Communiqué de presse

ETUDIANT-ES ETRANGER-ES,
Ni misérabilisme, ni sélection

Dans son édition du 29 Janvier, le journal Le Monde, révèle l’existence d’une note rédigée pour le ministre de l’éducation sur les étudiant-es étranger-es, cette note fait entre autre le constat d’une situation sociale dramatique pour ceux/celles-ci.

Où l’on aurait pu se réjouir de voir qu’enfin le ministère se préoccupait du sort réservé aux étudiant-es étranger-es, ce document n’est, selon les dires du Monde, qu’un réquisitoire pour une meilleure attractivité de l’enseignement supérieur français. En effet, les esprits néo-coloniaux ne sont pas bien loin, et quoi de mieux que de faire étudier les élites des pays en développement en France pour qu’ils/elles deviennent les meilleurs ambassadeurs/drices de nos entreprises une fois de retour chez eux.

Et pour l’auteur du rapport, Josy Reiffers, la qualité de vie des étudiant-es étranger-es, le trop grand nombre d’étudiant-es accueilli-es et le manque de garanties des retours de l’investissement sont des obstacles majeurs à l’efficacité directe de la politique d’accueil. Nous ne pouvons contester les faits : les étudiant-es étrangèr-es sont les premier-es touché-es par la précarité : ils/elles sont soumis-es à une législation extrêmement dure qui les oblige : à justifier d’un revenu minimal mensuel garanti de 470 par mois, à passer des tests de français,… La préfecture a un droit de regard sur leurs relevés de notes pour constater ou non leur assiduité dans la poursuite de leurs études, et ils/elles ne peuvent se salarier que dans des conditions où la préférence nationale est appliquée.

Une fois ce parcours du combattant effectué, ces étudiant-es se trouvent parqués dans les cités universitaires les plus délabrées et sont victimes de la politique drastique du CROUS. Face à ces constats, la vraie question qui se pose n’est pas celle d’une sélection plus accrue des étudiant-es mais bien celle de la qualité de l’accueil. L’immigration n’est pas un simple facteur de croissance économique, nous parlons de personnes !

La moindre des choses serait que ces étudiant-es ne soient plus soumis à ces règles autoritaires et qu’ils/elles aient simplement les mêmes droits que les étudiant-es français-es. Ce rapport préconise une sélection en amont des immigré-es, mais elle existe déjà et est intolérable.

C’est de l’abrogation de toutes les lois racistes faisant l’inhumanité et l’arbitraire des politiques de l’immigration dont il faut aujourd’hui parler. Face à ce constat, la fédération des syndicats SUD Etudiant revendique, que la carte d’étudiant-e donne droit à une carte de séjour et inversement, ainsi que l’abrogation de toutes les lois discriminants les étudiant-es étranger-es.