Le 29 janvier, je suis allé·e rejoindre le contre-rassemblement pour m’opposer à la présence des anti-PMA devant la préfecture de Nantes. Je suis arrivé·e avec un peu de retard, il y avait déjà plus de 50 personnes au contre-rassemblement. Lorsque j’arrive, j’apprend que la CDI a déjà gazé une personne, à la gazeuse à main, à bout portant.

Les flics (bac en uniforme et CDI) nous font face et tournent le dos aux anti-PMA, eux-même protégés par des petits nazillons. Au bout d’un moment, je me rends compte que le chef des flics est en train de discuter avec les nazillons. Ceux-ci ont le visage masqué, ce qui n’a pas l’air de déranger les flics, pourtant si prompt habituellement à interpeller des camarades pour « dissimulation de visage ». Bref, le chef des keufs est en train de discuter/négocier avec les nazillons pendant que les autres anti-PMA commencent à se disperser.

Tout à coup, les flics de la CDI se mettent à taper sur leurs jambières avec leurs matraques. On entend crier « 10 mètres !!! » et la CDI se met à nous foncer dessus, en criant et de manière un peu désordonnée, mattraques en l’air, prêts à nous cogner. Tout le monde se barre en courrant. Au bout de 20 mètres les flics s’arrêtent, nous aussi. On s’assure que tout le monde va bien et que personne n’est aux mains des flics puis un cortège commence à se former sur les voies de tram. A ce moment là je vois pas trop où sont rendus les nazillons, je vois juste que les flics sont très près du cortège et après la charge je ne me sens pas torp de repartir tout de suite en cortège. Je reste donc à l’angle du cours des 50 otages et du boulevard Paul Bellamy. La charge m’a bien fait flipper, j’essaie de reprendre mes esprits et j’observe.

Je vois le groupe de nazillons revenir près du monument des 50 otages, entourrés de flics. Pas entourés comme lors d’interpellations, ni comme pour une nasse. Les flics étaient en dispositif de protection et les nazillons avançaient avec le dispositif. Pour le dire plus clairement : pendant que des flics étaient en train de poursuivre, gazer et tenter de frapper et d’interpeller les contre manifestant·e·s, d’autres keufs (la bac) étaient en train de protéger des types qui se revendiquent ouvertement nazis.

Je reste sur place et j’interpelle des passant·e·s en leur disant ce qui est en train de se passer. Les passant·e·s avec qui je parle sont choqué·e·s. Certain·e·s sont choqué·e·s parce qu’iels croient que les flics protègent des macronistes. Je leur explique qu’au milieu des flics, ce sont des gens d’extrême-droite et que la police est en train de les exfiltrer. Ça les choque aussi.

D’un coup la bac lâche le groupe de petits nazis et se met à courrir en brandissant leurs matraques. J’ai peur qu’ils aillent tabasser les quelques camarades qui ne sont pas partis avec le cortège. Mais non, du moins ce n’est pas ce qu’ils cherchent dans l’immédiat. Ils courrent pour aller bloquer le carrefour entre la rue Paul Bellamy et Talensac et protéger le passage des nazillons au cas où des contre-manifestant·e·s arrivent par Talensac. Les nazillons passent alors, tranquilou, en bombant le torse.

Je ne suis pas étonné·e que les flics protègent les fachos. Étant eux même des fachos, il n’y a rien de plus logique. Ce qui m’a choqué·e ce soir c’est la mise en oeuvre par la bac d’un dispositif visant à protéger de manière assumée et visible ces petites merdes de nazillons, et ce moins d’une semaine après que le commissariat central de Nantes ait accueilli Marine Le pen et Eleonore Revel dans le cadre du lancement de la campagne éléctorale du rassemblement narional à Nantes.