Le gouvernement a décrété l’« état d’urgence sanitaire » le 22 mars, texte qui, a priori, aurait dû privilégier des mesures permettant enfin de lutter efficacement contre la pandémie de coronavirus : quarantaines pour ceux venant de pays ou zones à risque ; généralisation des tests ; doter soignants, malades et porteurs sains de masques ; investir massivement dans les lits, respirateurs et traitements ; mesures spécifiques pour les plus exposés (soignants, pensionnaires des EPHAD, prisonniers, migrants, travailleurs de l’alimentation, milieux populaires mal logés…). Pour ce faire, il aurait dû généraliser les réquisitions de cliniques privées, d’usines, prévoir une dotation exceptionnelle pour un système de santé publique exsangue suite aux restrictions budgétaires…

Au lieu de cela, cet « état d’urgence » sert surtout à imposer un dispositif répressif aveugle, des mesures défavorables aux salariés et d’autres qui n’ont rien à voir avec l’urgence sanitaire. Ainsi, il a promulgué très rapidement (seulement trois jours après !) une ordonnance le 25 mars qui, pour la pose des nouvelles antennes 5G, supprime toute obligation de contrôle par les mairies et l’Agence nationale des fréquences (ANFR, qui doit notamment veiller à la protection des écoles), permet l’accès sans autorisation préalable aux parties communes des immeubles et aux toits pendant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire. C’est un cadeau fait à Orange, Bouygues, SFR et Free pour leur permettre de déployer très rapidement, et sans contestation citoyenne possible, leur réseau pour la 5G, donc avant son démarrage prévu en France à partir de juillet 2020.

 

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