Finalement, ce sont plusieurs centaines de personnes qui s’éparpillent devant le CHU de Nantes à partir de 19H. Une affluence inattendue dans un centre-ville quasiment désert, balayé par des bourrasques de vent, signe de l’écho de l’invitation qui circulait. Sur la pelouse, une batucada rose donne du rythme, suivie de chorales de lutte, alors que des pancartes et des banderoles sont déployées. Il y a des personnes de tous les ages. On croise des syndicalistes de l’énergie venus en tenue de travail. Il y a des retrouvailles masquées, saluts du coude ou du pied, sourire qu’on devine derrière le tissu. Globalement, c’est une joie retrouvée d’éprouver le sentiment d’être ensemble. D’être assez nombreux à refuser les injonctions mortifères du pouvoir.

Après 20H, les différentes grappes éparses se rassemblent pour aller au niveau de l’entrée Est de l’hôpital. Des soignants ont déployé une banderole “Merci pour le soutien”. Différents slogans résonnent, : des classiques Gilets Jaunes à l’exigence de moyens pour L’hôpital ou aux cris anticapitalistes. Des infirmières de plus en plus nombreuses sortent saluer le rassemblement, prendre des photographies, échanger des sourires et applaudir. Moment chaleureux. Certains improvisent un apéro. Une danse est esquissée sur la voie de tram. L’ambiance est bonne, puisque la police reste à distance.

Alors qu’une partie des personnes se disperse, une moitié des participants et participantes partent en défilé. Le cortège est diffus, distances de sécurité oblige. Il s’étend sur le Cours des 50 otages au rythme des percussions. La rue est aux manifestants, dans ce désert urbain. Devant la préfecture, alors que les forces de l’ordre enfilent cagoules et casques, tout le monde rentre chez soi. Avec l’intention de se retrouver bientôt.