Dans cette course à la mairie, Eléonore REVEL sait donc bien s’entourer. Son directeur de campagne, Wifried VAN LIEMPD, aussi. Présenté comme «la personne clé» de sa tête de liste par Presse Océan, Wildried VAN LIEMPD est un ancien membre de Defend Naoned et proche du Groupe Union Défense (GUD). Rappelons que, les agresseurs des deux jeunes hommes laissés pour morts à Du Chaffaud en 2017, étaient membres du GUD. Sur les clichés ci-dessous,Wilfried VAN LIEMPD est aux côtés des membres du groupe Arsouille Naoned. On les voit ensemble le 1er décembre sur le parvis de la préfecture de Nantes avant l’agression et à Saint Nazaire, le 29 octobre dernier à l’occasion d’une conférence d’OBERTONE, suprémaciste blanc qui s’inquiète de la survie des «français de souche» risquant d’être décimés par «l’ensauvagement de la société», fantasme du «grand remplacement».

Arsouille Naoned, groupe avec lequel Wilfried VAN LIEMPD semble donc habitué à partager ses soirées, est en fait un groupe néo-nazi qui a fait son apparition en décembre. Il s’agit d’un regroupement d’anciens membres du GUD et de la Breizh Firm. Faible numériquement et peu organisés, portant un projet politique confus, les militants d’extrême droite nantais peinent à se structurer, reproduisant de façon cyclique le même processus de délitement et de recomposition.

Depuis quelques semaines, ce « groupe » Arsouille Naoned a fait parler de lui. D’abord avec l’agression du 1er décembre qui semble avoir été le point de départ de cette recomposition annoncée sur les réseaux le soir même. Leur nom est ensuite réapparut comme signature apposée aux côtés de tags antisémites, racistes et parfois anticommunistes sur des espaces de lutte nantais ainsi que sur des fresques politiques. Ils ont dégradé une peinture à la mémoire de Clément Meric, militant antifasciste assassiné par des militants d’extrême droite en 2013 à Paris et plus récemment celle réalisée en l’honneur de Steve, tué par la police le 21 juin dernier. En plein mouvement social, totalement absents et déconnectés des travailleurs et des travailleuses, des salarié.es, des précaires, bref, de toutes celles et ceux qui se battent face au gouvernement et sa police, les membres d’Arsouille Naoned s’en sont prit physiquement à des manifestants.es isolé.es en marge des journées de mobilisation, restons, n’en doutons pas, bien couverts par la police.

Ces coalitions FAF/police sont en effet récurrentes à Nantes s’agissant d’attaquer le mouvement des Gilets Jaunes où encore de réprimer des rassemblements comme celui contre le projet politique de La Manif Pour Tous où encore contre la venue de théoriciens fascistes comme OBERTONE. C’est donc main dans la main que la police et les militants les plus radicaux d’extrême droite s’organisent.

Au sein de cette collaboration structurelle État (police) / RN / FAF, le rôle de l’État consiste, d’une part, à utiliser ces groupes radicaux comme milice supplétive de sa police en les protégeant pour maintenir leur existence, d’autre part, à rendre diffuses et concrètes à travers un projet politique apparemment «modéré», les idées de l’extrême droite en prétendant les combattre.

Bien qu’il n’y ait rien de «surprenant» dans le fait qu’un directeur de campagne RN soit néo-nazi, il est indispensable de rendre à cette organisation sa réalité politique, à savoir celle d’un parti dont le projet social menace les plus fragiles en maintenant un système de privilèges au profit des dominants, celle d’un parti dont la terreur idéologique est le terreau de l’expression d’une haine raciale qui se déchaîne dans une extrême violence comme à Hanau, mardi soir, où un suprémaciste blanc a froidement assassiné 9 personnes à l’arme automatique.