Quelques « radis-co » rescapé-e-s des vagues d’expulsions ultra-violentes et des trahisons internes à la lutte contre l’aéroport, parsèment encore la ZAD de NDDL, parfois dans des lieux qui ont été englobés dans des « COP » (Convention d’Occupation Précaire) sans que leurs occupant-e-s aient été consultés, souvent de passage du fait des modes de vies nomades et vagabonds, mais à jamais déterminé-e-s à ne rien lâcher face à un État de plus en plus radin, répressif et mortifère.

Autour de l’ancienne ferme de La Grée, deux projets « agricoles » avaient été déposés en Mai 2018, sous la menace du gouvernement d’anéantir les récalcitrant-e-s, et malgré la volonté d’une majorité d’occupant-e-s du lieu de ne rien négocier avec le pouvoir aux bottes des banques, multinationales et actionnaires… Ceux-ci n’ont pas été acceptés sous prétexte de ne pas avoir été suffisamment « développés ». Mais cela a permis aux occupant-e-s de ne pas être expulsé-e-s lors de la seconde phase de « normalisation » par la destruction, qui débuta le 17 Mai 2018, celle des « Sans Fiches » qui ne voulaient pas se plier à la stratégie des « fi-fiches » élaborée dans l’urgence par une poignée de zadistes qui venaient d’appuyer l’ACIPA et la Coord, dans le sacrifice de la route D281, dite « des chicanes » en janvier de la même année…

Encore plus précaire que les « COP », notre avenir serait ailleurs selon le nouveau préfet chargé de remplacer la « main de fer dans un gant de velours » qui devait rétablir « l’État de droit » économique et marchand, Nicole Klein, qui laissa échapper lors de la première vague d’expulsions, initiée le 9 avril après 2 mois d’occupation militaire (drones, PSIG Sabre, camions bâchés et Cie) de la D281, qu’ « on ne peut pas empêcher des gens d’habiter là où ils le souhaitent ».

Depuis l’ouverture de la maison et des hangars au printemps 2015, l’accueil inconditionnel et la tentative de vivre ensemble sans s’être choisis, sans chefs ni autorité, sont les objectifs politiques partagés quasi-unanimement. En découlent des prises de têtes et de becs fréquentes, mais autant de rires et de convivialité. Aussi existent des espaces en suspend, Rap (studio), Mécanique, Théâtre, Free-shop, Recyclerie, Bibliothèque, Atelier vélo, Potagers, Sleeping etc, ainsi qu’une vingtaine d’hectares de terres appartenant à la ferme.

Les chien-ne-s, chat-e-s, poules (mais on a trop de coqs), rat-e-s et autres amis animaux sont aussi bienvenus que les moins que rien, schlagues, pirates, vont nus pieds, gens du voyage, ivrognes, sans paps, sans familles, sans terres, transgenres, végans, anars, clochard-e-s et autres extras-terrestres irre?cupe?rables, à part en chaire à canons (ou usine), a? jamais ignorés par cette société sombrante dans le pire, pour reconstruire des lieux et des liens, en continuant d’empêcher de tourner rond le monde décervelé et ses révolutions trop souvent confisquées, pour une évolution perpétuelle, rêvée, concertée, inventée, subversive et désinvolte, aux possibilités infinies…

Grèves générales permanentes et illimitées !