LE MASCULINISME

complément d’analyse après la lecture de…

IDENTIFIER ET COMBATTRE LE MASCULINISME

“De la même façon que l’antifascisme ne peut se contenter de s’opposer à l’extrême droite organisée, il serait facile et mensonger de considérer le mouvement masculiniste comme la seule force anti-féministe et misogyne à combattre.” (réf.le livre en question)

Le travail domestique est comptabilisé comme uniquement au sein de la famille nucléaire, c’est-à-dire du couple cis-hétéro avec enfant-e-y-s. Hors le travail domestique imputé aux femmes cis-hétéra regroupe également l’aide ménagère au sein du foyer de ses parent-e-s et parfois de ses beau-belle-parent-e-s, s’illes n’ont pas de fille, leur grand âge des désautonomisant.

Cette part du travail domestique s’impose également aux filles cis-lesbiennes et fils, fiy trans qui par ailleurs auront échappé-y-s au travail domestique dans leur couple non-normé, ou encore parfois aux gays cis. Ce travail domestique extra-foyer de la famille nucléaire peut également déborder vers un frère, un fils étudiant, un cousin, etc.

La famille quoi!!!

De plus ce travail domestique n’est pas demandé/imposé seulement dans le strict foyer/famille puisqu’au travail, dans les salles de réunion, de spectacle, cercle d’ami-e-y-s, etc …, ce sont toujours les personnes meufs, assigné-y-s et lesbiennes qui sont désigné-e-y-s à cela, directement ou indirectement ou bien comme de bien entendu (encore une fois cela peut-être demandé aux gays-cis). Un inconnu fait un malaise dans la rue et il demandera secours de la même manière à qui est assigné-e-y-s à ce rôle, c’est-à-dire des meufs qu’elles soient hétéras, lesbiennes ou encore perçues comme tel.

Cette assignation au rôle de genre dans la société que l’autoritarisme patriarcal a prédéfini est continuelle et quasi tout le monde y participe à plus ou moins grande échelle.

Ces tâches que se soient le ménage, l’assistance psychologique, les courses sont invisibles et à refaire quotidiennement.

Pour les hommes cis-hétéro, les tâches au foyer ou dans le reste de la famille sont visibles et pérènnes et restent dans le temps, sans trop en prendre. Dans une société capitaliste, ces tâches ont plus de valeur puisque rentables en temps et bénéfices. La pérénnité des tâches masculines instaure et perpétue l’empire patriarcal car sa manifestation est toujours visible et fait fonction d’éducation et rappel permanent ce qui aide à institutionnaliser sa suprématie.

L’empire occidental blanc patriarcal s’impose et se pérennise par ses constructions, monuments et chaque homme cis-hétéro quelque soit sa condition social le perpétue, au sein même de la société comme au sein de la famille et/ou environnement, en notamment confisquant les outils des mains des meufs, gouines, trans dans les milieux mixtes et/ou refusant les échanges de savoirs et dévalorisant les actions de ces dernièr-e-y-s, voir même en les sabotant…

Il en est de même dans les domaines intellectuels, l’auto-édition, etc … Nos productions, quand elles arrivent à leur fin subissent le même revers de la part de ces social-traîtres.

Les hommes cis-hétéro cherchant à se déconstruire vont mettre en avant leur droit à retrouver leur “sensibilité confisquée” car leur rôle social serait de paraître fort en toutes circonstances. Cependant ce “travail sur soi” qui est le plus mis en avant, renforce leur position dominante.

C’est encore aux femmes cis ou non et assigné-y-s d’être à leur écoute, à leur service en quelque sorte. De plus lorsque l’on regarde les études sur le comportement que la société a envers les petits garçons cis et assignée-y-s, on remarque que c’est bien eux-ell-y-s qui bénéficient déjà de toute l’attention. Leurs pleures sont pris comme des besoins réels alors que ceux des filles cis et assiné-y-s sont pris comme des caprices.

La sensibilité masculine est una part entière de la société patriarcal, en atteste leur prédominance écrasante dans les mondes de l’expression de la sensibilité comme les arts plastiques, la litérature, la musique/chanson, etc …

D’ailleurs la notion de romantisme est masculine bien que faussement attribuée au féminin (dans le milieu hétéro-binaire) qui n’en est que le support, le sujet mais non l’actrice, la penseuse, etc …

Le romantisme est une manifestation intellectuelle de la sensibilité… Ainsi seul un être intelligent peut être romantique (on pourra dire calculateur dans le contexte).

Cette intelligence de la conscience de la sensibilité, de la souffrance ne fait pas que le jeu des hommes cis sur les femmes cis ou non, et assigné-y-s mais également du blanc sur le non-blanc, théorie raciste, de l’humain sur l’animal, théorie spéciste.

Ce schéma se retrouve même dans les milieux anti-sexistes et ce quelques soient les sujets de société abordés comme dans la musique et chanson anarkopunk. Dans bon nombre de groupes à la voix criarde et larmoyante, c’est bien un mec cis-hétéro qui chante. C’est lui qui se retrouve le porte-parole et le plus expressif de l’ensemble des oppressions, classe, race, sexisme, spécisme, alors qu’il en a le moins l’expèrience! On retrouve cette prédominance dans le fanzina et l’écriture des textes politiques.

Le rapporochement que nous pouvons faire avec l’anti-spécisme peut permettre d’expliquer la manipulation que revêt cette notion et ces comportements. Dans cette lutte lorsque l’on parle de retrouver sa sensibilité, cela signifie que en tant qu’être humain-e-y nous devons sortir du spécisme qui nous a été inculqué. C’est-à-dire déconstruire que les animaux-ale-ys n’ont pas de sensibilité, qu’ellilys ne souffrent pas de leurs conditions et qu’ellilys ne peuvent s’autodéterminer, ce qui justifie leur exploitation, maltraitrance et meurtre.

Dans la lutte antispéciste, il est hors de question de se sentir plus sensible et toucher à la souffrance animale qu’elleuys-même.

En ce qui concerne la lutte contre le virilisme, il est clair que l’idée de reconstruire la sensibilité masculine cisgenre a été pervertie. Celle-ci a donc pu être aisément récupérée par le masculinisme, le fascisme.

Ce retours à la sensibilité, l’émotion n’est plus la conscientisation que les femmes cis-trans et assigné-y-s ont conscience de leur souffrance et donc sont plus amènes de savoir et faire leur révolution que les personnes du camp oppresseur par essence. À savoir là que l’essentialisme genré et bel et bien un concept patriarcal. Tant que les hommes cis ne seront pas en mesure de comprendre et réagir que les femmes cis-trans et assigné-y-s sont sensibles aux opressions dont ellilys souffrent, les abus de pouvoir ne cesseront pas et feront le jeu des fascistes et réactionnaires.

La négation du traumatisme de l’oppression machiste ramène inéluctablement à nier son comportement dominant/oppresseur. Ceci se caractérise par la prise de parole et de l’espace public/privé dès que l’occasion le permet, au minimum. Dans le cas contraire cette appropriation sera forcée par la non-écoute, la voix exagérément forte, les grands gestes, la répétition aliénante, la bousculade, la respiration forte sensée rappeler celle du violeur, voir le passage à l’acte…

Le trauma est bel et bien compris, contrairement à ce qui est dit et il est manipulé pour faire de la personne à qui il est infligé ce que bon leur semble simplement pour le sport du pouvoir qui n’a d’autre fonction que l’omnipotence du masculinisme et du fascisme à n’en pas douter.

Si les pro-féministes ou anti-masculinistes veulent vraiment oeuvrer pour l’anarchie et l’émancipation, ils ne devraient pas se comporter comme ces médecins qui s’avançant comme soigneur-euse-s, ne font que dévier la personne soignée de son propre corps et mental et même bien souvent développent d’autres maladies par la prise de médoc corrosifs ou en s’attaquant qu’à quelques symptômes.

Les mouvements masculinistes ont bien compris comment récupérer ce concept, devenu ambigüe, de la sensibilité retrouvée. Les exemples ne manquent pas avec les collectifs de pères qui jouent les sensibles de l’absence de leur enfant-e-y-s pour garder prise sur leur ex-compagne-on-y. En réalité lorsqu’ils arrivent à leur fin, de leur harcèlement moral, avec approbation de la justice, ils ne font pas leur tour de garde étant donné que le harcèlement était l’unique but de leur démarche.

Cette fausse sensibilité, pour montrer sa déconstruction et donc pouvoir critiquer le féminisme, se retrouve particulièrement chez A. Soral, sexiste et raciste notoire français. Dans nombre d’interviews et entretiens qu’il produit à un rythme étouffant, il n’a de cesse de prendre une petite voix plaintive en prenant bien soin de baisser les épaules comme prenant une pause de dominé. Même ses lunettes qu’il arbore par moment paraîssent être là pour lui donner une image moins violente. Ce jeu corporel n’a assurément rien d’anodin pour une personne qui défile sur les plateaux télé depuis de si nombreuses années. Il a un passif de gauche qui le met en position d’avoir des choses à prouver, des épreuves à effectuer pour pouvoir voguer et prendre une bonne place à l’extrême droite depuis plus de 10 ans maintenant. De plus il joue les victimes face à sa soeur, lui rejeté, elle adorée de leur parent-e-s et du public. Ça c’est la concurrence mascu/féminin. Pourtant il fait parti de la noblesse française, milieu totalement mascu.

C’est également une consigne à ses collaborateur-trice-s venu-e-s également de la gauche pour finir se caller au chaud à l’extrême droite. Tout ceci s’inscrit dans la démarche de l’extrême droite fr, de son acceptation sur la scène politique et son jeu de séduction hypocrite. Marine Lepen, elle-même, prend des airs similaires contrairement à sa nièce, M Maréchal-Lepen qui elle n’a pas le même public, bien que tout le monde se retrouve sous la bannière FN ou RN. Chacun-e sa tâche quoi!!!

Cependant ceci n’est pas du seul ressort de l’extrême droite et sa copine la droite. La gauche recèle d’un bon nombre de candidats au masculinisme.

Des politiques hommes cis-hétéro qui remettront en cause les avancées féministes en terme de justice pourtant angle angulaire qu’ils défendent comme fondation essentielle de leur système démocratique.

Ainsi en Espagne dans un journal de gauche on retrouvera un article écrit par un homme cis-hétéro qui remet en question les lois contre les violences de genre en déplorant les 2 préventives de quelques jours qu’il a effectué après des accusations de 2 de ses ex pour manipulation et violences morales. La loi va trop loin pleurnichera-t-il. La préventive, pour de quelconque autre crime ou petit délit, ne sera pas remise en question, seulement pour cette loi, se défendant d’être un pro-féministe de longue date… Il ira jusqu’à dire que ses ex, heureusement, avaient des antécédents psy, ce qui le tirera d’affaire en plus de sa notoriété d’homme de gauche bien pensant, bon chrétien surement mais qu’en même avec un penchant de dominant pour conquérir coup sur coup des femmes affaiblies par la psy. Bref quoi!

Ces comportements merdiques se retrouvent également à l’extrême gauche et chez les anars, autonomes et communistes libertaires. Les exemples autours de nous ne manquent pas de ces “parasites masculins” (expression de la Rote Zora) et peuvent nous affecter plus que le système oppresseur. Ces milieux de par les nombreux problèmes de consentements sexuels, accaparement de la parole, outils et autres comportements machistes, se trouvant pour finir très masculin cis-hétéro, se confortent toujours dans la négation, la force de la présence et multifonction, la pathologisation de ses compagnes-ys-ons femmes cis-trans, assigné-t-s et même pédés.

On se rapellera du chanteur du groupe Taulard qui écrira même une chanson sur les violences sexuelles qu’il a infligé à son ex. Une espèce de mea-culpa qui donne carte d’entrée aux concerts dans quasi tous les lieux autogérés mais qui à coup sure l’en éloigne elle et bien d’autres. Probablement sommes-nous trop sensibles (faisons nous de la sensiblerie) pour ne pas supporter de se faire traiter comme moins que rien ou peut être juste serait-ce une manifestation de cohérence politique, qui sait?

D’autres se lamenteront que la scène est trop masculine mais feront tout pour que l’inclusion des meufs, gouines, trans, pédés échoue en les déconsidérant dans leur travail comme le chanteur du groupe Casseur qui a invité et co-écrit avec uy pote et qui s’approprie ses paroles ou ampute des textes et se fout royalement de son avis allant jusqu’à lui plomber son verre de drogue alors que cely-ci avait refusé plusieurs fois et l’laisse super défoncé et faible en pleine rue sans recours ni appuis et donc en grand danger dans une ville où les faf font la chasse régulièrement aux antifas, cette personne étant connuy comme tel. Cela se solde par le vol de son argent et l’attente pendant plusieurs mois de savoir si y n’a pas été contaminéy par le VIH car n’étant pas sure d’avoir été ou non violéy, puisque ne se rappelant pas de ce qui s’est passé sur le chemin du retrours à “son” squat.

Et tant d’exemples comme ceux-là qu’on se demande en quoi ses gens se donnent le droit de se qualifier anti-sexiste. Ne seraient-ils pas plutôt infiltrés dans un milieu politique anar et punk qui combat ces comportements justement.

C’est ce que l’on peut qualifier de ces blagues, habitudes verbales à l’emporté qui finalement se concrétisent. Ceci ne concerne pas uniquement le sexisme mais également le racisme, le classicisme, le fascisme et tout ce qui constitue une société totalitaire.

Pour conclure sur le rôle de l’État bourgeois qui met en place des lois, peines contre le sexisme, le racisme, etc, des comités d’observations de divers violences infligées aux femmes, trans, homos et/ou aux personnes racisées non-blanches comme la HALDE, nous sommes forcé-e-y-s de constater que ces outils instaurés démagogiquement par les oppresseurs-euse-s se retournent finalement contre les classes opprimées. En effet 95% des saisies auprès de l’HALDE sont réalisées par des hommes cis-hétéro, le plus souvent pères pour de soi-disant discriminations sexuelles. Il en va de même avec la lutte anti-raciste qui se retrouve instrumentalisée par la suprématie blanche avec des accusations de racisme anti-blanc qui désormais peine à être remises en question.

Un petit tour des salles de palais de justice suffit à constater que même lorsque les juges sont des femmes cis, c’est bel et bien le patriarcat qui règne. C’est bien le système autoritaire qui légitime les viols, les violences, les séquestrations, les meurtres des personnes meufs, gouines, trans, pédés, enfant-e-y-s quelque soit les lois soi-disant progressistes qu’il passe, quand c’est le cas et quelque soit le genre que ce système choisit comme représentant de son autorité, de sa suprématie. Il en va de même dans tout l’appareil d’état, police, services sociaux, etc …

Ce complément de réflexions sur le masculinisme apparaissait necessaire afin de dépasser cette idéologie qui est trop pensée comme un problème entre 2 personnes ou 1 homme cis-hétéro et les compagne-y-on-s qu’il pourra consommer dans sa vie sexuello-affective. Pour finir, la lutte anti-masculiniste ne devient plus que “ comment, comme homme cis-hétéro, puis-je me comporter pour pouvoir continuer à pécho?” tant le problème est vu sous un angle intimiste.

Ceci a pour conséquence de réduire sous un seul aspect le patriarcat alors que ce fléau est partie prenante de toute l’organisation politique de nos sociétés.

Cela ramène les personnes qui les subissent à un espace/temps isolé, hors-sol et invisible alors que nous sommes la large majortité d’individu-e-y qui compose l’humanité et que sans cette large majorité aucune révolution n’est possible.

Simple logique mathématique…

Les gens qui disent et vivent le contraire sont juste réactionnaires et contre-révolutionnaires à n’en pas douter!