Déjà pour le premier mai, des petits groupes se sont organisés (sans les syndicats et les partis, mais la chose est bien claire…) pour sortir collectivement et (re)commencer à crier nos colères dans les rues. Si à de nombreux endroits la bleusaille malfaisante a pu mettre la main sur certain.e.s enragé.es, la discrétion et la relative dispersion dans les modes d’organisation a pu globalement éviter les nasses et interpellations massives.

L’objet n’est pas tant de se baser sur l’éventuelle « autorisation » des regroupements à dix personnes après le 11 mai; de toutes façons, en main endroits, beaucoup n’ont attendu aucune « autorisation » pour affronter les milices en uniformes, ni pour aller saboter ce que le dégoût indique (mairies, antennes -5g ou pas, voir la dernière carte des attaques dans les médias, des camionnettes de la poste ou des gendarmes -big up le Morbihan!-….)

Mais le 11 mai est surtout la date à partir de laquelle les puissants veulent ré-enclancher la machine de mort économique et son cortège de peine et d’exploitation -renforcée. On se doute que si « marche arrière » il y a d’ici l’été, elle se fera plus aux dépends des individus et de leur quotidien, que des bagnes industriels et leur profit.

Aussi, pourquoi-pas commencer à imaginer des manières de prendre les rond-points, une des modalités qui avait permis au mouvement des gilets jaunes (que je n’idéalise pas, pour la précision) d’être diffus et d’obliger les pandores à se disperser un peu partout sur le territoire, et les empêchant d’avoir les capacités d’intervention optimale, car en sous-effectif à bien des moments et à bien des endroits.

A titre d’illustration parmis d’autres, c’est cette diffusion qui avait notamment permis à des insurgé.es d’attaquer et d’incendier pendant plusieurs heures la préfecture du Puy-en-Velay en décembre 2018, les éventuels renforts étant bloqués et occupés par d’autres manifs vers Valence, Lyon et St-Etienne.

Quand 10, 20, 30 ou une cinquantaine de personnes occupaient un rond-point, et que la même chose se produisait sur une commune voisine, chaque patrouille de gendarmes, à 3, ne pouvait que constater sa relative impuissance pour disperser les gens, n’ayant pas le rapport de force. Et ces mêmes patrouilles, à la fois dispersées et fixées, ne pouvaient dans le même temps intervenir ailleurs, par exemple pour réaliser leurs sales tafs de contrôles routiers qui envoient en permanence des milliers de personnes précaires derrière les barreaux.

Une idée, une proposition, à diffuser, à critiquer, parce qu’on aime ni les partis ni les programmes, ni les groupuscules qui aiment faire croire qu’ils vont tout organiser.

Que crève le vieux monde.