cocktails Molotov, détruit plusieurs véhicules de police (mettant le feu à au moins deux d’entre eux) et pillé de nombreux magasins. Au cours du week-end d’émeutes, 91 personnes ont été inculpées pour « pillages, violences sur agents et troubles à l’ordre public », parmi les 345 interpellées (207 samedi et 138 dimanche).

Les pillages ont fait rage dans plus de 20 villes de Californie, dans la nuit de dimanche à lundi, selon l’AFP.

Samedi 30 mai, à Los Angeles, plus de 1000 soldats de la garde nationale ont été déployés dans les rues toute la nuit de samedi à dimanche. Pourtant, ça n’a pas empêché les feux et les pillages de se répandre un peu partout. Des émeutiers armés de clubs de golf s’en sont donné à cœur joie. A l’intersection de ‘Third’ et ‘Edinburgh Avenue’, plusieurs voitures de police ont été vandalisées, dont certaines incendiées. Plus tard, les flics sont intervenus avec leurs véhicules lourds de type militaire pour déblayer les rues, tandis que des centaines de manifestant.e.s se dirigeaient vers l’artère commerciale de Beverly Hills avec des pancartes « Mangez les riches ». Des dizaines de vitrines de magasins ont été brisées, et leurs produits de luxe emportés. Les pillages se sont succédé toute la nuit dans le centre-ville. Plus de 500 personnes ont été interpellées, mais seules 18 d’entre elles sont poursuivies pour « pillages, dégradations et troubles à l’ordre public ».

Dans la baie de San Francisco, des émeutes ont éclaté à divers endroits, comme dans le ‘San Leandro‘s Bayfair Center’, où des bijouteries et autres magasins de luxe ont été vandalisés et pillés. Des feux se sont déclarés tout au long de la nuit dans le centre-ville d’Oakland, ponctués d’attaques de concessionnaires (comme celui d’un Mercedes-Benz) ou de supermarchés ‘Target’…

A Portland, parmi les multiples attaques, incendies et pillages, le pôle judiciaire de Multnomah abritant la prison du comté et le siège de la police a été saccagé vers 23h : tags, vitres brisées, ordinateurs détruits et départ d’incendie.

A Grand Rapids, dans le Michigan, plusieurs véhicules de police ont été incendiés, des magasins saccagés et pillés, et les vitres du musée d’art de la ville ont volé en éclats.

 

Dans la nuit de vendredi à samedi à Indianapolis, une trentaine d’entreprises et de commerces, ainsi que de nombreux véhicules ont été attaqués, détruits par le feu et endommagés. Par ailleurs, lors de cette même nuit, à Oakland, un homme en voiture s’est arrêté devant un commissariat puis a tiré à l’arme à feu, tuant un officier.

Durant le week-end, la chaîne de distribution agro-alimentaire ‘Target’ a annoncé la fermeture temporaire de 105 de ses supermarchés présents dans 10 états du pays, en raison des destructions et des pillages à répétition depuis le début des émeutes. Parmi ces 105 magasins fermés, 49 se trouvent en Californie et 33 dans le Minnesota d’où sont parties les émeutes. Les autres se trouvent dans le Colorado, en Pennsylvanie, dans l’Illinois, de New York (12), de Géorgie, de l’Oregon, du Michigan et du Texas.

[Synthèse réalisée à partir de la presse US, 31/05 et 1/06]